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vendredi 21 mai 2021

Histoire sans paroles (40)


Paris, les berges de l’ile de la Cité, quai des orfèvres.
C’est un peu ici, disent des historiens, qu’est née la France, quand le colonisateur romain montra au Gaulois comment utiliser la chèvre tripode pour lui construire un temple dédié à Jupiter, dieu des dieux.
Au fil des siècles, le temple disparaitra quand s’installeront sur l'ile et dans le désordre chronologique, le Palais de justice, les principaux tribunaux du pays, dont celui de Commerce, la cathédrale Notre-Dame, la Sainte Chapelle pour servir d'écrin à l’une des 6 ou 7 couronnes d’épines certifiées que le crucifié aurait portées durant son calvaire, et la Préfecture de police, un temps au 36 quai des orfèvres.
Que manquait-il pour faire une nation ?
L’armée ? Inutile pour un petit bastion protégé naturellement. Ah, le pouvoir législatif peut-être ? En a-t-elle réellement besoin ? Elle s’en passe bien actuellement. Non, la France aurait pu s’arrêter là, aux frontières de l’ile de la Cité, ne pas franchir le fleuve et laisser tout le reste en paix.

 

dimanche 18 octobre 2020

La vie des cimetières (97)

Les cimetières irlandais vus de la rue, 3ème partie (de 3)
Arbres et saisons

Ifs, pins, thuyas, cyprès, cèdres, évoquent peut-être la persistance de la mémoire, ou tout autre valeur de permanence bien venue dans un cimetière, en tout cas leurs silhouettes majestueuses font toujours très décoratif, en toute saison, sur une lande un peu désolée, notamment quand l’âge leur a donné la forme d’immenses brocolis exotiques.
 

Difficile de trouver plus typique que le vieux cimetière de Tullybuck, pas tout à fait abandonné, au cœur du pays. (Copyright Google Maps)

Le cimetière de Kilbannivane à Castleisland. On prévient le visiteur que le sol est accidenté et que les objets de valeur laissés dans les voitures en stationnement devraient être soigneusement dissimulés. À propos de brocolis géants, s’il y a un botaniste dans la salle, quels sont ces arbres ? des cyprès ? (Copyright Google Maps)

Ahenny, autre vieux cimetière pittoresque, avec, en bonus, deux antiques hautes croix celtiques superbement ouvragées. (Copyright Google Maps)

Un cimetière généreusement arboré, agrémenté de quelques croix celtiques, même orné d’une ruine murée et placardée d’avertissements, fait tout de suite plus animé, comme ici le vieux cimetière de Glencullen. (Copyright Google Maps)

Il a bien fallu, en 10 ans, 3 ou 4 passages de Google Street view au long du cimetière d’Aghadoe, aux portes du  parc national de Killarney, pour noter que la cathédrale en ruine, réduite à quelques pans de mur sans toiture, était « fermée temporairement ». (Copyright Google Maps)

Il y a des cimetières où on aimerait enterrer une âme sœur, pour s'y rendre souvent en pèlerinage, en toute saison. Google Street view le sait, qui y retourne régulièrement, comme à Kildownet (ou Kildavnet), en 2009, 2011 au printemps et 2019 en automne. Ne manquez pas, sur la route du détroit (vous êtes sur Achill island), à 200 mètres vers le sud, la tour solitaire du clan O’Malley. (Copyright Google Maps)

Au style typique des films de genre, mais pimpant au printemps (ici en juin 2011), le vieux cimetière de Glenties est certainement à découvrir par une nuit de pleine lune. Spacieux et bien agencé, il permet de nombreux angles télégéniques. Une petite échelle de 3 marches près du pilier d’entrée à gauche évite l’escalade du mur si la grille est fermée. (Copyright Google Maps)

Record mérité, Google Street view est passé 7 fois en 10 ans par le cimetière de Drumcliffe, le Drumcliffe du nord, le plus célèbre, où est enterré le grand poète et prix Nobel irlandais, W.B. Yeats, avec son parking dédié et sa cafeteria. 
En réalité - ne le dites pas aux touristes - s’il y a des restes humains dans sa tombe, ce ne sont pas ceux de Yeats, ou alors, par un pur hasard, un ou deux extraits, pas plus. Enterré un peu négligemment en 1939 à Roquebrune en France, dans une fosse commune, il a fallu en inventer les morceaux au moment de son rapatriement en 1948…   
Néanmoins on notera à l’horizon, le plateau enneigé en haut des falaises de la magnifique montagne Ben Bulben. (Copyright Google Maps)


Enfin, on ne pouvait pas terminer cette tournée des cimetières irlandais sans tenter d’y entrer. Or Google a visité en détail le très populaire Glasnevin cemetary de Dublin. On peut le survoler en 3 dimensions, et en parcourir les principales allées. On dit que c’est un « véritable musée en plein air » comme le Père-Lachaise à Paris, ou le cimetière monumental de Milan. N’exagérons pas, la statuaire visible y semble remarquablement fade et mièvre.  

 

mercredi 7 octobre 2020

La vie des cimetières (96)

Les cimetières irlandais vus de la rue, 2ème partie (de 3) 
Églises et embruns

Tout cimetière irlandais convenable devrait entourer une église. Mais la considération pour la religion semble moins durable que le respect pour les défunts. On trouvera donc beaucoup d’églises en ruine, ou en bonne voie, environnées de sépultures fraiches et fleuries. Parfois l’ensemble sera situé en bord de lac ou de mer. Plaisance, détente, repos.
 

Lough Gur graveyard, le cimetière irlandais idéal, du gris et du vert au bord d’un lac, dans un site immémorial, touristique et mégalithique, accessible par une voie goudronnée. Que demander de plus ? (Copyright Google Maps)

Un autre cimetière bien sympathique, celui de Kilronan, dans un site magnifique, au bord du Lough Meelagh, lac poissonneux, qui fait cohabiter avec bonheur tombes récentes et ruine romantique, et équipé d’un petit parking fort pratique. (Copyright Google Maps)

Cimetière d’Ahamlish. En 2010 l’accès à l’église était muré et déconseillé, aussi bien que la décharge de détritus, punissable d’une amende de 3000 euros. (Copyright Google Maps)

Le cimetière d’Aughaval est très vaste, la partie en ruine ne constituant que le nord que longe la route R335. Vers le sud, le cimetière devient plus vivant, si l’on peut dire. Les chiens y sont interdits, sous peine d’une amende de 150 euros, à l’exception des chiens errants, qui sont insolvables. (Copyright Google Maps)

Cimetière Saint Canice à Eglinton. L’endroit, près de Londonderry en Irlande du nord, semble très fréquenté, Google Street view y est passé 6 fois (ici en avril 2011). L’église, très soignée, n’est pas du tout en ruine, mais on pressent comme une ombre sournoise… (Copyright Google Maps)

Dans la banlieue de Dublin, à deux pas de la plage, du port de plaisance, du golf et d'un centre de loisirs, sur la presqu’ile d’Howth, le cimetière de l'abbaye Sainte Mary est vanté par tous les guides touristiques. (Copyright Google Maps)

Le cimetière de Cloughor vaut évidemment par sa situation en face d’une grande plage abritée du vent atlantique, au sud de l’ile d’Arranmore, au nord de l’Irlande. L’ile, vaste mais qui se dépeuple rapidement, a récemment supplié Australiens et Américains de venir s’y installer. Pour mémoire, les locataires du cimetière ne sont pas comptés dans les statistiques de population. (Copyright Google Maps)

Le vieux cimetière d’Inver entoure une église en ruine difficilement accessible. La notice du site de généalogie du comté de Donegal dit qu'il a été fondé après 1460 et abandonné vers 1900 (pourtant il présente des photos de tombes récentes). Il précise que le sol en est accidenté et les noms effacés par les quantités de sable apportées par le vent. (Copyright Google Maps)

À suivre... 

 

vendredi 25 septembre 2020

La vie des cimetières (95)

Débute aujourd'hui, après l'Angleterre, une deuxième série des « cimetières vus de la rue », observés par Google Street view, cette fois dans la campagne irlandaise (dans les grandes villes, sauf exception comme ici à Dublin, les tombes sont le plus souvent cachées par de hauts murs).

Vous n'y verrez que des cimetières pittoresques, parfois abandonnés, souvent autour d’un édifice délabré. L’Irlande semble mettre un certain soin à les entretenir à l’état de ruine romantique, ou de décor de films de série à bon marché, ceux avec des zombies.

Chaque image sera suivie d’un lien vers la promenade virtuelle en trois dimensions du site de Google. Les dénominations des sites ne seront pas toujours exactes, en l'absence d'information c’est parfois le nom du hameau ou lieu-dit le plus proche.

Nonobstant plusieurs épisodes à venir, le sujet ne sera qu’effleuré. Il a fallu en écarter beaucoup pour ne pas ennuyer trop longtemps le lecteur et il en restera quantité à découvrir sur internet (en cherchant « cemetery, graveyard, ou burial ground » à différents niveaux de la cartographie), sans compter nombre de cimetières inaccessibles par la route, mais pourtant encore « actifs ».  

Bonne promenade. Et n’oubliez pas, une fois « sur place », de vérifier la présence de la petite horloge en haut à gauche. Si elle s’affiche, vous pourrez vous déplacer dans le temps (relativisons, dans le passé uniquement - Einstein nous surveille).

Les cimetières irlandais vus de la rue, Partie 1 (de 3)
l’intégration du cimetière dans le paysage irlandais
 

Addergoole cemetery, panoramique de 6000 pixels, le ciel est de 2009, les vaches de 2019 (Copyright Google Maps)

Glenndalough, Cimetière romantique très populaire, dans les montagnes de Wicklow au sud de Dublin. Google a même envoyé un reporteur pédestre le visiter. (Copyright Google Maps)

Rock of Cashel, comme Glenndalough, est un haut lieu historique et touristique, dans un site majestueux. Google a fait le tour à pied du vaste cimetière où les tombes ne se bousculent pas. (Copyright Google Maps)

Drumcliffe, beau et vaste cimetière dont on pourrait imaginer, vu d'avion, qu'il héberge tous les Irlandais passés. Ne pas le confondre avec l'autre Drumcliffe cemetery, à Sligo, 200 km au nord, plus modeste mais qui héberge le poète W.B. Yeats, vénéré par les irlandais dit-on. (Copyright Google Maps)

Castlequin, beau cimetière de plain-pied, fonctionnel, avec vue imprenable. (Copyright Google Maps)

Kill Mountain, cimetière perdu sur une ile du Connemara couverte d'une lande peuplée de cailloux. (Copyright Google Maps)

Kinard burial grounds, il faut quelquefois envisager l'avenir avec optimisme. (Copyright Google Maps)

Mooncoin old cemetery. Ne jugez pas, il y a un joli cimetière aéré et bien entretenu plus haut, en centre ville face à l'église. Il ne reste peut-être ici que des inconnus. (Copyright Google Maps)

Templecarne graveyard. Ses habitants se seraient installés ici entre les années 1600 et 1900. (Copyright Google Maps)

Cimetière Saint Colman sur l'ile d'Inishbofin, dans l'Océan Atlantique nord, à 10 ou 15 kilomètres de la côte irlandaise. Des tombes qui disparaissent dans le sol, recouvertes par la couche des suivantes, un étang, des ruines, la mer, les vacances. (Copyright Google Maps)


À suivre... 

 

samedi 3 juin 2017

La vie des cimetières (77)



Ici gisent, depuis 1881, les restes de Joseph Vion, abbé libertaire défroqué, devenu militant républicain et maire, parti comme Victor Hugo pour Jersey en 1851, contraint à l’exil par le despotique Louis-Napoléon Bonaparte.

De retour en France, il faisait ériger un ilot artificiel au milieu de son étang de Bouzy-la-Forêt pour y installer le tombeau d’Émilie Gaigné, amour ancillaire morte en 1875. On raconte qu’on y trouve aussi les restes de son chien, et que les deux pesantes statues qui le gardent, la Science (celle de gauche) et la Liberté, sont de la main du célèbre sculpteur orléanais Alfred-Désiré Lanson.




Le touriste funéraire qui tient à admirer cette « ile des morts » miniature, devra faire preuve de témérité. Car les berges de l’étang qui cernent le tombeau sont des propriétés privées protégées de messages dissuasifs orthographiés « défence d’entrer ».

Dès lors le seul endroit public offrant un point de vue sur le mausolée se situe au milieu de la portion de la RD952 qui traverse le sud de l’étang à Saint-Aignan-des-Gués. L’aventurier devra alors s’engager sur une route en pente, sans bas-côté, fréquentée par des centaines de poids lourds en excès de vitesse, et fortement déconseillée au piéton qui n’aurait pas déjà rédigé ses dernières volontés.