mardi 27 février 2007

Les banyans de Garibaldi

En pénétrant dans le jardin Garibaldi, au cœur de Palerme, le flâneur ne s'attend pas à faire soudain quelques pas dans la préhistoire. Il se trouve entouré d'une famille de gigantesques végétaux dinosauriens. Ce sont d'énormes banyans (Ficus magnolias) plantés là vers 1860. Le promeneur se rappelle alors que les frères de ces pachydermes immobiles cherchent depuis des siècles à engloutir les temples d'Angkor dans une jungle minérale.

 
La rédaction de Ce Glob Est Plat, consciente de la confusion faite dans cette chronique entre le minéral, le végétal et l'animal, n'en garantit pas la rigueur scientifique. Elle a néanmoins rappelé à son reporter de ne pas fumer systématiquement tout ce qui se trouve dans les jardins publics.

samedi 24 février 2007

Tableau Mystère numéro 1



Qui est l'auteur de ce petit bijou ?
Allez, je donne un indice, ses dimensions : 20 x 25 cm.

mardi 20 février 2007

Léchons maints missels*

Une des dernières vues du mont Saint-Michel avant le lancement en 2006 d'une décennie de grands travaux (photographié de la terrasse d'une chambre du relais Saint Michel). Voici ses coordonnées précises : 48°38'9.85"N & 01°30'40.69"W * Ne vous plaignez pas de ce titre OuLiPien, vous avez échappé de peu à "Lèche-melons mincit" qui était plus pur, mais sibyllin!

samedi 17 février 2007

Bradford, biographie

William Bradford, peintre autodidacte, photographe et quaker.

30 avril 1823, Fairhaven, Massachusetts, États unis,
25 avril 1892, New York, États unis.

Il peignit presque exclusivement des bateaux et des paysages marins très colorés des côtes du Labrador et de l'arctique. Reconnu et honoré aux États unis et en Angleterre, il est tombé dans l'oubli dès la fin de sa vie. Aucune de ses œuvres ne figurait à l'exposition des 110 « chefs d'œuvre de la peinture américaine 1760-1910 », au Grand palais en 1984. Quasiment tous ses tableaux sont aux États unis.



mercredi 14 février 2007

La chute du visiteur

On ne nous fera pas croire que notre époque, dont la science a été capable d'honorer d'un doctorat les grandioses intuitions astrologiques d'Élizabeth Tessier, ne serait pas capable de redresser définitivement la tour de Pise! Il est certain que le nombre de visiteurs s'effondrerait de façon vertigineuse si la tour était rectifiée. Et Pise en accueille tous les ans des centaines de milliers dont le poids entraîne inexorablement la tour vers le sol.

Alors, pour éviter la chute de la tour et des touristes, les responsables ont imaginé un moyen subtil, illustré en bas de cette chronique: tous les jours, aux heures de visite, de robustes ouvriers soutiennent la tour et empêchent son penchant vers l'inclinaison. On ne pouvait rêver technique plus ingénieuse et plus bel hommage, dans la patrie de cet immense savant, Galilée.
D'ailleurs, pour commémorer la délicatesse des traitements administrés au vieux Galilée par les autorités religieuses et honorer le rôle de Pise dans l'histoire de la connaissance, Ce Glob Est Plat suggère d'y instituer une fête de la Science. On organiserait, chaque année, du haut des 55 mètres de la tour, un lâcher d'astrologues. Serait éligible au grand saut tout astrologue dont le résultat des divinations et horoscopes, contrôlé par un organisme particulièrement scientifique (par exemple l'église de scientologie), ne dépasserait pas 25% de prédictions réalisées. C'est un chiffre particulièrement tolérant. Enfin pour les années d'infortune où aucun résultat ne justifierait un lâcher d'astrologue, on choisirait au hasard parmi des ecclésiastiques. À cette occasion, diverses corpulences pourraient être testées afin de démontrer de manière ludique aux enfants avides d'expériences spectaculaires que ce paramètre n'influe pas sur la durée de la chute, comme Galilée l'avait compris.

samedi 10 février 2007

Ces œuvres n'existent pas

Friedrich C.D. - L'hiver, détruit en 1931
Le 6 juillet 1931, brûlaient à Munich, dans l'incendie du Glaspalast, 3000 tableaux, dont 110 romantiques allemands, dont 9 de Caspar David Friedrich. Au début de l'année 1945, sous les bombardements aériens, de nombreuses œuvres de la Nationalgalerie de Berlin étaient détruites, dont certains tableaux de Caspar David Friedrich.

Friedrich C.D. - Paysage d'automne, détruit en 1931
Il ne reste d'eux que des photographies en noir et blanc. On trouve sur Internet des essais de mise en couleurs qu'il est préférable d'oublier. Peut être existe-t-il encore quelque vieil amateur qui a vu ces tableaux et leurs couleurs. Mais on lit aussi sur Internet, à propos du "cimetière sous la neige", que l'absence de couleur n'est pas critique, s'agissant d'un paysage de neige.

Friedrich C.D. - Cimetière sous la neige, détruit en 1945
C'est juste. En art, c'est à présent le concept qui importe, l'œuvre peut être absente. D'ailleurs, les conditions d'exposition des tableaux sont souvent tellement pénibles (mauvais éclairage, foule...) qu'on les apprécie mieux en reproductions. Qui peut se vanter d'avoir réellement vu la Joconde. Entr'aperçue, derrière une épaisseur mouvante de touristes et les reflets de la lumière artificielle sur la vitre blindée, la mauvaise copie d'un débutant ferait l'affaire. La Joconde est une abstraction. Elle n'a plus besoin d'un support matériel. Les paysages de Friedrich non plus.

mardi 6 février 2007

De La Tour au détail

Georges de La Tour n'aura jamais à se justifier pour faire une apparition sans prévenir dans Ce Glob Est Plat. Ce détail est peut-être un des derniers instants de photographie autorisée au musée du Louvre. La reproduction est (à peu près) garantie sans colorant. Méfiez-vous des imitations.

samedi 3 février 2007

L'actualité est riche

L'actualité est riche. Ceux qui la font également.

Ce matin, l'envie m'a pris de "faire du visiteur".
Pas pour la phynance ni la gloriole. je ne vends pas ou peu mes tableaux, je peins si peu que le moindre frémissement d'un intérêt me mettrait dans l'embarras de fournir. Et puis s'il m'était resté une petite vanité artistique, je l'aurais perdue depuis longtemps, quand ma filleule, alors âgée de six ans, résolument attirée vers les arts de l'avenir, a déclaré que son tableau préféré était celui posé à plat dans un coin de l'appartement. Il s'agissait en fait de ma palette, sale et barbouillée.
Non, "faire du visiteur" pour voir l'effet que ça fait d'avoir un compteur de visites qui frétille un peu, autrement que par les visites de proches ou par mes propres mises à jour.

Mais pour cela, il faut abandonner les sujets narcissiques pour se consacrer au thèmes frissonnants de l'actualité: Nicolas Royal et Ségolène Sarkozy, par exemple. Il faut aussi avoir quelque chose d'intelligent à dire sur eux. Mais ce que m'évoquent ces noms, tant ils sont ruminés dans la presse et dans les conversations digestives, c'est qu'on va nous les régurgiter jusqu'au dégoût pendant les mois, les années à venir, et qu'on devra les supporter quotidiennement, comme les embouteillages ou les hémorroïdes.

Or on trouve dans les blogs des choses très intelligentes sur cette actualité! Par exemple ce linguiste informaticien, Jean Véronis, qui compte dans les discours des candidats le nombre d'apparitions de "moi" et de "je". C'est stupéfiant. Et instructif.
Comme l'écrivait Jean Zin dans un encart (qui a disparu) de son blog, à propos de la campagne présidentielle - "les médias nous traitent comme des petits chiens qui vont changer de maître", et on aime ça...

Je ne suis pas au niveau de ces commentateurs, c'est certain. Alors je continuerai, quitte à n'avoir que 5 spectateurs, à parler d'images, de tableaux, et de statues qui attendent silencieusement dans des galeries mal éclairées, parfois depuis des millénaires, le mandat présidentiel suivant.

Figure humaine néolithique de plâtre et de bitume, âgée de 9000 ans, découverte avec quelques autres en 1985 à Aïn Ghazal, près d'Amman en Jordanie, prêtée au musée du Louvre pour 30 ans.