Pfffffuuut...
Des dizaines de milliers d'américains s'étaient rassemblés pour suivre la diffusion de l'évènement en direct. Les plus modestes espéraient un splendide panache de poussière. Secrètement, les plus ambitieux devaient rêver qu'un discret déséquilibre du système planétaire se produirait et infléchirait tous ces dérèglements qui nous importunent quotidiennement, la maladie, les impôts, les problèmes de stationnement...(1) Les scientifiques pensaient que l'explosion éjecterait dans l'espace des éléments chimiques situés sous la surface du sol, et qu'ils les analyseraient pour identifier la présence et la quantité d'eau.
Mais voilà, il arrive que la réalité ne dépasse pas la fiction. Et il n'y eut rien. Les sondes se sont écrasées sur la Lune dans le silence, l'indifférence et l'obscurité. Peut-être quatre pixels, légèrement plus clairs, sur les images en infrarouge. Mais personne n'en est sûr.
Alors, comme au lendemain des grandes aventures humaines, la NASA se dit satisfaite. Il lui faudra des jours, des semaines, peut-être des mois, a-t-elle déclaré, pour étudier la quantité de données recueillie (2).
De son côté, désorienté par ces procédés trop techniques, l'homme de la rue utilise un bâton de sourcier pour ne pas trouver d'eau.
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(1) On sait en effet depuis les travaux de Jacques Laskar que la vie sur Terre s'est certainement maintenue grâce à l'effet stabilisateur de la Lune sur l'axe de rotation de la Terre, donc sur la régularité des saisons pendant de longues périodes de temps. (2) Comme c'est l'Amérique et que tout y est possible, les ingénieurs de la NASA extraieront peut-être de ces 4 pixels le portrait robot du tueur en série, comme le dit l'excellent Boulet dans cette récente page de son blog.
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