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dimanche 13 février 2011

Morbelli encore

En complément à la chronique du 11 février sur Angelo Morbelli, deux œuvres probablement toujours en collection privée, à Milan : La sedia vuota - la chaise vide (1903, huile sur toile), et Le Parche - les Parques (1904, pastel).

vendredi 11 février 2011

Le tableau interdit

Faisons aujourd'hui un hommage aux téméraires résistants d'OrsayCommons, qui ont bravé à deux reprises déjà les débonnaires gardiens du musée d'Orsay, en exhibant leurs minuscules mais redoutables appareils photo numériques, malgré la prohibition impérieuse et les centaines de panonceaux rouges disséminés comme à la frontière des deux Corée, et afin de manifester leur désapprobation devant l'interdiction illégale et discrétionnaire de photographier les lieux.
Et cet évènement est l'occasion de parler enfin d'un peintre peu connu, régulièrement oublié, dépoussiéré tous les 20 ans pour illustrer quelque exposition sur le post-impressionnisme en Lombardie, Angelo Morbelli (Alessandria 1853 - Milan 1919), peintre italien étiqueté divisionniste et réaliste.

Morbelli Angelo, Jour de fête à l'hospice Trivulzio, 1892, médaille d'or à l'exposition universelle de 1900, actuellement au musée d'Orsay. Par fraternité pour les manifestants d'OrsayCommons, cette photo d'une œuvre du domaine public a été ignominieusement prise sans autorisation, depuis l'annonce de l'oukase vénal et félon du musée d'Orsay.

En librairie ou sur Internet, on ne trouve quasiment rien sur Morbelli.
Sur les quais, à Paris, le vieux catalogue italien d'une rétrospective à Alessandria au printemps 1982 (75 œuvres), dans un coin mal éclairé du musée Ca' Pesaro à Venise une vue mélancolique de l'hospice Trivulzio, une autre sur un mur inapprochable du palais Pitti à Florence, un ou deux tableaux à Milan ou Turin, quelques liens déjà morts autour d'une exposition à Turin, en 2001.

Et puis il y a ce site émouvant sur le village de Colma di Rosignano et les témoignages touchants des descendants d'Angelo Morbelli, sur sa maison et son atelier préservés avec affection.
C'est tout.
On se rappellera un jour, au hasard d'une exposition, que c'était un grand styliste, et comme Georges de La Tour, Chardin, ou Jean-Baptiste Millet, un peintre des choses et des êtres modestes et silencieux, éclairés par un soleil de fin du jour.

4 tableaux de Morbelli, de gauche à droite et de haut en bas : In risaia 1901 (Boston, museum of fine arts), Il natale dei rimasti 1903 (Venise, Ca' Pesaro), Il capitello 1919 (Milan, Coll. privée), Angolo di giardino 1912 (Rome, galerie nationale d'art moderne).

lundi 1 juin 2009

Henri Martin, peintre (1860-1943)

Henri Martin : La Bastide-du-vert et Marquayrol (musée de Cahors Henri-Martin)On reconnait communément deux grandes spécialités au peintre Edgar Degas : les représentations aux pastels de jeunes filles en tutu et les jugements acerbes sur ses confrères peintres. Henri Martin n'y a pas échappé. Degas le qualifiait, pour résumer, d'impressionniste pour sous-préfectures.
Ça n'est pas faux. Honoré par les grandes institutions de la nation, médaillé, couvert de prix, Henri Martin a tapissé durant près de 60 ans des hectares de murs de mairies et de bâtiments publics avec d'immenses et édifiantes peintures murales, à la manière néo-impressionniste.

Henri Martin : La Bastide-du-vert et Marquayrol (détail)Il a été affecté par toutes les maladies en «...isme» de son temps, du romantisme à l'académisme, ponctuées de fortes poussées d'infantilisme (symbolisme, spiritualisme, mysticisme rose-croix et autres philosophies pour boyscouts).
Alors naturellement, vers la fin des années 1880, comme nombre d'autres peintres de l'époque (Gauguin, Van Gogh, Segantini...), il attrapait le virus du divisionnisme (ou pointillisme), propagé par Seurat et Signac. Et il n'en guérit jamais. Pendant plus de 50 ans, toutes ses œuvres, des grandes machines officielles aux croquis les plus intimes, seront faites de taches colorées juxtaposées.
On comprend pourquoi Degas lui en voulait. Il avait transformé en un style compassé, théâtral, presque académique, une manière de peindre qui était née de la liberté et du refus des conventions et des compromissions. Et trahison ultime, il en vivait royalement. Au point qu'il acheta en 1900 une maison dans le Lot, près de Cahors (suivie de deux autres à Saint Cirq-Lapopie et Collioure), où il se retira presque de toute vie mondaine pour peindre des séries de paysages colorés, calmes et confortables, pendant encore 40 ans.

Henri Martin : La maison du sabotierHenri Martin : Le bassin de Marquayrol









Ce sont ces paysages sereins, modestes et silencieux qui font la part la plus belle de l'exposition consacrée à Henri Martin, actuellement à Douai, pour trois semaines encore. Allez-y sans hésiter, il y a toujours des places de parking disponibles au musée de la Chartreuse.