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lundi 9 juin 2014

La vie des cimetières (55)

Street View (vue de la rue) est une fonction de l'application Google Maps devenue indispensable au voyageur. Elle ajoute à la vision plongeante d'un lieu (par satellite) la faculté de longer les rues grâce à des vues à 360 degrés et à l'intégration des photographies de Panoramio. Google lui a récemment ajouté la dimension temporelle (lorsque ses véhicules de prise de vue sont passés plusieurs fois dans un même lieu). C'est un phénoménal outil de repérage pour préparer un voyage, mais également de découverte d'endroits de la planète où nous n'irons jamais.

Commençons aujourd'hui une tournée des cimetières remarquables d'Angleterre et d'Écosse « vus de la rue ».









À suivre.

samedi 19 février 2011

Muséographie électronique

La chose n'aura pas échappé aux vrais amateurs d'art, la polémique fait des bulles dans le petit monde des images sur internet.

Et c'est encore à propos de Gougueule, qui vient de s'entendre avec quelques musées avertis pour photographier en ultra haute résolution un tableau de leur choix et le présenter, avec d'autres de moindre qualité, dans une sorte de pinacothèque, de site des musées, nommé Google Art Project. Ça n'est pas nouveau. On se rappellera le Prado. Dessein philanthropique ou besoin mercantile, l'obsession de Gougueule a toujours été de numériser le monde entier en haute définition, et donc le contenu de tous les musées du monde.

Les reproches pleuvent, dont ceux de Wikimedia, ce qui peut surprendre de la part d'un organisme défenseur de la liberté des droits de l'image. Ils allèguent que le site de Gougueule, dont les images ne sont pas copiables, ferait régresser la notion de domaine public car il risque de détourner les musées dans leur démarche de libéralisation de la diffusion de leurs œuvres. En réalité, comme toute image affichée sur un ordinateur, elles sont copiables et feront de splendides fonds d'écran. On en trouve même dans leur format original, immense, sur le site de ceux qui dénigrent le projet, Wikimedia !

Ces arguments légèrement orientés et certainement byzantins n'émouvront pas le quidam utilisateur. La curiosité de l'être humain est aussi vaste que l'univers, mais ses enjambées sont minuscules et son souffle bref. Alors, comme dans un roman d'aventures, il attend qu'on lui apporte sur un coin de table l'air de l'océan, le goût des embruns et le détail ciselé des plus beaux coquillages des endroits où il n'ira jamais.

Et Google Art Project, comme Google Earth ou Panoramio, lui procurera cet émerveillement. On raconte que seulement dix-sept musées ont eu l'intelligence de se lancer dans cette entreprise, et qu'il n'y a que mille œuvres reproduites. C'est peu, décevant même, mais ça représente déjà quelques heures de flânerie et de délectation.


En haut d'article, détail du retour du fils prodigue, de Rembrandt (Saint-Pétersbourg, Hermitage),
copyright Google Art Project ainsi que tous les détails ci-dessus (et ci-dessous).

Piero di Cosimo, Andromède libérée par Persée (Florence, Uffizi), Jacob van Ruisdael, Chênes au bord d'un lac et nénuphars (Berlin, Gemaldegalerie), Vassily Verechtchaguine, Apothéose de la guerre (Moscou, galerie Tretyakov), Vermeer, Jeune femme au collier de perles (Berlin, Gemaldegalerie), Rembrandt, La ronde de nuit (Amsterdam, Rijksmuseum), Van Eyck Jan, Madone dans une église (Berlin, Gemaldegalerie), Klinger Max, The walker (Berlin, Alte Nationalgalerie), Botticelli Sandro, Naissance de Vénus (Florence, Uffizi), Van Gogh, Nuit étoilée (New York, MoMA), Oehme Ferdinand, Scharfenberg la nuit (Berlin, Alte Nationalgalerie), Brueghel Peter, Les proverbes (Berlin, Gemaldegalerie), Arnold Böcklin, L'ile des morts (Berlin, Alte Nationalgalerie).


Mise à jour du 14 mars 2014 : Le projet s'enrichit de jour en jour, s'appelle plutôt Google Institut Culturel et se trouve à cette adresse.

dimanche 4 novembre 2007

Nous ne sommes pas seuls

Gougueule a d'abord créé l'univers. Après quoi Gougueule a créé le ciel et la terre. C'est maintenant un fait établi et que personne ne songe à contester, sauf peut être Bill Gates dont la mégalomanie est bien attestée. Depuis ce jour, chacun sait exactement où il se trouve sur le globe terrestre, et si le voisin n'a pas déplacé discrètement les limites de son terrain.
Mais le point de vue surélevé de Gougueule Eurf avait quelque chose de frustrant, d'encore un peu théorique, de géographique, qui ne satisfaisait pas un impérieux besoin de réalité. Alors Gougueule créa Panoramio le 3 octobre 2005 de notre ère. Chacun peut y publier en quelques clics les photos de ses lieux préférés. Aujourd'hui Panoramio présente 5 millions d'images du monde, photographiées par 1 million de contributeurs. 2 des 5 millions sont déjà visibles sur Gougueule Eurf (mais la navigation est beaucoup plus agréable sur Panoramio).

  Celui qui en 1997, envoûté par les énigmes de Riven, deuxième volet du jeu Myst (créé par Cyan world & UbiSoft), s'est perdu pendant des heures à chercher une issue sur ces plages de sable éblouissant, pouvait-il imaginer que ces rochers pachydermes dessinés par ordinateur existaient dans la réalité?

Philippe Tremblay les a photographiés récemment, à La Digue, aux îles Seychelles. Ses photos sont dans Panoramio, particulièrement belles, comme des épures. Panoramio a résolu un problème philosophique vieux de plusieurs millénaires. Il apporte enfin la preuve que le monde existe aussi pour les autres, donc qu'il existe probablement réellement. Foin des «sophisteries» idéalistes! Un peu de matérialisme ne peut qu'apaiser un monde où prolifèrent lubies variées et croyances décervelées. Un esprit critique objectera qu'en matière de données informatiques toutes les simulations sont possibles et que rien ne prouve leur véracité. Que cet esprit visite alors Panoramio dans des lieux qu'il connaît bien! Il réalisera non seulement que les autres voient son monde à peu près comme lui, ce qui le désespérera sans doute, mais qu'il leur arrive parfois de réussir les photos qu'il a lui-même ratées. Ce qui est très désagréable au vaniteux. Alors toi aussi, lecteur, publie tes plus belles photos dans Panoramio, prouve que tu existes! Un jour peut-être, en préparant un voyage, l'une d'elles me donnera envie de faire une halte au même endroit.