L’humanité abonde en malheureux que leur égocentrisme égare dans les labyrinthes de la paranoïa. Quand le mal atteint un citoyen quelconque, le dédale qui le perd le conduira chez les adeptes des théories complotistes, qui proposent des solutions simplistes à tout ce qu’il ne comprend pas.
Mais le mal touche parfois des caractères plus aventureux, plus pugnaces, et l’histoire finit alors le plus souvent dans la rubrique des faits divers crapuleux et sur les bancs des cours d’assises, quand elle ne finit pas dans les pages les plus sombres des livres d’Histoire, au rayon des théoriciens diaboliques et des politiciens psychopathes.
C’est pourquoi il est déconseillé d’humilier un enfant, ou un adulte fragile. Mortifié, diminué dans son amour-propre, dans sa raison d’exister, il ruminera sa rancune qui ne sera jamais oubliée. Et peut-être aura-t-il un jour le pouvoir de nuire.
Le 30 avril 2011, au diner annuel des correspondants de la Maison-Blanche, le président des États-Unis faisait éclater de rire un parterre de courtisans
en humiliant, pendant de longues minutes, un milliardaire héritier et animateur d’une émission de télé-réalité, qui avait mis en doute la naissance aux États-Unis du président, le suspectant d’être né en Afrique.
5 ans plus tard le
milliardaire fou devenait président des États-Unis.
Et il a commencé à mettre en pratique ses croyances incohérentes, notamment dans les théories climatosceptiques, en
nommant à la tête de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) un défenseur des énergie fossiles financé par des compagnies pétrolières et gazières, et qui pense comme lui que le réchauffement de la planète par les activités de l’homme est un canular d’intellectuels.
Puis il a
nommé des amis milliardaires réactionnaires et racistes aux principaux postes de l’administration et a proposé au Sénat américain un
budget approprié à ses convictions, avec une baisse de 31% de la dotation à l’environnement, une suppression du budget de la culture et une augmentation de 35% de celui de l’armement.
Pas à pas il annule les
modestes avancées du précédent président. La revanche est en route.
Lors du discours d’humiliation du 30 avril 2011, le président, qui venait d’apporter la preuve de son origine indigène, concluait en déclarant que son contradicteur pourrait dorénavant se consacrer aux vrais problèmes, par exemple «
Est-ce que l’alunissage en 1969 était une simulation ? », ou encore «
Qu’est devenu l’extraterrestre de Roswell ? ».
Or sur la première question, la marche sur la Lune, on trouve désormais sur internet
l’ensemble des photographies prises par les astronautes des missions Apollo, dont Apollo 11 et les suivantes, qui ont foulé le sol lunaire, soigneusement répertoriées, y compris les clichés ratés, flous, brulés, mal cadrés.
Il est inutile de souhaiter du courage aux sceptiques dans l’examen détaillé de ces 20 000 clichés pour y chercher la preuve de la
falsification, car ils ne les regarderont pas ; pour un croyant, les faits n’ont qu’une valeur anecdotique.
Pourtant, s’il est bien un indice de la présence réelle de l’homme sur la Lune, c’est cette photo ci-dessous (et il en existe beaucoup d’autres du même genre) prise pendant la mission Apollo 12, le 19 novembre 1969, et que l’équipe de tournage d’une fiction n’aurait jamais osé filmer, ni même imaginer. Elle montre que partout où il passe, même sur un corps céleste immaculé, si bien intentionné soit-il, l’Homme marque immédiatement sa possession territoriale et son chauvinisme par l’abandon sur place d’une grande variété de détritus, dont un drapeau national.