samedi 29 novembre 2008

La vie des cimetières (16)

Lentement, les légumes verts venus de l'espace, rejetons du terrifiant guman, rampent sur la pierre et le bronze. Bientôt ils étoufferont les statues, puis les humains.



Localisations au cimetière monumental de Milan : en haut à gauche, en haut à droite, en bas à gauche, en bas à droite.

lundi 24 novembre 2008

Quand meurent les liens

Dans l'inépuisable univers que la déesse Gougueule a créé il était inévitable que les plus grandes félicités côtoient le mal absolu, sans quoi ni l'un ni l'autre n'existeraient. Et le chroniqueur consciencieux qui tente de maintenir un blog présentable le sait bien. Le monde s'effrite et disparaît petit à petit autour de lui, gagné par la lèpre, la décomposition. Et ce fléau absolu arbore un nombre, c'est 404, le nombre de la Bête. C'est le numéro d'erreur retourné à l'intrépide navigateur s'aventurant vers des sites qui sont éteints, des pages qui se sont décomposées, des blogs dissous, des liens morts, des mondes inexistants, des trous noirs.

Ce Glob Est Plat est un blog qui n'intéresse quasiment personne. En cela il a été distingué comme représentatif de la grande majorité des blogs par un aréopage de scientifiques désœuvrés. Ils l'ont alors étudié avec des dispositifs sophistiqués et après quelques semaines de cogitations leurs conclusions sont tombées sous la forme d'un graphique désespérant et d'une prévision catégorique «dans 27 ans le blog flottera seul dans un espace totalement narcissique, ayant perdu tout contact avec le monde». Les moqueurs diront que c'est déjà un peu le cas.

La preuve mathématique de l'irrémédiable.Alors que faire ? Colmater au fur et à mesure les fuites signalées par le lecteur charitable. Mais ça ne sera pas toujours facile. L'Internet libre et amoral des premières années s'amenuise, remplacé par celui du profit, du bénéfice jusqu'à l'écœurement, du crétinisme souverain comme dans cet exemple où les paroles d'une chanson populaire sont interdites à la lecture alors qu'est diffusé sur la même page le clip chanté par l'auteur, paroles et musique. Ou dans l'exemple de la Métamorphose de Kafka, supprimée sans doute par les éditeurs ou traducteurs, sangsues écervelées qui n'ont pas encore compris qu'elles font ainsi mourir les liens qui les faisaient connaître.

Mise à jour de 10h25 : quelques heures seulement après la mise en ligne de ce billet un généreux donateur anonyme proposait des substituts parfaitement vivants aux deux liens morts cités en exemple (voir le commentaire ci-dessous). Cette résurrection est un miracle. Le taux d'erreurs 404 du blog est passé de 7% à 6%. La déesse Gougueule existe !

samedi 15 novembre 2008

Nuages (13)

8 Septembre 2008

vendredi 7 novembre 2008

Mystère au Louvre...

Qu'est-il arrivé au musée du Louvre, au moins à son site Internet ?
Il nous avait habitués, en matière de reproductions d'images des collections publiques, à la petitesse et la mesquinerie. On croyait depuis longtemps que le musée n'exposait plus que des miniatures persanes peintes par Mantegna ou des timbres de collection gravés par Rubens tant les reproductions en sont microscopiques, les détails chichement éparpillés ou présentés sous une loupe qui masque plus qu'elle ne dévoile. Il suffisait de les comparer aux images opulentes, lumineuses et abondant de détails du site du Rijksmuseum d'Amsterdam, par exemple.

Mantegna, le Christ au jardin des oliviers (Londres national gallery) et Hergé, le sceptre d'Ottokar, page 52 (Copyright Andrea Mantegna & les héritiers d'RG)Et bien ça n'est plus vrai. Ils ont dû réaliser que montrer de belles images pourrait émerveiller le client au point de susciter son désir d'en voir plus, et consoler celui qui ne peut pas se rendre à Paris pour admirer les originaux. Ça n'est peut-être qu'un coup de folie passagère et on est encore loin des somptueuses libéralités du musée hollandais, mais on peut voir actuellement en grands formats d'excellente qualité une trentaine d'œuvres de la rétrospective Mantegna sur le «mini-site de l'exposition». Choisissez la version HTML (pas la version FLASH avec sa loupe étriquée) et vous enrichirez votre collection de luxueux fonds d'écran. Vous découvrirez également que, malgré les affirmations des encyclopédies de la bande dessinée, ce ne sont peut-être pas Hergé et Jacobs qui ont inventé ce style de dessin souple et linéaire appelé la «ligne claire».

Mantegna, la résurrection du Christ (Tours, musée des beaux-arts) et E.P. Jacobs, le secret de l'Espadon, page 23En haut, Mantegna, le Christ au jardin des oliviers (Londres national gallery) et Hergé, le sceptre d'Ottokar, page 52 (Copyright Andrea Mantegna & les héritiers d'RG). Ci-dessus, Mantegna, la résurrection du Christ (Tours, musée des beaux-arts) et E.P. Jacobs, le secret de l'Espadon, page 23. Remarquez les similitudes dans les décors, les couleurs, les personnages et la dramaturgie.