dimanche 26 octobre 2008

La vie des cimetières (15)

Les banalités qu'on raconte depuis des siècles sur la brièveté de la vie sont incontestables. Le poète Ronsard en abusait. Il aimait particulièrement les jeunes filles, et ne cessait de les effrayer, quand elles se refusaient, en leur chantant leur prochaine flétrissure, comme celle des roses.

Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.Milan, cimetière Monumental, Secteur C, Est

Rappel : si, dans une chronique de ce blog, vous remarquez dans la liste des mots clefs le terme «coordonnées», cela indique que quelque part dans le texte (généralement sous une photo) se trouve un lien vers un fichier dont le nom termine par «.kmz». Quand vous cliquez sur ce lien, votre navigateur vous propose d'ouvrir ce fichier avec Google Earth (il faut au préalable avoir installé Google Earth qui est gratuit). Et la magie commence alors. Vous voyez la terre s'approcher à une vitesse vertigineuse jusqu'à quelques mètres au dessus du sol où vous découvrez l'endroit exact de la prise de vue, à quelques centimètres près.

vendredi 24 octobre 2008

Pythagore, une romance

Pour se persuader qu'il maîtrisait une réalité qui pourtant lui échappe toujours et ne le satisfera jamais (car l'insatisfaction est sa nature, son moteur), l'homme a inventé les mathématiques.

Pythagore (*), élève de Thalès et d'Anaximandre eut l'idée de faire des nombres et du raisonnement mathématique une vraie religion, avec ses secrets, ses incantations, et sa hiérarchie dont il était le pape. Il pensait être la réincarnation de quelques héros grecs renommés. Dans sa doctrine, les lois qui régissent le monde ne sont que des relations entre des nombres. Son époque vit une éclosion d'avancées en mathématiques, géométrie, astronomie, logique. Elles lui ont souvent été attribuées, plutôt qu'à ses disciples, sans preuves réellement sérieuses. C'était le début de la légende qui s'est amplifiée jusqu'à nos jours où les plus célèbres numérologues, les loges maçonniques les plus secrètes, et les astrologues les plus en vue vouent à Pythagore un culte définitif. Quelques scientifiques également.
Il ne manquait que le feuilleton sentimental pour midinettes. C'est chose faite. Sa biographie a été romancée par Henriette Chardak. On trouve son roman dans toutes les gares et quelques pharmacies.

Pendant ce temps, la nature qui se fout bien de ces calembredaines se débrouillait pour aller au plus court, au plus simple. Elle inventait le soleil, et la sphère qui est une chose très économique car elle demande peu de calculs. Puis, pour montrer que ça n'était pas qu'une abstraction, elle faisait passer devant quelques oiseaux, qu'elle rangeait ensuite sur un fil, à intervalles ostensiblement réguliers, pour faire croire qu'elle respectait des règles et ainsi faire plaisir aux pythagoriciens. Car elle est tout de même généreuse, même si elle ne donne jamais et prête seulement.

Étourneaux soigneusement rangés sur un émetteur téléphonique(*) Cliquez dans la colonne de gauche sur «Pythagore de Samos», la courte biographie est captivante, et elle console de la romance pondue par Mme Chardak. Dans la même colonne, cherchez également les biographies de Thalès et d'Anaximandre. Et si vous avez un peu de temps, remontez au sommaire de ce site simple et passionnant, fait par le collège Jules Ferry de Montluçon dans le cadre du projet européen SOCRATES COMENIUS. Il semble malheureusement inactif depuis de nombreuses années.

vendredi 17 octobre 2008

Nuages (12)

Ça faisait déjà quelques heures que je marchais sur la route déserte, en plein soleil, quand je sentis au dessus de moi la présence rafraîchissante d'un nuage bienveillant. Je pouvais me reposer un peu, j'étais maintenant certain d'avoir échappé aux sauterelles végétales géantes. Je levai alors les yeux vers le ciel...

C'est la guerre des mondes !

dimanche 5 octobre 2008

Musique libertaire

Imaginons un juke-box de 3,5 millions de morceaux de musique. Supposons que vous n'écoutiez qu'un morceau sur 10, le reste du catalogue ne vous convenant pas. Si chacun dure 5 minutes et en consacrant 5 heures par jour à cette écoute, il vous faudra 15 ans pour les écouter tous.
Imaginons que ces millions de morceaux sont soigneusement classés et qu'une fonction de recherche vous permet de dénicher n'importe lequel en quelques secondes et de l'écouter gratuitement, dans une bonne qualité sonore, avec tout l'album qui le contient.

Ce juke-box existe, il se trouve à cette adresse. Il autorise gratuitement trois écoutes intégrales de chaque morceau. Il suffit de saisir sa propre adresse e-mail et un mot de passe au choix et on peut y écouter tout ce qui nous passe par la tête, tout ce qu'on n'a pas envie d'acheter. Ce site éclipse les sites vaguement équivalents comme ici ou .

Si quelqu'un peut m'expliquer comment on maintient l'équilibre économique d'un tel juke-box... Probablement pas grâce aux publicités animées qui s'excitent toutes seules sans qu'on les regarde, dans une fenêtre ou un onglet qu'on masque. Reste l'achat de musique en ligne, quand on a épuisé le droit aux trois écoutes. Mais il faut être vraiment inconscient pour acheter ainsi une musique qui est tellement protégée qu'on ne pourra plus l'écouter dans quelques mois, lors d'un changement d'ordinateur, de disque dur ou de baladeur. Et qu'on ne pourra de toutes façons pas la partager. Alors qu'il est si aisé d'enregistrer le flux sonore.

Profitons donc immédiatement excessivement et outrageusement de ce juke-box bien organisé, gratuit et illimité. Il ne vivra hélas pas longtemps, pas assez pour avoir le temps d'épuiser les trois écoutes autorisées.

Mise à jour du 8 décembre 2008 : une campagne de mails du site MusicMe signale que la limitation du nombre d'écoutes est supprimée. Toutes les écoutes sont désormais gratuites et illimitées. Gougueule les bénisse !

Un succès méritéVenise, place San Marco