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samedi 14 février 2009

La vie des cimetières (18)

Cimetière américain de Suresnes, sur le Mont Valérien.
Le terrain a été concédé à perpétuité aux États-Unis en 1919.

On dit que le rêve de tout Américain est d'être cosmonaute (1), et que le rêve de substitution, en cas d'encombrement dans les navettes spatiales, est d'être gardien de la Tombe des inconnus (2).
Être gardien de cette Tombe, c'est, après des années d'épreuves insoutenables (dont l'apprentissage par cœur d'un quizz de cent questions), être un jour admis au sein d'une élite qui passe sa vie en habit d'apparat à se dandiner devant un cube de pierre blanche dans lequel sont conservés quelques restes non identifiés de soldats peut-être américains.

Ça se passe au cimetière national d'Arlington près de Washington, selon un cérémonial inchangé depuis 1937. 24 heures par jour, un soldat exécute 21 pas devant la Tombe avec la démarche d'une danseuse qui aurait la colique, s'arrête pendant 21 secondes, puis fait 21 pas dans l'autre sens, agrémentés de quelques gestes équivoques pratiqués avec son fusil rutilant. Il est régulièrement relevé par un clone qui accomplit alors le même rituel. Et ainsi de suite.
Peut-on imaginer métier plus exaltant ? Surveiller pour l'éternité des reliefs de chair à canon (3).

Et si toutes ces solennités patriotiques ne suscitent pas l'envie de se faire tuer pour une idée, un dieu ou une ressource naturelle, c'est à désespérer de la nature humaine. Mais prévenons les postulants, le métier de chair à canon anonyme est sérieusement menacé par les progrès de l'identification par l'ADN. On dit même qu'il n'y aurait plus de soldat inconnu (au moins occidental) depuis les années 1980.

(1) On devrait différencier les astronautes américains, les cosmonautes russes, les taïkonautes chinois et les spationautes français, mais ces distinctions sont idiotes et cocardières. Ils ont toujours fait le même métier, et parfois dans les mêmes engins.
Un extrait du discours de Princhard dans le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline(2) Si on croit l'article très sérieux de Wikipedia sur ce métier convoité.
(3) L'expression rappelle les «saucissons de bataille» du discours visionnaire de Princhard dans le «Voyage au bout de la nuit» de Céline.


***
Pour les oreilles : dans le chef d'œuvre de Michael Cimino, «Voyage au bout de l'enfer» (the deer hunter), avant de partir pour la guerre du Vietnam où leurs vies vont être détruites, les principaux personnages du film font une fête qui s'achève par la mélodie mélancolique d'une mazurka de Frédéric Chopin, jouée sur un piano incertain. C'est la mazurka opus 17 n°4, une des plus jolies parmi les presque 60, souvent ennuyeuses, composées par Chopin.

mardi 9 janvier 2001

Fainéanter en musique


Le lecteur de Deezer ne fonctionnant plus du tout, les formats ou les implémentations changeant tout le temps, les interprétations de qualité étant fréquemment absentes des catalogues, Ce Glob Est Plat a décidé de supprimer cette rubrique qui, par ailleurs, n'intéressait vraiment personne.


Afin de faire face à la phénoménale ferveur suscitée par sa rubrique musicale «Pour les oreilles» (en 18 mois, les lecteurs du Glob ont proposé en tout zéro lien vers des musiques libres), Ce Glob Est Plat a créé cette page consacrée au plus musical de tous les arts.

Cette page destinée à fournir des liens vers l'écoute de musique libre sur internet subira nécessairement les aléas des moyens utilisés par l'offre musicale en ligne. Et ils sont très aléatoires. Par exemple, le site MusicMe, dont le catalogue et l'interface sont de loin les plus riches (au moins en musique classique, contemporaine et jazz), commence à introduire des contraintes dans la libre écoute (délai d'attente de trente secondes avant l'écoute) qui rendent alors son utilisation insupportable. Sans parler des sites comme Spotify qui imposent des publicités tonitruantes avant chaque audition.

Actuellement, le moyen le plus facile est fourni par le lecteur de Deezer (ci-dessous) qui joue dans le désordre une liste de pièces de musique librement créée et modifiée. Certes le catalogue de Deezer est particulièrement chétif dans les musiques et les interprétations favorites de Ce Glob Est Plat, mais on y trouvera tout de même un peu de plaisir.

Utilisez le lecteur pour écouter un peu de musique choisie par Ce Glob Est Plat. Les ajouts récents sont à la fin de la liste numérotée, Deezer ne sait pas les présenter dans un autre ordre. Laissez éventuellement l'onglet en arrière-plan pour naviguer sur internet en musique.


Extrait du contenu de la liste (playlist)

Bach, Jean-Sébastien : quelques préludes et fugues extraits du Clavier Bien Tempéré et interprétés par Glenn Gould au piano. Il était impensable qu'un Glob consacré à la relation des plus magnifiques choses de l'Univers n'ait pas une seule fois cité l'immense, l'écrasant, le sublime Bach. C'est chose faite.

Dave Brubeck quartet : quelques-uns des plus beaux solos de Paul Desmond au saxophone alto, mélodieux, onctueux, irremplaçable.

Franck, César : les quatre mouvements de la célèbre sonate pour violon et piano en La majeur, qui a probablement inspiré la «sonate de Vinteuil» de Proust. Si vous souhaitez l'acheter, choisissez plutôt l'interprétation céleste d'Arthur Grumiaux au violon avec Paul Crossley.

Winstone, Norma : Somewhere called home, un des plus beaux albums de jazz de tous les temps, intimiste, rêvé en 1986 par Norma Winstone (voix), Tony Coe (clarinette, saxophone) et John taylor (piano), déjà évoqué ici. Hélas Deezer n'a plus les droits de diffusion de cet album (juillet 2013).

Blue Öyster Cult : Tyranny and mutation, un album de Rock parfait, carré, irréprochable, et raffiné, enregistré en 1973.

Coleman Hawkins : quelques-uns des plus beaux solos du saxophoniste ténor, suaves et inventifs, enregistrés dans les années 1930-40, comme le sublime Out of Nowhere avec Django Reinhardt.

Chopin, Frédéric : les Nocturnes pour piano enregistrés par Arthur Rubinstein en 1965.

Keith Jarrett : l'album Facing You, composé et enregistré au piano seul en 1971.

Artie Shaw : une vingtaine des plus beaux standards du jazz enregistrés par Artie Shaw, sa clarinette et son orchestre, dans les années 1930.