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jeudi 20 juillet 2023

Histoire sans paroles (45)

Vous ne supportez plus l’azur, l’azur encore, les vacances, les foules à l’état pâteux, les loisirs de masse ?
Alors choisissez L’enfer, c’est à Thiers dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne.
On se croit avertis, on pense que l’Enfer est une abstraction, une chimère, une hantise de simple d'esprit, alors qu’il est là, près de nous, rafraichi par les cascatelles de la rivière Durolle. 
Vous y serez sans doute seul, mais pas pour longtemps. Bientôt nous y serons tous.

vendredi 22 juin 2012

Manoir balnéaire

Les uns disaient que c'était un vieux Château où il revenait des Esprits, les autres que tous les Sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était qu'un Ogre y demeurait, et que là il emportait tous les enfants qu'il pouvait attraper, pour pouvoir les manger à son aise...
Perrault Charles, La Belle au bois dormant, 1697

Villa La Garde vue de la promenade Robert Surcouf à Dinard 


Quel cœur simple n'a jamais désiré habiter le château de la Belle au bois dormant ? Pas pour toute la vie bien sûr, parce que les contes de fées sont ennuyeux, et assez idiots, mais pour quelques jours.

Beau temps, pluie, tempête, peu importe. On remonte d'une promenade sur la plage de Dinard, levant les yeux vers la silhouette féerique. La vue est gênée par un contrejour. Dans quelques minutes on sera là-haut dans le salon de la Belle au bois dormant, à siroter un breuvage indéterminé et regarder une chaine de télévision au hasard. Par la fenêtre, la baie de Saint-Malo, au loin les remparts couronnés de milliers de petits yeux blancs si bien alignés. Et partout la mer et le ciel.

Tout cela n'est pas inaccessible. Les tarifs de location d'un grand appartement dans la villa La Garde, sur la pointe du Moulinet, sont décents.

dimanche 3 juillet 2011

Culture et élevage

L'arrivée du soleil inspire régulièrement au salarié un appétit irraisonné de dépaysement, qu'il n'a souvent pas le temps d'organiser. Il s'adresse alors à l'agence de voyage, qui profite de cette imprévoyance pour abuser de sa confiance.
Et la tromperie tient à peu de choses. Une seule lettre substituée dans un dépliant et le brave touriste qui pensait s'extasier aux pieds de l'immémorial temple du Parthénon, sur l'Acropole d'Athènes, se retrouve à l'Agropole d'Asciano, exploitation agroalimentaire dans la campagne toscane.
On dit que nombreux ne voient pas la supercherie.

Extrait du dépliant touristique de l'agence Un grand plaisir dans la culture :
« L'Agropole est l'un des sites les plus renommés de l'histoire de l'humanité. C'est un plateau rocheux naturel sur lequel les grecs antiques construisirent, voici 2400 ans sur les conseils du grand Platon, les plus immenses hangars à céréales et fourrage de l'antiquité. Édifiés sur une hauteur presque inaccessible, ils étaient protégés contre la rapacité des barbares qui s'impatientaient aux frontières de la glorieuse cité. Hélas la défense du site et l'approvisionnement des habitants étaient rendus très difficiles pour les mêmes raisons. Les barbares n'eurent aucune difficulté à brûler l'ensemble à l'aide de flèches enflammées et quasiment tous les grecs moururent de la famine. On demanda à Platon de ne plus s'occuper que de philosophie. Ce fut la fin de la grande époque classique. »

mercredi 5 août 2009

Les explorateurs

En contemplant la noble fierté de ces intrépides estivants qui voguent à l'aventure, au mépris des dangers, on ne peut s'empêcher de penser à leurs prédécesseurs venus de la Grèce antique par la mer, animés par la même inconsciente témérité, pour installer sur les rivages hostiles de ces territoires inconnus les fondements de la civilisation.

Et à l'heure où sont célébrés les 40 ans des quelques pas poussiéreux et inutiles de l'homme sur la lune, relisons plutôt le fascinant voyage (*) du plus grand de ces explorateurs, le génial Pythéas le massaliote, longtemps pris pour un mystificateur, et qui, s'il avait vécu 2000 ans plus tard, aurait été allègrement carbonisé en compagnie de Giordano Bruno par les autorités catholiques pour ses découvertes et sa conception moderne et cohérente du monde.

***
(*) Lire sur Pythéas :
1. La courte biographie du site du collège Jules Ferry de Montluçon, comme d'habitude passionnante (cliquez dans la colonne de gauche sur «Pythéas de Massalia»).
2. Le site «marseille.pytheas.free» un peu désordonné dans sa navigation, mais plus complet, complémentaire et également captivant.
3. Une rapide synthèse des découvertes de Pythéas dans l'encyclopédie Wikipedia.