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mercredi 4 mai 2022

Mais comment diable m’abonner à ce blog ?

Si l’informatique n'est pour vous qu'un brouillard, si vous vous perdez dans ces innombrables systèmes qui font tourner, sur des appareils disparates, des milliers de logiciels difficilement compatibles entre eux, il faut vous en prendre à l’Éternel. Les livres les mieux documentés l'ont dit depuis des siècles : c’est parce que l’humain, qui avait la ferme intention de reprendre ses turpitudes d’avant le Déluge, a construit une tour qui dépassait largement la hauteur d’eau atteinte par la crue biblique, grâce à quoi il pensait pouvoir forniquer, violenter, assassiner et blasphémer à profusion, persuadé que le niveau de la prochaine punition divine ne pourrait pas l’atteindre. L’histoire se passait à Babel. Mais l’Éternel, malin, changea de tactique, et alors qu’à l’époque l’informatique se résumait à un système unique et un seul logiciel sur un seul type d’appareil, on se retrouve aujourd’hui avec des milliers de marques, de normes, de standards, de particularités nationales, de langues, le tout si bien combiné qu’on ne sait même pas comment s’abonner à un simple blog.
(La tour de Babel © Pieter Brueghel l'ancien, musée Boijmans, Rotterdam).

 
Presque chaque année une personne au moins annonce à l’auteur de ce blog, animée d’une feinte confusion « mais comment être prévenue quand vous publiez une chronique ? », pensant ainsi lui faire avaler qu’un petit obstacle technique l’a empêchée de jamais lire sa prose, qui pourtant promettait des sujets si alléchants, dit-elle. L’auteur, bien élevé, se garde de lui rappeler que ses chroniques sont quasiment hebdomadaires.

Naguère Gougueule, à qui Ce Glob est Plat appartient corps donc âme, proposait gratuitement une fonction qui enregistrait les adresses de courriel des volontaires souhaitant recevoir un avertissement dès la parution d’un nouvel article de blog. Ce Glob est Plat n’y a jamais souscrit. Il a bien fait car la firme vient de supprimer cette fonction en 2021, laissant les auteurétrices de blog se dépatouiller avec une liste d’adresses courriel d’abonnés abandonnés désormais sans nouvelles.

Or il a toujours existé une solution idéale à ce problème : un petit logiciel qui prévient quand les sites que vous lui avez demandé de surveiller postent un nouvel article sur internet (*). Ce logiciel existe, en divers modèles, sur toutes les machines, tablettes, téléphones et systèmes d’exploitation, souvent gratuit ou pour quelques euros (éliminez d’emblée ceux qu’on paye par abonnement, vous en devenez le pigeon).  

(*) Certains navigateurs internet remplissent cet office en regroupant dans un menu les nouveautés des sites suivis, mais la solution n’alerte pas l’utilisateur, et semble assez mal maintenue. Par ailleurs, Il existe fort probablement un moyen de créer un lien dynamique vers un blog, quelque part sur la page d’accueil de votre résossossiot préféré. Mais n’ayant aucune science de ces logiciels bouffeurs de cervelle, l’auteur ne vous sera là d’aucun secours. 

Cette solution est si peu connue de l’internaute ordinaire que ce type de logiciel avertisseur n’a pas trouvé de nom simple et évocateur. On l’appelle Lecteur de flux RSS (Really Simple Syndication), parfois Agrégateur de flux, ou Abonnement à des contenus, ou le poétique Lecteur de syndication de contenu au format RSS-XML.
L’encyclopédie Wikipedia en dit "Bref, un moyen idéal de survoler l'actualité lorsqu'on n'a pas le temps de parcourir un site, ou afin de faire un tri parmi les informations qui nous intéressent."

Vous fournissez au logiciel l’adresse des flux d’abonnement (**) des sites que vous souhaitez suivre, et il vous avertira et présentera à tout moment la liste des nouveaux articles. Vous éliminez alors d’un doigt les articles qui vous ennuient et lancez directement la lecture de la dernière chronique de Ce Glob est Plat. Et tout en la cherchant éperdument, parcourant d’un œil distrait les titres récents des médias conventionnels que vous suivez aussi, vous vous serez informés sur le sort de notre planète, et ainsi serez parmi les premiers à savoir si on doit désormais, par rigueur grammaticale, appeler "deuxième" ce qui était hier encore la "seconde" guerre mondiale, ce qui n’est pas un mince avantage.
   
(**) L'adresse du flux RSS n’est pas l’adresse du site. On la trouve en cherchant Flux RSS, ou Feeds sur le site, ou une icône orange ; certains lecteurs de flux la dénichent automatiquement à partir de l’adresse du site. C’est https://ostarc.blogspot.com/feeds/posts/default pour Ce Glob.
 

Mais alors, pensez-vous déjà, pourquoi n’en parle-t-on jamais, si c’est la manière idéale d'être informés seulement de ce qu’on a demandé, sans être pollués par tout ce qui est inutile ?

Vous avez peut-être répondu ! Les médias cherchent à vous vendre tout ce qui vous est inutile, le vent autour des émissions de radio ou de télévision, les publicités surgissantes et les animations qui détournent votre attention sur les pages internet. Or, comme tout système destiné à revoir ou réécouter une émission de télévision ou de radio (replay, podcast), et qui permet d’éviter aisément toutes ces incommodités, les lecteurs de flux RSS savent, soit présenter les articles désinfectés dans leur propre éditeur, soit vous emmener directement à l’article voulu, en esquivant toutes les nuisances et tentations intempestives, comme un service à domicile.  

POUR ALLER PLUS LOIN : Afin de trouver le logiciel avertisseur qui correspondrait à votre idiosyncrasie technique, toutes les questions seront traitées dans les commentaires de la présente page avec les plus parfaites rigueur, objectivité, honnêteté, franchise, et certainement incompétence, car les appareils, systèmes d’exploitation, et logiciels sont nettement plus nombreux qu’à l’époque sacrée de la tour de Babel.

samedi 6 novembre 2021

Il n’y a plus d’Antidote (billet d’humeur)

Distributeur de sodas dans un monde sans dictionnaire (c'est assez terrifiant), Demeure du chaos, 2015.
 
Il est malheureux, pour un blog considéré en moyenne par 100 à 200 visites hebdomadaires (1), de perdre du jour au lendemain sa principale source d’inspiration, un bon dictionnaire, et pour un motif certes classique, mais vulgaire, la cupidité ! 

(1) Les statistiques de Gougueule déclarent 630 visites par chronique, mais étalées sur 15 ans. Et doit-on croire des chiffres fournis par l’entreprise qui en est la première bénéficiaire, et qui envoie systématiquement dans le piège sa cohorte de robots de surveillance et parfois un internaute égaré, qui presse immédiatement, éberlué, le bouton de retour en arrière ?

Un peu de technique pour les profanes. 
Pour être agréable à lire, un texte doit être fluide comme la pensée, mais plus précis qu’elle, qui cahote généralement dans une mare de confusion. Il faut, dans ce but, la figer dans le mot exact, qui aura bien entendu un sens différent à la lecture de chacun, mais on n’y peut rien. 

Le vieux Boileau peut toujours affirmer fièrement, au vers 153 de son art poétique, « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement », pour l’auteur d’un blog qui ne dispose que d’un cerveau moyen de 1300 grammes tout mouillé et dont la rumeur dit qu’il n’en utilise que 130, les outils informatiques, qui apportent instantanément orthographe, synonymes, antonymes, définition, genre, citations et conseils grammaticaux, sont vitaux. 

Antidote, outil linguistique produit par les Canadiens (2), était le couteau suisse de ce blog depuis presque 10 années. Les adeptes comprendront pourquoi. 

(2) Les Canadiens du Québec, peut-être parce qu’il sont menacés de l’intérieur par l'anglais, défendent mieux la langue française que les grands classiques français, Robert ou Larousse, dont l’offre numérique est indigente (à l’exception du CNRTL, mais qui aurait besoin d’un bon renouvèlement).
  
Or à l’instar de Photoshop, puis de la suite Microsoft, et maintenant de la plupart des logiciels à qui la réussite financière a montré le début d’un orteil, Antidote change aujourd’hui de modèle économique. 
Afin de racler définitivement les phynances du brave blogueur bénévole, il cesse de maintenir le dictionnaire acheté (et qui mourra doucement d’obsolescence en peu d’années, ou quelques mois) et le transforme en un rutilant droit d’utilisation du logiciel (3), payé par un abonnement à prélèvement, renouvellement et résiliation automatiques.

(3) Cette année, Antidote supprime le logiciel sans abonnement sur les téléphones et tablettes seulement, pas encore sur ordinateur (où subsiste l’achat de la mise à jour en option). 
Vous trouverez la description des avantages de ce nouveau modèle économique abusif et totalement déséquilibré dans notre chronique de 2013, Légère retouche au modèle, à propos de Photoshop.  

5 euros par mois ! Un détail, direz-vous. Mais un détail de plus. C’est ainsi qu’on tolère sans le remarquer, jour après jour, le resserrement des chaines de notre propre captivité.
Écoutons plutôt Étienne de la Boétie et abandonnons rondement ce dictionnaire pour un autre, peut-être moins agréable, moins commode, mais notre indépendance vaut bien ce petit effort, sans quoi Ce Glob serait vite contaminé par l’anarchie ; la faute d’orthographe, la pauvreté des épithètes, les clichés de langage, les barbarismes y pulluleraient.

Et à cela, à l’image du sort inéluctable du climat de la Planète, il n’y aurait plus la moindre antidote.

samedi 19 septembre 2020

Un peu de pub

M. Rykner, journaliste éminent et combattif dévoué aux choses de l'art (de certaines époques seulement), laissait libres d'accès, sur son site « La Tribune de l'Art », les articles généralistes importants. Les plus spécialisés étant réservés à ses abonnés payants. Connaisseur pertinent, il a souvent été référencé ici-même (7 fois en 10 ans).
 
Hélas le virus ayant fait fuir de son site, annulation après annulation, dit-il, les publicités lucratives, il en profita, dès le début du confinement, pour rendre tous les articles payants, sur abonnement donc.

Il s’en explique dans un article promotionnel où il sollicite des abonnements. On croit comprendre, à la lecture des premières lignes, qu'il se félicite de cette suppression totale de la gratuité (sauf de rares articles polémiques qu'il veut universels) puisqu'il estime que son chiffre d'affaire en 2020 sera supérieur à 2019, ce qui est bien la légitime aspiration de tout bon père de famille.


Peut-être est-il allé un peu loin dans la mise en œuvre de ce raisonnement gagnant puisque l’article, où l'on devine qu'il va justifier et promouvoir les avantages d'un abonnement, est hélas limité à quelques lignes, le reste étant réservé aux abonnés, ce qui est cocasse.

On dira que c'est une erreur due à l'empressement pour faire face à une recrudescence d'activité. Soulignons que cet accroissement n’est pas vraiment sensible pour l’utilisateur qui a plutôt noté dans le pays, à l’inverse, une importante régression et une grande complication d’accès aux évènements artistiques.
 
Ce petit incident met en lumière une question plus générale, l’angoisse devenue quotidienne de l’usager de la Culture. Car il est de bonne composition, l’usager, il aimerait bien s’abonner à tous ces sites passionnants, à tous ces services qui enrichiraient son esprit, mais son banquier l’observe, bienveillant.
 
Et ce modèle économique de prolifération des abonnements, s’il tranquillise les bienheureux bénéficiaires, ne fait qu’embrouiller la vie de l’usager de base. 
C’est l’exemple des logiciels de la société Adobe (Photoshop, etc), et de tant d’autres maintenant. Quand en 2014 elle cessa de vendre ses logiciels qu’elle transmua en « droit d’utilisation par abonnement », le cout et les désagréments pour bon nombre d’usagers furent multipliés par 2 ou 3.
Pour que d’aucuns prospèrent, il faut bien que d’autres y perdent, auraient dit Lavoisier ou carnot, même si d’incurables utopistes pensent que tout le monde pourrait y gagner, les lois de la thermodynamique ne sont plus si optimistes.

Naturellement M. Rykner n’y est pour rien. Il essaie de vivre dans ces circonstances hostiles, comme tous. Et son offre est alléchante, à 5 euros par mois pour les 10 ans à venir, au lieu de bientôt 8 euros. 10 ans ! Quelle curieuse promesse, romanesque.
 
Enfin, l’essentiel est que M. Rykner soit satisfait, visible par moins de lecteurs, certainement, mais content.
Nous suivrons désormais avec intérêt son humeur à la lecture des titres de ses chroniques.
 
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L'illustration, copyright La Tribune de l'Art, est l'extrait lisible de l'article réservé aux abonnés.