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samedi 24 janvier 2009

Les délices au microscope

Comme tout le monde vous n'habitez pas Madrid ni ses alentours. Comme tout le monde vous avez, un jour d'été, poireauté sous le soleil espagnol de midi, pour réaliser, après deux heures d'attente sans l'ombre d'une ombre, votre ticket d'entrée au musée du Prado en main, qu'il vous restait peu de temps pour admirer tous ces tableaux de Velazquez, Goya, Greco dont vous rêviez depuis si longtemps. Comme tout le monde, quand vous êtes arrivés devant le «Jardin des délices», l'immense collage surréaliste de Jérôme Bosch, vous avez réalisé qu'il était inutile de vouloir le voir en entier tant il y avait de monde devant.

Alors, comme tout le monde, désabusé, vous avez grappillé quelques détails furtifs, aperçus entre deux touristes japonais, au moment où les gardiens annonçaient déjà l'heure de fermeture du musée. Comme tout le monde vous ne reviendrez peut-être jamais à Madrid.



Les années ont passé. Vous vous êtes récemment consolés en constatant que le musée mettait progressivement en ligne sur son site de splendides reproductions détaillées. Vous pouviez alors scruter (1) les personnages ironiques et macabres du «Triomphe de la mort» de Brueghel l'ancien ou les paysages idylliques de Patenier.

Et puis voici quelques jours, Gougueule (encore Elle) annonçait que tout le monde pouvait désormais découvrir les détails les plus microscopiques de certains chefs-d'œuvre du Prado et examiner le «Jardin des délices» comme seul Jérôme Bosch ou quelques experts couverts de laissez-passer ont pu le voir. Et c'est indescriptible (2). Il suffit de lancer Google Earth (3).


Mise à jour du 2 février 2016 : les calomniateurs d'internet n'ont pas tort. Planter des repères, créer des liens vers d'autres sites est inutile, penser qu'une ressource sera disponible plus d'une ou deux années est illusoire. Gougueule s'est probablement fâchée avec le Prado car la gigantesque reproduction du Jardin des délices a maintenant disparu de Google Earth, et avec elle les autres tableaux du Prado. Le musée s'est également volatilisé du site culturel de Gougueule (Google Art Project). Les choses se présentent mal pour les amateurs de Bosch à distance.

Mise à jour du 13 février 2016 : c'est un vrai coup de théâtre, le Jardin des délices est réapparu aujourd'hui. C'est l'image en extrêmement haute résolution photographiée par Gougueule en 2009, pourvue d'une ergonomie idéale. Le voyage peut reprendre dans l'univers de Bosch.


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(1) Cliquez sur la reproduction du tableau, puis à nouveau sur la reproduction suivante. Une fenêtre apparaît alors avec l'image en haute définition.
(2) Les 4 illustrations de cette chronique sont extraites du Jardin des délices. Les droits de reproduction sont détenus par Jérôme Bosch et Google, inévitablement.
(3) Cherchez «Madrid Prado» (ou ouvrez ces coordonnées) avec Google Earth. Assurez-vous que l'option «bâtiments 3D», dans l'onglet «Infos pratiques», à gauche de l'écran, est bien cochée. À l'emplacement du Prado, cliquez sur l'étiquette blanche «Museo nacional del Prado», choisissez un tableau et abusez de la mollette de votre souris.

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Pour les oreilles : Tyranny and Mutation de Blue Öyster Cult, un rock limpide, carré, irréprochable, des phrases de guitare mémorables. Écoutez par exemple «Mistress of the salmon salt».

mardi 9 janvier 2001

Fainéanter en musique


Le lecteur de Deezer ne fonctionnant plus du tout, les formats ou les implémentations changeant tout le temps, les interprétations de qualité étant fréquemment absentes des catalogues, Ce Glob Est Plat a décidé de supprimer cette rubrique qui, par ailleurs, n'intéressait vraiment personne.


Afin de faire face à la phénoménale ferveur suscitée par sa rubrique musicale «Pour les oreilles» (en 18 mois, les lecteurs du Glob ont proposé en tout zéro lien vers des musiques libres), Ce Glob Est Plat a créé cette page consacrée au plus musical de tous les arts.

Cette page destinée à fournir des liens vers l'écoute de musique libre sur internet subira nécessairement les aléas des moyens utilisés par l'offre musicale en ligne. Et ils sont très aléatoires. Par exemple, le site MusicMe, dont le catalogue et l'interface sont de loin les plus riches (au moins en musique classique, contemporaine et jazz), commence à introduire des contraintes dans la libre écoute (délai d'attente de trente secondes avant l'écoute) qui rendent alors son utilisation insupportable. Sans parler des sites comme Spotify qui imposent des publicités tonitruantes avant chaque audition.

Actuellement, le moyen le plus facile est fourni par le lecteur de Deezer (ci-dessous) qui joue dans le désordre une liste de pièces de musique librement créée et modifiée. Certes le catalogue de Deezer est particulièrement chétif dans les musiques et les interprétations favorites de Ce Glob Est Plat, mais on y trouvera tout de même un peu de plaisir.

Utilisez le lecteur pour écouter un peu de musique choisie par Ce Glob Est Plat. Les ajouts récents sont à la fin de la liste numérotée, Deezer ne sait pas les présenter dans un autre ordre. Laissez éventuellement l'onglet en arrière-plan pour naviguer sur internet en musique.


Extrait du contenu de la liste (playlist)

Bach, Jean-Sébastien : quelques préludes et fugues extraits du Clavier Bien Tempéré et interprétés par Glenn Gould au piano. Il était impensable qu'un Glob consacré à la relation des plus magnifiques choses de l'Univers n'ait pas une seule fois cité l'immense, l'écrasant, le sublime Bach. C'est chose faite.

Dave Brubeck quartet : quelques-uns des plus beaux solos de Paul Desmond au saxophone alto, mélodieux, onctueux, irremplaçable.

Franck, César : les quatre mouvements de la célèbre sonate pour violon et piano en La majeur, qui a probablement inspiré la «sonate de Vinteuil» de Proust. Si vous souhaitez l'acheter, choisissez plutôt l'interprétation céleste d'Arthur Grumiaux au violon avec Paul Crossley.

Winstone, Norma : Somewhere called home, un des plus beaux albums de jazz de tous les temps, intimiste, rêvé en 1986 par Norma Winstone (voix), Tony Coe (clarinette, saxophone) et John taylor (piano), déjà évoqué ici. Hélas Deezer n'a plus les droits de diffusion de cet album (juillet 2013).

Blue Öyster Cult : Tyranny and mutation, un album de Rock parfait, carré, irréprochable, et raffiné, enregistré en 1973.

Coleman Hawkins : quelques-uns des plus beaux solos du saxophoniste ténor, suaves et inventifs, enregistrés dans les années 1930-40, comme le sublime Out of Nowhere avec Django Reinhardt.

Chopin, Frédéric : les Nocturnes pour piano enregistrés par Arthur Rubinstein en 1965.

Keith Jarrett : l'album Facing You, composé et enregistré au piano seul en 1971.

Artie Shaw : une vingtaine des plus beaux standards du jazz enregistrés par Artie Shaw, sa clarinette et son orchestre, dans les années 1930.