dimanche 28 avril 2013

La vie des cimetières (49)


Mystifié par le puritanisme intolérant venu d'Amérique sur les réseaux sociaux, l'adolescent contemporain ne sait plus très bien ce qu'est le sexe. Il le découvrira lorsque, lassé de l'improductivité de ses occupations sur lesdits réseaux, il éteindra l'appareil électronique.
Mais il sera un peu tard. Désormais il le craindra, à l'instar des générations formées à l'école des religions monothéistes et de leurs idées primitives.

Aussi, afin d'éviter à l'avenir ces légions de demeurés frustrés et agressifs, Ce Glob est Plat ne reculant devant aucune bassesse dévoile de temps en temps l'emplacement d'œuvres sexuellement orientées (1) que l'adolescent peut aller admirer sans risque, et même caresser en imaginant que la pierre se réchauffe au contact de ses doigts.

Le modèle d'aujourd'hui, magistral, se trouve dans le cimetière monumental de Milan, dans la galerie supérieure ouest, sur la tombe Bianchini. Le nom du sculpteur n'est hélas pas indiqué.

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(1) On aura bien sûr noté le genre nettement féminin des exemples choisis. Car les statues des cimetières sont quasi exclusivement modelées par des hommes, et quand ils sculptent leurs congénères, c'est pour les affubler de la musculature de Superman et les placer dans des positions ridicules qui manquent singulièrement d'érotisme, comme cette célèbre sculpture d'Enrico Pancera également à Milan.
 



 
 

dimanche 21 avril 2013

Des traces de Fred



Le plus rigoureux journalisme d'investigation, voilà l'objectif éminent que poursuit un blog respectable. Et ce n'est pas dans la relation d'évènements déjà claironnés par l'ensemble de la presse couverte de réclames qu'un blog se distinguera, mais dans l'exposition de faits qu'emportés par la fébrile révolution de la planète personne n'aura remarqués.
Ainsi le reporter de Ce Glob est Plat, de passage dans la capitale, n'a pas hésité à braver les frimas et manipuler son téléphone à tout faire pour prouver, photo à l'appui, que le monde de Frédéric Othon Théodore Aristidès s'insinuait discrètement dans la réalité.

Tout a été dit de Frédéric Othon Théodore Aristidès, appelé couramment Fred, auteur de bandes dessinées, de sa logique de l'absurde, de ses mondes originaux comme celui de Lewis Carroll, de sa vie dépressive. Il est mort le 2 avril dernier.
On pense toujours que l'univers d'un auteur disparait avec lui. Notre illustration démontrera qu'il peut modifier non seulement notre manière de voir la réalité après lui, mais certainement la réalité même.

Comment expliquer sans cela que la Mairie de Paris ait parsemé ses jardins publics (ici le parc André Citroën) d'affichettes priant quelque mystérieux personnage de ne pas enlever des parties d'édifices publics, ici un escalier, là-bas un jet d'eau, plus loin une serre ? Et quelle est cette forme dissimulée au sommet du ballon captif ? Serait-ce le voleur d'édifices publics ?

Les lecteurs plus âgés objecteront que le phénomène s'apparente moins aux facéties du dessinateur Fred qu'aux mémorables méfaits de l'ignoble Furax, qui, au dire de Pierre Dac et Francis Blanche, remplaça voilà plus de 50 ans les grands monuments français par des imitations de carton-pâte.

N'entrons pas dans ce débat d'experts. Le rôle d'un blog est avant tout d'exposer les faits, dussent-ils ne pas coïncider exactement avec la rationalité la plus commune.

dimanche 14 avril 2013

Le scandale des météores tueurs

La fin pourrait bien commencer ainsi...

Depuis toujours les sociétés humaines ont géré leurs risques en attendant tranquillement qu'un accident ou un scandale surviennent et effarouchent la population. Alors la presse s'indigne et on exige des informations, le pédigrée détaillé des coupables, et enfin des mesures, voire des sanctions. Et les politiques d'affirmer en pleurnichant « Nous ne savions pas ».

Le 15 février 2013, un météore frappait la Terre. L'onde de choc (essentiellement les bris de vitres) blessait des centaines de terriens. Des voix s'élevèrent alors. Ne fait-on rien contre cette menace ?
C’était l'occasion pour la téméraire revue Ciel et Espace de consacrer dans son numéro d'avril un dossier documenté sur ces monstres venus de l'espace, les astéroïdes géocroiseurs, et sur les moyens de s'en protéger.
Et le constat n'est pas reluisant. Les scientifiques ne font pas de sentiment.

Il y a d'abord les météores de la fin du Monde, ceux qui éradiqueraient quasiment toute vie. Leur dimension dépasse le kilomètre. Ils sont une horde d'un petit millier qui rôdent dans notre système solaire, sans que leurs trajectoires soient une menace, au moins pour le siècle qui vient. Exception faite d'une bonne centaine, perdus de vue et qui pourraient bien se précipiter sur nous quand la Terre a le dos tourné. Les dinosaures leur durent leur funeste destinée, parait-il.

Puis, vers les dimensions plus modestes, il y a ceux qui ne détruiraient qu'un continent mais qui sont plus nombreux (peut-être 5000) et difficiles à repérer et à pister. On n'en connaitrait que 30%. Et ceux qui n'anéantiraient qu'une agglomération urbaine, peut-être 500 000, dont on ne connait que 3%, et ainsi de suite jusqu'au caillou qui tua une vache au Venezuela en 1972 (bien que dans ce dernier cas un voisin irascible ait été soupçonné).
Ainsi les astronomes estiment ignorer 99% des bolides de moins de 50 mètres, comme celui du 15 février.

Et si les moyens de détection ne sont pas très performants, on apprendra que les moyens de protection sont inexistants. Les méthodes préventives qui chercheraient à dérouter l'astéroïde de sa trajectoire (ou à le pulvériser) relèvent de la science-fiction. Elles exigeraient dix à vingt ans de préparation. C'est impensable quand on sait, par exemple, que le 15 février, pendant que tous les télescopes de la Terre étaient pointés vers un astéroïde de 30 mètres qui frôlait la planète (2012-DA14, découvert l'an dernier), c'est un petit morveux inconnu de 15 mètres, caché par l'éclat du Soleil, qui profita de cette distraction pour terroriser les populations de l'Oural.

Au dire des experts, la lutte contre les météores géocroiseurs est donc sans espoir actuellement, d'autant que les nombres cités ne sont que des probabilités. Le caillou fatal peut nous pulvériser dans l'heure. L'humain n'est finalement pas mieux protégé contre cette menace que ne le furent les dinosaures.

Il est bon de le savoir.

samedi 6 avril 2013

Histoire sans paroles (5)

Portrait d'un homme, bronze romain trouvé à Herculanum dans la villa des papyrus (Naples, musée national d'archéologie).