Un couteau suisse d'appartement
Dans les premiers siècles de notre ère, les promoteurs des grandes religions eurent l'idée ingénieuse de créer ou raviver la notion de «sauveur». Devant le peu d'assiduité des candidats à la croyance, ils proposèrent de leur éviter la rigoureuse discipline du pratiquant en inventant l'existence d'un représentant de commerce de leur dieu sur terre, qui se chargerait de toutes les tâches un peu ingrates, par exemple de supporter leurs souffrances à leur place.
C'était nécessaire notamment pour faire du bouddhisme, doctrine nihiliste et plutôt improductive, un dogme populaire capable de maintenir un équilibre économique confortable.
Le boulot fut confié à Avalokiteshvara, bodhisattva de son état (assistant d'un bouddha), qui renonça au nirvana pour endurer toutes les douleurs des êtres sensibles. Mais les êtres souffrants naissent à l'infini et leurs peines sont infinies. C'est pourquoi, après des péripéties où on vit sa tête exploser en 1000 morceaux, puis reconstruite en 11 têtes, il reçut d'un Bouddha 1000 bras et un œil dans la paume de chaque main. C'était un gain de productivité conséquent.
On trouve parfois Avalokiteshvara représenté avec un objet par main. Chacun est consacré à une douleur ou un besoin particulier. C'est le cas de cette sculpture coréenne du 10ème siècle, exposée au musée Guimet, à Paris.
2 commentaires :
Tout bien pensé... peut être s'agit il d'un cadeau... heu d'une transaction avec la Suisse, d'où la présence de la tablette de chocolat.
Mais notez qu'il se sont abstenus de tout repeindre en rouge !
Les mille bras sont l’allégorie d'un état intérieur de disponibilité totale au autres et au monde. Il s'agit d'une représentation tangible d'un niveau de conscience. Alors l'humour teinté de scepticisme traduit la vision très matérialiste de notre société actuelle. Mais c'est un état intérieur que l'on peut absolument atteindre. Une amie à moi la fait...
Un grand salut.
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