Tout lecteur attentif se rappellera l'intérêt scientifique de
Ce Glob Est Plat pour l'anatomie des statues dans les jardins publics et les musées. Mais depuis notre
enquête sur le mystère de la face cachée d'Arsinoë, resté irrésolu, et malgré l'insistance discrète de certains lecteurs insatisfaits, nous avions, par légèreté, interrompu notre examen du sujet. Or pour quelque raison mystérieuse que la science débrouillera peut-être un jour, l'arrivée du printemps a soudain ravivé le besoin de perfectionner cette étude.
Ainsi, combinant une haute valeur artistique et une évidente utilité anatomique, la statue que nous présentons aujourd'hui est l'œuvre d'Henri Vernhes.
Sculptée en 1906, intitulée «Du sommet à l'abîme, second versant de la vie» et déposée dans le
parc de Saint Cloud en 2001 par le musée d'Orsay, elle se distingue, malgré un titre pessimiste, par des rotondités réalistes et généreuses.
Nous n'insisterons pas sur l'intérêt pédagogique de ces anatomies sur lesquelles des générations plus ou moins juvéniles ont fait et feront encore les brouillons de leurs baisers, comme le
Corne d'aurochs de Georges Brassens. Mais notons pour le gestionnaire avisé qu'elles ont l'avantage, parce qu'elles ne s'affaissent pas, ni ne se flétrissent, d'être d'un entretien relativement aisé et de traverser les siècles sans trop de stigmates.