jeudi 29 février 2024

Chronique exorbitante du 29 février

Jean-Léon Gérôme - Promenade intime au clair de Lune de Louis 14 et Mme de Maintenon, 1896, 139cm. Marché de l’art, estimé 600k€, invendu en mai 2021 chez Sotheby’s.
Louis 14 est l’un des 125 élus bienfaiteurs de l'Humanité, 
aux côtés de Bowie et de Josephine Baker dans une liste que l'artiste Jeff Koons vient d'envoyer symboliquement sur la Lune. Gérôme et Koons ont tant d’affinités dans le kitch qu’il est curieux que ce dernier n’ait pas inclus Gérôme dans sa liste, qui compte pourtant Dalí et Warhol.


Aujourd’hui 29 février est le jour astronomique, le jour fictif ajouté à son calendrier par une humanité désorganisée, pour remédier aux incohérences de la mécanique céleste qui n’a jamais été capable d’ajuster la durée d’une révolution de la Terre autour du soleil à la durée de la rotation de la Terre sur elle-même, pour que les saisons arrivent toujours aux même dates. C’était pourtant la moindre des choses, sinon, à quoi bon créer ces animaux pensants garnis de jabots, pourpoints, rhingraves, bas de soie et souliers à talon qui arrondissent si bien le mollet ?

   

Par bonheur, nous dit le père Pline dans le livre 18 de son Histoire naturelle, "le dictateur César […] ramena l'année à la révolution solaire avec l'aide de Sosigène, astronome habile", et on célèbre ainsi aujourd’hui le 515ème de ces jours supplémentaires depuis la recommandation de Sosigène à César. 

Ce qui ferait pas mal de numéros de la Bougie du Sapeur, ce quotidien digne du style de l’Almanach Vermotqui ne parait que le jour bissextil, et qui inaugure aujourd’hui, dans son numéro 12 seulement, un feuilleton à épisodes, quadriennaux donc, histoire de fidéliser son lectorat.


Alors à jour astronomique, chronique astronomique.

Nous examinerons aujourd'hui un projet artistique exorbitant.  


Perdus dans la surveillance attentive de vos dépenses quotidiennes vous n’avez probablement pas remarqué que des bienfaiteurs de l’humanité, par exemple Jeff koons ou Elon Musk, œuvraient dans l’ombre pour notre salut.


Koons, rappelez-vous, c’est ce chef d’entreprise à la tête d’une usine d’une centaine d’ouvriers qui fait fortune dans le kitch et le luxe tapageur. On connait ses immenses petits chiens ou lapins en ballons chromés hors de prix (des dizaines de millions aux enchères), ses machins géants en plastique de couleur, son mariage avec une fameuse députée italienne et leurs œuvres pornographiques (Google ne les montrera que si vous ajoutez un mot magique dans la recherche), bref un artiste de notre temps.


Quant à Musk, ses bienfaits technologiques pour la planète sont connus de tous, ses milliers de satellites qui ont pris possession du ciel comme une armée de nouvelles étoiles, ses voitures électriques de plus de deux tonnes, ses expériences d’implants électroniques dans les cerveaux humains qui permettront bientôt de changer de chaine de télévision sans les mains, son pilotage hystérique des réseaux sociaux, et ses fusées monumentales qui brulent des milliers de tonnes de carburant pour livrer des pizzas sur la Lune et bientôt sur Mars.


C’est justement une fusée de Musk qui vient de propulser vers la Lune le 15 février dernier un engin commercial qui devait (voir plus bas en note* la raison de ce verbe à l'imparfait), le 23 février, déposer non loin de son pôle sud du matériel pour la NASA et un petit cube transparent de 20 centimètres pour Koons, cube contenant 125 sphères inoxydables de 2,5 centimètres de diamètre, peintes à l’imitation de phases de la Lune, appelé donc "Moon phases".  


L’ambition de Koons en faisant livrer cette boite de billes sur le sol lunaire est de "créer un site patrimonial éternel", "apporter un sens au dialogue" et "communiquer globalement aux gens que l’art peut transformer nos vies", dit-il. Ailleurs il ajoute "[c’est] une continuation et une célébration des réalisations de l’humanité au sein et au-delà de notre propre planète".

C’est bien ce qu’on avait compris. Cet homme voit loin, très loin, sa pensée flotte déjà dans le vide sidéral. Précisons qu’il a obtenu pour cela l’approbation du Gouvernement américain, propriétaire de la Lune depuis qu’il y a envoyé le pied de l'Homme en juillet 1969, comme chacun sait. 


Sur Terre, pour transformer nos vies, les mêmes 125 lunes inoxydables seront mises en vente séparément. Les prix ne sont pas publiés. Elles mesureront cette fois 40 centimètres. Près du pôle sud de chacune sera collée un petite pierre précieuse indiquant le site d’alunissage, et leur boite transparente portera gravée le nom d’une "personnalité qui a apporté une contribution considérable à travers l’histoire - Each moon phase will have the name of an individual throughout history that has made a tremendous contribution".


Là encore on mesurera la grandeur du concept en consultant la liste des 125 personnalités distinguées par l'artiste. 

À votre avis, qu’obtient-on en demandant les 125 personnalités les plus importantes de l’histoire de l’Humanité à un riche américain contemporain, d’intelligence moyenne mais débrouillard, à la culture modeste mais qui se préoccupe de ne pas vexer les communautés influentes pour ne pas porter préjudice à son bizness ?


Cette liste absurde est sur le site du projet à la page Explore. Choisissez le bouton List et classez l’ensemble dans l’ordre alphabétique (enfin, ça ne sera que l’ordre idiot anglo-saxon, celui des prénoms). 

Pour le plaisir de la consternation nous l’avons traduite en français et classée en familles plus bas en fin de chronique.


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(*) Aux dernières nouvelles, contrairement à ce qu’annonçaient orgueilleusement comme un alunissage historique tous les médias le 23 février - la première fois qu’une entreprise privée se pose en douceur sur la Lune puisque tous les "essais privésont pour l’instant été des échecs l’engin n’a malheureusement pas aluni normalement.

Les images promises en direct des alentours n’ont pas été diffusées et l'Entreprise admet depuis le 25 février que la sonde est sur le flanc, qu’elle peut communiquer, qu’on ne sait pas encore si les instruments scientifiques de la NASA seront opérationnels, et que "la seule charge utile payante située du mauvais côté de l’atterrisseur, pointant donc vers la surface lunaire, est un projet artistique statique". Il s’agit hélas du projet de Jeff Koons. 


L'impérissable chef-d’œuvre a-t-il fini coincé dans une boite de conserve cabossée ou éparpillé comme un jet de billes sur le sol gelé dans l’obscurité quasi permanente du cratère "Malapert A", au pôle sud de notre satellite naturel, un détritus humain de plus ?

On n'aura sans doute jamais la réponse, ni les images. Aujourd'hui les médias pavoisent, Koons remercie tout le monde sur les réseaux, ses lunes "sont sur la Lune". On ne sait dans quel état. Dans quelques heures la sonde entrera dans la nuit lunaire pour deux semaines. Tout s'éteindra. La Nasa commence à chauffer ses avocats sur les détails du contrat commercial.  


Charles Malapert, savant distingué au 17ème siècle, n’était pas dans la liste des immortels contributeurs de Jeff Koons. 


Mise à jour du 29.02.2024 à 8h : Quelques heures après la publication de cette chronique, et une semaine après l'accident, l'entreprise qui a créé l'engin vient de diffuser 3 photos du moment de l'alunissage. On y distingue nettement le pied cassé dont la rupture a mis l'appareil sur le flanc. Un article de l'AFP dans Le Monde relate que malgré l'échec d'un certain nombre (non précisé) des expériences et analyses prévues et d'après un responsable de l'organisme public "[la mission] est un succès du point de vue de la NASA"

Aucun média n'en parle pour l'instant, mais il y a de fortes probabilités pour que la boite de billes de Koons - dans une position désagréable mais espérons-le pas trop humiliante - ait conservé son intégrité et soit encore présentable à l'œil des visiteurs extraterrestres du futur

Ainsi, tout est bien qui finit bien, la civilisation en déroute peut poursuivre sa tentative désespérée de fuite d'une planète qu'elle a ruinée. Le moraliste Jacques Rouxel ne disait-il pas de ses Shadoks "Plus ça rate, plus on a de chance que ça marche" ?


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Liste des personnalités immortelles d'après Jeff Koons :


▶︎ Personnalités politiques anglo-saxonnes : 7

Abraham Lincoln, Benjamin Franklin, Elizabeth 1, George Washington, Thomas Jefferson, Winston Churchill

▶︎ Personnalités politiques des autres cultures : 12

Alexander le Grand, Catherine la Grande, Cléopâtre, Genghis Khan, Jules César, Louis 14, Louis 2 (de Bavière sans doute), Mahatma Gandhi, Ménès, Napoléon Bonaparte, Nefertiti, Ramsès 2, Mansa Musa

 ▶︎ Personnages mythologiques ou légendaires : 12

Apollon, Confucius, Gautama Bouddha, Homère, Jésus, Mahavira, Moïse, Sappho, Shōtoku Taishi, Sri Krishna, Vénus, Zarathoustra

▶︎ Scientifiques : 23

Ada Lovelace, Albert Einstein, Archimède, Aristote, Cai Lun, Charles Darwin, Démocrite, Ferdinand Magellan, Galilée, Hippocrate, Hypatie, Isaac Newton, Johannes Gutenberg, Johannes Kepler, Louis Daguerre, Lucrèce, Max Planck, Nicolas Copernic, Nikola Tesla, René Descartes, Richard P. Feynman, Stephen Hawking, Thalès de Milet

▶︎ Activistes, défense des droits humains et civiques : 11

Booker T. Washington, Desmond Tutu, Florence Nightingale, Harriet Tubman, Helen Keller, Malcolm X, Maya Angelou, Rosa Parks, Sacagawea, Sojourner Truth, Susan B. Anthony

▶︎ Artistes musique, danse, cinéma : 14

Anna Pavlova, Billie Holiday, Buster Keaton, David Bowie, Elvis Presley, Etta James, Grace Kelly, Jean-Sébastien Bach, Joséphine Baker, Lucille Ball, Ludwig van Beethoven, Marilyn Monroe, Mozart, Pyotr Ilyich Tchaikovsky

▶︎ Artistes littérature : 13

Dante Alighieri, Emily Dickinson, Gabriel García Márquez, Geoffrey Chaucer, Jane Austen, Jorge Luis Borges, Machiavel, Marcel Proust, Ovide, Pétrarque, Virginia Woolf, Voltaire, William Shakespeare

▶︎ Artistes arts plastiques : 20

Andrea del Verrocchio, Andy Warhol, Apelle, Artemisia Gentileschi, Donatello, Édouard Manet, Gian Lorenzo Bernini, Léonard de Vinci, Louise Bourgeois, Mary Cassatt, Masaccio, Michel-Ange, Pablo Picasso, Peter Paul Rubens, Phidias, Praxitèle, Rembrandt, Salvador Dalí, Titien, Vincent van Gogh

▶︎ Philosophes divers et autres sportifs : 12

Amelia Earhart (traversée de l’Atlantique), Arète de Cyrene, Friedrich Nietzsche, Ileana Sonnabend (marchande de tableaux pop art), Emmanuel Kant, Mère Teresa, Muhammad Ali (Boxeur), Phryné (prostituée grecque), Platon, Socrate, Swami Vivekananda, Søren Kierkegaard

▶︎ Personnage mystérieux : 1

Atom(e) Personne ne porte ce nom sur internet, ou alors une société de vente et livraison de pièces détachée d’électroménager. Koons veut-il parler du niveau d’organisation responsable des réactions chimiques dans la matière ? 

Alors l’atome est effectivement le seul "personnage" qui ait réellement compté dans toute cette histoire.


dimanche 11 février 2024

Invendus (5)

Adam de Coster - Reniement de Pierre c.1627, marché de l'art.

"Le marché est hésitant" lit-on à propos de la vente du 31 janvier 2024 chez Christie’s, première grande vente de tableaux de maitres anciens de l’année. On venait à peine de récapituler l’année 2023. En réalité on devrait lire "Les affaires vont mal" ; le marché, quand il s’inquiète, comme quand il se réjouit, le fait discrètement. Et il s’inquiète vite. Deux ou trois signes et il devient morose. Déjà à Paris fin octobre Miró avait déçu, 22M$ alors qu’on le voyait dans le panthéon des tableaux à 50 millions, Magritte également avec ses 12M$. 

Monet décevra-t-il le 7 mars avec une énième Matinée sur la seine disparue depuis 45 ans, ou le même jour Magritte, tellement ennuyeux quand il se pastiche, ou le 24 avril Klimt quand il finit ses vieux tubes de couleur inutilisés ?

Comme toute économie, le marché de l’art ne tient que par la confiance. Il est convaincu que le chiffre de demain sera plus gros que celui d’hier. Or le bilan de la vente du 31 janvier n’est pas fameux. Ilgiornaledellarte en a fait un long article qu’il titre avec retenue "Bilan tiède".


Sur 66 tableaux, 30 étaient invendus, 25 partis au plus bas de leur estimation, et 8 très en dessous.

3 tableaux ont tout de même réussi à disparaitre en doublant leur estimation moyenne ; Thomas Lawrence avec une tête réussie noyée dans un tableau grossier, l’inévitable Artemisia Gentileschi avec une jolie draperie dans un vilain portrait, un de ses meilleurs tableaux néanmoins, parti contre 84$ le cm², et une très belle et sobre nature morte d’Osias Beert aux noix et noisettes avec papillon et verre de vin, rare parce que ses tableaux sont habituellement très surchargés (le voir en haute qualité).


Parmi les 30 invendus, qui intéressent notre rubrique et qui réapparaitront peut-être dans quelque temps, notons :  


➤ Un Siberechts estimé 14$ le cm², pas au sommet de son art, mais traditionnel, comme on en verrait dans le musée d’une grande ville de province, avec son gué, ses saules, ses vaches et son cheval qui se soulage. Aucun musée n’en a voulu.


➤ Deux tableaux de Thomas Blanchet, peintre français du 17ème siècle formé surtout en Italie par Nicolas Poussin et sa bande, classique parmi les classiques au point d’en être insipide. Dans ses tableaux, tout est parfaitement rangé et réparti pour être lisible, le point de fuite est bien au centre et les ruines impeccablement antiques. Si on ne s’arrête pas aux mythologies désuètes qu’ils sont censés illustrer et si on imagine assister plus prosaïquement aux contrariétés domestiques d’un dieu ou d’un héros grec qui se querelle à propos de la garde des enfants (en bas à gauche) ou s’efforce de repérer l’origine d’une fuite d’eau (en bas à droite), on peut trouver quelque charme dans ces petits personnages perdus dans des architectures au cordeau. Mais à 18$ le cm², personne n’a été tenté. 


➤ Enfin, une nuit avec le Reniement de Pierre, par Adam de Coster, peintre rare, caravagesque hollandais dont il faudra parler un jour dans Ce Glob, n’a pas trouvé amateur à 21$ le cm². 


Rassurons les adeptes du luxe, si le marché de l’art accuse une petite faiblesse momentanée, les maisons de vente l’ont déjà largement amortie en écoulant à profusion leurs sacs à main et autres articles haut de gamme, reconnaissent-elles, et essentiellement parmi la jeunesse, qui sait si bien où sont les vraies valeurs.

Il suffit de regarder la courbe de la bourse, on dirait qu’elle gravit la pente d'un volcan.


dimanche 4 février 2024

Améliorons les chefs-d’œuvre (28)

La Joconde améliorée, traitement numérique "à la Warhol", d’après un détail extrait d’une vidéo parue sur Le Parisien et filmée sans doute par David Cantinia de l’Agence d’État AFP (crédité sur certaines photos) et qui était là au bon moment. 
Voir aussi le détail brut extrait et non traité (GIF 619px 13Mo), le même au ralenti traité à la Warhol (GIF 450px 14Mo), ou réduit et en aller-retour (GIF 195px 10Mo), et une image fixe dramatisée extraite d’une vidéo CLPRESS).


Ce Glob faisait il y a 6 mois un tour succinct du phénomène d’Amélioration des chefs-d'œuvre des grands musées par les désespérés de l’écologie. Succinct parce que généralement ces actions manquent de savoir-faire, sont filmées à la hâte, et sont surtout trop éphémères. Tout est remis en ordre sans délai par les équipes d’entretien des musées et il n’en reste jamais de trace. 
Les matériaux employés sont pourtant novateurs, souvent comestibles, tarte à la crème, gâteau au chocolat, sauce tomate, purée de pomme de terre, potage aux légumes variés, pétrole, colle forte…, même si les techniques, héritées de la fameuse Abstraction gestuelle, ne sont pas très innovantes.
Et c’est peut-être ce qui nuit à cet art. Qui consulte aujourd’hui les médias constate que pour être un art contemporain il n’a décidément pas la faveur de nos contemporains.

Dimanche dernier 28 janvier au Louvre, deux artistes d’une obédience de résistance civile pacifique tentaient d’améliorer la Joconde de Léonard en maculant la vitre de son coffre blindé de soupe de légumes, à la manière de Jackson Pollock dans ses inspirations les plus lyriques, et avec un bel effet sur le bleu tuile de la cimaise, par le choix judicieux du potimarron. Mais l’action était malhabile, les deux courageuses débutantes ayant, emportées par leur courroux et dans la confusion des giclées de potage, salopé un peu partout autour de la noble italienne.

Évidemment, la presse, les réseaux sociaux et les ministres s’offusquèrent, avec la réthorique habituelle, "l’art c’est la culture, la culture c’est la nation, on ne peut tolérer d’atteinte à notre identité nationale, etc… etc…", "pourquoi gâcher ainsi de la nourriture…", et les commentaires étaient souvent injurieux et vindicatifs.
Même le narquois critique d’art suisse septuagénaire et progressiste du magazine bilan.ch était outragé et s’en prenait aux Verts écologistes et autres politiciens, les accusant d’inaction climatique, de luttes intestines, d’erreurs de cible, et reportant son amertume sur les deux innocentes, les accusant presque de couardise en affirmant qu’elles savaient ne rien risquer. Détrompez-vous M. Dumont, car plus la menace climatique approche, plus la législation et la répression se radicalisent en Europe, et les paisibles contestataires - voir par exemple le sort des opposants à la poubelle nucléaire de Bure dans la Meuse - sont désormais traités par la police et la justice à l'égal des terroristes (ce qui n’est pas le cas pour certains mouvements moins rigoureux en matière d'environnement).

Mais Ce Glob étant une publication paisible consacrée essentiellement aux images, on ne refera pas ici l’argumentaire sur le sujet ressassé de l’utilité de ces évènements artistiques, France-Culture en a fait en 2022 un récapitulatif pondéré suffisant (attention, le comprendre nécessite un cerveau qui sait traiter plus de 150 caractères).  

On notera en passant, à la vue de ces vidéos capturées sur le vif, que si la Joconde, comme le musée l’affirme souvent, voit défiler au moins 21 000 touristes chaque jour, ça ne marche manifestement pas pour le 28 janvier, un dimanche matin pourtant, puisqu’on ne dénombre ici qu'une cinquantaine de visiteurs dans l'immense salle des États, devant le spectacle des deux artistes et du fleuron de la culture française. Par chance l'AFP y était.