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vendredi 17 janvier 2025

La petite industrie des lumières

Avertissement : on sait - voir cette chronique de 2018 - que la loi interdit, au moins en Europe, de reproduire librement les tableaux de René Magritte jusqu’au 31.12.2037. On trouve même des biographies pingres du peintre qui ne montrent pas le moindre tableau. Ceci expliquera la qualité disparate des reproductions en lien dans la présente chronique.


L'exceptionnelle exposition de 7 versions de l'Empire des lumières au MoMA de San Francisco lors de la rétrospective Magritte, "la 5ème saison" en 2018


Représenter aussi platement que possible des choses banales dans des situations singulières, énigmatiques voire paradoxales, était le truc de René Magritte. Il peignait des idées, et leur attribuait à dessein des titres déroutants.

En 1949 il réalisait le premier tableau d’une longue série autour d’une idée pittoresque (ce qui n’était pas rare de sa part), auquel Nougé, patron des surréalistes belges, attribua le nom d’Empire des lumières (le peintre parle parfois de Royaume de la lumière dans certains entretiens). Il avait déjà esquissé quelques fois ce thème avant 1949. 
L’idée originale était de juxtaposer le jour et la nuit sur un même tableau. 

L’Encyclopédie tente de trouver l’origine de l’idée chez un certain nombre d’autres peintres, sans être réellement probante. Amateur averti des techniques photographiques, peut-être Magritte avait-il simplement été marqué par les images réalisées avec le procédé Kodachrome, tout juste arrivé des Amériques. Sous la forme de diapositives, il reproduisait les couleurs vives et les détails lisibles dans les hautes lumières comme dans les ombres profondes, quasiment comme l’œil humain, et les photos prises aux crépuscules rendaient souvent les ciels clairs et les lumières vives dans l’obscurité comme sur les tableaux de Magritte.  

L’idée eut un succès immédiat et les demandes affluèrent, au point qu’en 1953 et 54 le peintre réalisait trois versions très semblables d’un même grand format promis par étourderie à trois riches clients.
Une de ces versions vient de connaitre une apothéose avec l'enchère faramineuse de 121 millions de dollars (voir le tableau ci-dessous)
Magritte n'abandonnera jamais l'idée et l’exploitera jusqu’à sa mort en 1967. 

L’Encyclopédie compte 27 versions de l'Empire des lumières, 17 à l'huile et 10 gouaches, reprenant sans doute le dénombrement du catalogue raisonné de Magritte par David Sylvester en 6 volumes (1992-2012), ce que nous n’avons pas pu vérifier, l’objet se négociant entre 1000€ (dépareillé et incomplet) et 2500$ à 3200$ dans les meilleures épiceries, pour un poids de 25kg.

Le tableau en illustration ci-dessous, pastiche grossier mais évocateur si vous clignez bien les yeux, dissimule habilement toutes les données recueilles sur cette fameuse série de l’Empire des lumières, et contient des liens internes vers les images, ou externes vers les musées ou les sites d’enchères. 
Cliquer sur l’image en rendra les données lisibles mais n’activera pas les liens. Pour cela il suffira d’ouvrir le même document ici au format PDF sur votre navigateur, ou de le télécharger aux formats CSV, Excel et Numbers [ce dernier mis à jour 12.05.2025]. 
Il présente sans doute des erreurs ou des manques. N'hésitez pas à le signaler dans les commentaires, le tableau sera mis à jour en conséquence.

 

mardi 12 mars 2024

Ce monde est disparu (11)

Les principaux ingrédients indispensables à la réalisation d'un bon Magritte à 43 millions.

Impossible de ne pas comprendre, à la lecture de l'essai écrit par la maison de ventes Christie’s pour la promotion de L’ami intime de Magritte, qu'on a affaire au tableau le plus poétique de l’histoire de la peinture, et même de l’histoire de la poésie. La poésie y est invoquée 13 fois et le mystère 10 fois, ces mots flous destinés à faire croire que des idées sont profondes quand elles ne sont que creuses.

Parce que Christie’s aurait bien aimé battre tous les records. Il lui semblait que le tableau concentrait les thèmes les plus populaires de Magritte, et qu’en additionnant le nombre de ses œuvres représentant, comme dans L'ami intime, un ciel nuageux (861), un mur (533), un homme vu de dos (131), un chapeau melon (106), un verre (39) et une baguette de pain (29), on obtenait 1699, soit 87% du total des 1957 œuvres au catalogue du peintre, promesse de battre des records d’adjudication (pour mémoire Christie’s en empoche entre 15 et 30%).

Le décompte des objets dans les tableaux de Magritte provient de la base de données créée par une équipe de chercheurs canadiens déçus de n’avoir pas obtenu le droit de reproduire même de simples vignettes des tableaux dans leur étude sur l’œuvre de Magritte (nous en parlions en 2018).

L’erreur de calcul de Christie’s aura sauté aux yeux de tout spécialiste de la peinture belge, cependant la maison de ventes avait d'une certaine façon vu juste. Car L’ami intime, qui est pourtant le tableau fade d’un Magritte en manque d’inspiration et fabriquant un pastiche de lui-même, a disparu sans dispute en deux minutes contre l’enchère très respectable de 43 millions de dollars. Largement dépassé par L’Empire des lumières de 1961 du même Magritte (80M$ en 2022 chez Sotheby’s), L’ami intime entre cependant dans le cénacle convoité des 150 tableaux les plus chers de l’histoire des ventes, où il élève ainsi à 5 le nombre de Magritte, preuve de la popularité croissante des baguettes de pain et des chapeaux melons dans le monde de la spéculation.

Profitons-en pour annoncer aux amateurs de Magritte que son site officiel et médiocre vient de changer d’adresse sur internet mais qu’il est toujours aussi indigent en images. Sa biographie, curieusement tronquée, n’indique nulle part ni ailleurs sur le site la date de la mort du peintre. Geste manqué des ayants droit qui aimeraient secrètement toucher éternellement la rente des droits d’auteur ? En réalité Magritte est mort en 1967 et, selon la législation européenne d’aujourd’hui, son œuvre devrait devenir libre de droits et reproductible sans frais dans les blogs impécunieux dès le 1er janvier 2038 (à moins d’un subterfuge juridique qui le prolongerait indéfiniment, comme savent le faire maintenant les grandes marques).

lundi 5 mars 2018

Magritte l'imaginaire

Que feriez-vous, tombant de la lune et entendant parler avec enthousiasme d’un certain René Magritte, pour vous informer en un clin d’œil sur un artiste dont on vous affirme qu’il a enrichi l’imaginaire de l’humanité de délicieux paradoxes autour des représentations de la gravité, des reflets, des ombres, des mots ?
« Internet, évidemment » répondrez-vous.

Le premier lien proposé par le moteur de recherche pointe vers l’article de l’inévitable encyclopédie Wikipedia, dont on dit tant de mal, mais qui est souvent moins approximative et complaisante que 99% des autres sources d’information.
Vous voilà devant un long article aux illustrations rares et rébarbatives, et parcourir cette quinzaine de pages vous décourage un peu, mais consciencieux, vous lisez la première phrase de l’article et savez désormais que Magritte était peintre.

On vous a cité les noms de Jérôme Bosch, de Lewis Carroll, et vous auriez aimé vous faire une idée rapide sur le « non-sens » tant vanté du peintre, or les seules images de l’article montrent sa tombe, un billet de banque à son effigie, un bâtiment derrière une statue équestre de Godefroid de Bouillon, et un avion Airbus A320 repeint.
Vous pensez que c’est peut-être là le véritable esprit surréaliste, la juxtaposition absurde de choses hétéroclites dans le but de vous faire prendre conscience des pièges de votre perception, et anticonformiste dans l’âme, vous appréciez. Mais, sans reproduction de tableau, vous ne savez toujours pas ce qu’est le style de Magritte.

Alors vous persévérez. Votre regard s’illumine quand vous apercevez, dans les liens suivants, qu’il existe un site du peintre « René Magritte – Site Officiel – Copyright © Fondation Magritte… » En fait l’artiste mort en 1967 a confié son héritage à un seul ayant droit, qui a créé la fondation en 1998.

Mais vous constatez vite que vous êtes arrivé dans un site de façade, creux et probablement commercial. Vous y trouvez des publicités (expositions, galeries, et toujours l’envahissant Airbus), et vous vous jetez sur un lien prometteur « Le Catalogue Magritte » sans même en lire l’exergue « Découvrez toute une gamme de produits raffinés. Visitez notre boutique en ligne. » De toute manière vous tombez sur une page vide informant que le « shop » n’est pas disponible.

D’ailleurs, le site dans son ensemble est un grand vide que personne ne visite, plein de liens morts et d'erreurs inaperçues. La Fondation Magritte se décrit, par exemple, comme une association « sans but non lucratif (sic) qui a pour objet d’assurer la pérennité et la protection de l’œuvre et de la renommée de René Magritte ». Le but mercantile serait ainsi établi, par négligence, ou est-ce vraiment une erreur ?

La page consacrée à la vie et l’œuvre du peintre, lacunaire et incohérente est un désert d’images. Elle décrit donc les tableaux par des mots. Il est savoureux d’y lire ce truisme rudimentaire qu’on pourrait appliquer à tout peintre « La peinture n’est jamais une représentation d’un objet réel, mais l’action de la pensée du peintre sur cet objet. »

Enfin, de retour sur l’écran d’ouverture du site, en bas de page, sous le titre « Oeuvre de Magritte - Les grands classics de son oeuvre » (sic) vous serez tout de même récompensé pour votre persévérance  ; 12 petites vignettes (parfois accompagnées d’un commentaire bâclé) sont les seules reproductions de tableaux du peintre que vous verrez sur son site officiel.

Vous avez évidemment compris le problème. Il faut qu’un artiste soit mort depuis une bonne centaine d’années (selon les juridictions nationales) pour que ses œuvres, textes, sons ou images, soient reproduites relativement librement.
Il y a peu, les photographies des œuvres de Magritte étaient prohibées dans le musée Magritte de Bruxelles et il était même interdit de « copier » une œuvre au crayon ou de noter une impression sur un carnet dans l’enceinte du musée.

L’espèce humaine considère qu’en matière artistique, le talent voire le génie sont transmissibles, déteignent pendant 50 à 100 ans sur les descendants et peuvent être cédés moyennant finances.
Alors l’internet libre, celui que visitent les internautes les moins favorisés, contient surtout des choses périmées, anachroniques, désuètes, poussiéreuses depuis des décennies. Heureusement, c’est aussi un repaire de pirates sans moralité ni foi ni loi, et on y trouve quelques bonnes reproductions « illicites » de Magritte.
Et puis le Canada, dont la législation des droits d’auteur est la moins mesquine, considère que les radiations du génie se désactivent 50 ans après le décès. Des quantités de reproductions devraient donc commencer à apparaitre, depuis janvier 2018, sur les sites canadiens. Sous la protection d’un VPN, on y accèdera aisément.

Ou alors, histoire d'adoucir les 20 années que réclame encore la loi française, on s'amusera au jeu des objets invisibles représentés (parait-il) sur les tableaux de Magritte en furetant dans la base de données mise au point par une équipe de chercheurs canadiens, qui, s’ils n’ont pas trouvé l’autorisation de reproduire les vignettes des œuvres, en ont décrit en détail le contenu en constituant la liste de tout ce qui y était figuré.
Et ils en déduisent des statistiques étourdissantes et de peu d’intérêt qui peuvent composer de jolis tableaux que le facétieux Magritte n’aurait sans doute pas reniés.  


Ceci n’est pas un Magritte, mais quand même…
À la quantité de cailloux, de chapeaux et de tubas, on voit nettement se dessiner une personnalité.

dimanche 15 décembre 2013

Magritte en Bretagne



Y a-t-il frisson plus délicieux que de contempler le spectacle d'une nature dont les lois sont transgressées ?

Le peintre belge René Magritte s'en était fait une spécialité.
Sur ses toiles, d'une figuration sobre et distante, on peut voir la nuit s'étendre sur des villes dont le ciel reste parfaitement diurne, on peut voir des nuages prendre la forme d'instruments sophistiqués, des déchirures dans un paysage champêtre épousant des silhouettes d'hommes à chapeau melon, et toutes sortes de choses pesantes qui flottent sans gravité dans des ciels où moutonnent des cumulus épars, comme dans ce « Château des Pyrénées » peint en 1959.

Ça s'appelle le Surréalisme. La raison fait semblant de perdre le contrôle et c'est la conscience d'un décalage avec la réalité qui procure un vertige. On sait bien que ça n'est pas vrai.
Jusqu'au jour où flânant le long d'un quelconque littoral, le badaud découvre des panneaux énigmatiques mettant en garde contre une menace dont la nature n'est pas précisée « Danger, nombreuses victimes ».
Par exemple à Saint-Guénolé dans le Finistère (illustration ci-dessous), on dit que c'est ici l'endroit exact choisi par Magritte en 1959 pour peindre le Château des Pyrénées (la géographie n'était pas son point fort).

Mais depuis lors, l'influence du courant surréaliste faiblissant, l'énorme rocher a fini par s'effondrer ensevelissant un important groupe de touristes qui piqueniquaient au bord de l'eau.
Les Bigoudens racontent qu'ils entendent encore, quand le vent s'insinue entre les débris du rocher, des hurlements plaintifs.

dimanche 29 mai 2011

L'expert et le dindon (farce)

Avertissement au lecteur : ce récit, véridique, ressemble tant à une caricature que les noms des personnes réelles ont été masqués afin de n'offenser personne et de ne pas, à l'ânerie, ajouter l'humiliation.

Roger-Jean S-M. est politicien et philanthrope. Un sombre jour de 2007, par testament, il lègue tous ses biens à des organismes bienfaiteurs, à l'exception d'un tableau daté et signé de Lyonel F., illustrateur et peintre du début du 20ème siècle, qu'il souhaite offrir au renommé Centre P. de Paris, la plus grande collection d'art moderne et contemporain en Europe (sic). Mais le Centre P. consulte Achim M., seul expert de Lyonel F. sur Terre, qui affirme que le tableau n'est pas de la main du peintre. Le Centre P. refuse alors le legs.
Quelques mois passent.

Aujourd'hui 29 mai 2011 vers 20 heures le tableau refusé jadis par le Centre P. sera mis en vente dans une grande salle des Champs-Élysées à Paris. Attribué à Lyonel F., estimé entre un et deux millions d'euros, il sera garni d'un authentique certificat d'authenticité signé de la main même du célèbre Achim M.
Certains prétendent que cette fois, s'agissant d'une vente, et non d'un don, l'expert peut revendiquer un pourcentage de la vente. Ce sont sans doute d'épouvantables envieux.

Moralité, lorsqu'un plombier vous propose un devis pour des travaux importants, demandez une contre-expertise à votre dentiste, c'est-à-dire à quelqu'un qui n'a aucun intérêt financier à vous mentir en matière de plomberie. Bien sûr, vous vous serez auparavant renseignés sur une éventuelle collusion entre les deux commerçants. Et Vous aurez obtenu ce renseignement auprès d'un tiers dont vous avez vérifié la neutralité, bien entendu.

Mise à jour du 30.05.2011 : Les estimations ont été pulvérisées. La dernière enchère était à cinq millions d'euros.

dimanche 25 octobre 2009

Nuages (18)

Jan Fabre, Totem (2004 Leuven)
Jan Fabre est un artiste belge actuel, provocateur polymorphe aux idées amusantes, connu pour ses chorégraphies symboliques, grandiloquentes et parfois choquantes. Il est très apprécié de la Reine des belges, Paola, qui ne manque pas non plus d'humour. Elle lui a commandé une création monumentale et l'a même décoré de l'ordre de la Couronne.

Jan Fabre, Totem (2004 Leuven)Longtemps, obsédé par les scarabées, Fabre a recouvert de millions de carapaces et d'élytres verts irisés tout ce qui lui passait sous la main. Cette hantise a vécu une sorte de couronnement, en 2004, avec l'érection du Totem, un scarabée bleu-vert de 3 mètres, piqué au sommet d'une aiguille verticale de plus de 20 mètres. Commandé par la vieille université de Louvain pour agrémenter l'austère place Ladeuze, il est censé figurer toute une théorie de pesants symboles, l'art, la science, la mort, la résurrection.

Jan Fabre, Totem (2004 Leuven)

Mais au-delà des métaphores fumeuses, le monstrueux coléoptère demeure, au centre de cette grande place bourgeoise lessivée par les averses septentrionales, au pays de Bosch, d'Ensor et de Magritte, une fabuleuse incongruité décorative épinglée au milieu des nuages.

samedi 27 janvier 2007

Les travers du droit de l'image

Le droit de reproduction et de représentation des images est régi par le Code de la propriété intellectuelle. En théorie, la loi est claire. Les droits d'auteur ne sont pas attachés à la propriété de l'œuvre et n'appartiennent qu'à l'auteur et ses ayants droit.

Magritte - la reproduction interdite (détail)
Musée Boymans, Rotterdam
.

Suis-je en droit de reproduire ici cette reproduction?

En pratique, comment sais-je si un droit d'auteur moral ou patrimonial existe encore sur une œuvre?
Si le gardien m'interdit de la photographier, comment savoir si le musée possède les droits de reproduction et de représentation, ou s'il le fait par calcul mercantile, afin que j'achète l'affligeante carte postale ou le catalogue aux images souvent pitoyables. Si le musée est dans son droit, pourquoi prohibe-t-il une photo qui ne peut être destinée qu'à un usage privé, puisqu'elle serait, sinon, immédiatement et légalement retirée de toute publication à sa demande?
Le visiteur ne devrait pas avoir à se poser ces questions devant chaque œuvre d'un musée. L'information sur le droit de reproduction et de représentation devrait figurer sur l'étiquette, après l'auteur et la date de création.

La Tribune de l'Art relate qu'il n'est pas rare, s'agissant des œuvres du domaine public, que les institutions ou les collections s'arrogent des droits que le code de la propriété intellectuelle ne leur accorde pas, d'où la multiplication des interdictions de photographier.

Et les choses empirent. Lire le funeste article 33 du récent règlement du musée du Louvre...

Bonnard ne m'a pas donné l'autorisation de reproduire ici son triptyque de 1911 "La Méditerranée".
Le musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, qui en est propriétaire, non plus. Pas plus que le musée d'art moderne de Paris qui l'exposait récemment, et qui m'a interdit (trop tard) de le photographier. Personne ne m'a donné les raisons de l'interdiction, sinon l'éternelle "C'est le règlement".

Je voulais seulement montrer que les tristes reproductions de ce triptyque qu'on trouve habituellement sur Internet le dénaturent, en reproduisant ici une photo soignée qui s'approche de la fraîcheur des couleurs originales peintes par Bonnard.