dimanche 27 avril 2008

Nuages (8)

Le cratère du Vésuve, près de Naples. Le panneau polyglotte conseille la vue sur Pompéi.

vendredi 25 avril 2008

Dieu s'appelle Antoine

Les Athéistes et autres Spinozistes sont bien feintés! Dieu existe. Enfin il a existé. Né en France en 1662, il se prénommait Antoine.

Il ne reste plus grand chose de sa création, quelques œuvres où domine le plus souvent une grande confusion baroque, où se répand un bric-à-brac surchargé. Il s'était spécialisé dans les pesantes allégories bibliques (dont naturellement nombre de scènes avec Jésus) ou guerrières. À peine peut-on trouver un charme un peu fané à ses «jeunes filles jouant aux osselets».

Il était commerçant, dessinateur et peintre, et si on parle encore de lui aujourd'hui, c'est parce qu'il eut la bonne idée de servir les puissants: le duc d'Orléans, le duc de Bourgogne, Louis 14. C'est pourquoi ses œuvres traînent encore de nos jours dans les galeries du château de Versailles, où on ne les remarque pas parmi les ors et la quincaillerie tape-à-l'œil.



Dieu est mort le soir du 17 octobre 1727.*

Que tout le monde se rassure, il reste encore aujourd'hui quelques Dieu. Il sont très discrets mais on peut tout de même les contacter en cherchant leurs coordonnées dans un annuaire téléphonique. Les pages jaunes en dénombrent déjà une trentaine à Paris, et si on en croit les statistiques, il en naît de plus en plus, surtout dans le nord de la France.

***
* En réalité, je ne connais pas le jour ni le mois de sa mort, la date est donc inventée pour embellir les sonorités de cette phrase. J'espère qu'un lecteur savant nous renseignera sur la date précise, et sur la localisation de la tombe de Dieu.
Dernière minute du 30 avril
: Dieu serait mort, en fait, le 12 avril 1727. Nous devons cette révélation à la sagacité d'un lecteur bien outillé (voir les commentaires ci-dessous).

samedi 19 avril 2008

On finira dans un trou noir

Éclipse totale de soleil, Guadeloupe, 26 février 1998

Les centaines de milliers d'infirmes qui survivent avec peine à l'exposition aux déchets (toujours) toxiques de Bhopal ou aux infinies conséquences radioactives de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, auront beau objecter. La grandeur d'âme des scientifiques du monde entier n'a d'égale que la pureté de leurs intentions. C'est un fait.

Et pourtant deux américains, L. Wagner et L. Sancho, ont assigné le Centre Européen de Recheche Nucléaire (CERN) devant la cour de justice de Hawaï, pour tenter d'empêcher la mise en route imminente du plus grand accélérateur de particules jamais construit sur terre, le LHC (Large Hadron Collider). Ils insinuent que les expériences qu'on y ferait risquent de générer un trou noir et d'y engloutir la terre entière.
Le CERN n'aura pas de difficultés à produire, si nécessaire, les rapports des plus éminentes autorités scientifiques garantissant la sécurité des expériences et ridiculisant les prétentions des deux hurluberlus hawaïens.

Pourquoi détester d'une telle ardeur un petit tube circulaire de 27 kilomètres enfoui à 100 mètres sous terre dans lequel on ne fera déambuler que des particules élémentaires, c'est à dire des choses dont les physiciens discutent encore la réalité ?
Il est vrai qu'ils n'affichent pas une réelle assurance dans le numéro d'avril du magazine Ciel & Espace, où on peut lire qu'ils «espèrent élucider quelques unes des plus grandes énigmes de l'univers» mais qu'il est «impossible de savoir ce qu'on découvrira» et «qu'on pourrait être amenés à remettre en cause notre conception de l'univers».

Ils y énumèrent les missions du LHC : créer un gelée de quarks et de gluons, un nouvel état de la matière, découvrir peut-être le mythique boson de Higgs qui aurait donné son existence massive à notre univers, atteindre une énergie telle que les 4 forces de l'univers n'en feront plus qu'une, traquer les particules de l'énergie du vide, la matière et l'énergie noires, fignoler des micro-trous noirs, trouver peut-être une quatrième dimension de l'espace et y faire passer la gravité, hésiter entre matière et antimatière...

Ça ressemble plutôt à un inventaire de Jacques Prévert ou à une liste de courses de Darth Vader (alias Dark Vador). Et les deux hawaïens n'ont pas rêvé. Les trous noirs sont dans la liste. Cependant leur cause échouera évidemment ; allez démontrer à un brave juge un peu constipé les conséquences de ce que les scientifiques même avouent ne pas bien comprendre, tout en pensant le contrôler parfaitement !

Il n'empêche que si les deux plaignants ont un jour raison...
Un simple trou entre la France et la Suisse qui sucerait en quelques instants la terre entière, en émettant le sifflement d'un ballon qui se dégonfle, serait une fin assez brutale. On la préférerait plus tranquille ; une fin qui accorderait à l'humanité le temps de se retourner sur ses réalisations, de s'attendrir sur son passé et prononcer de graves sentences poétiques, avant de disparaître.
Pour cela, Ce Glob Est Plat a décidé d'investir ses bénéfices dans des domaines d'activité réputés pour leur effet certain dans le lent dérèglement du climat de la terre, et de soutenir la cause de Wagner et Sancho.

Éclipse totale de soleil, Sidé - Turquie, 29 mars 2006

Mise à jour du 25 juin : les scientifiques, par la voix du Groupe d'étude sur la sécurité du LHC, viennent de réaffirmer dans un rapport récent leur confiance dans l'innocuité du LHC. On en trouve le résumé dans un article du site Techno-Science qui affirme qu'à la lumière des connaissances théoriques actuelles «Et bien non, le LHC n'engloutira pas l'Univers dans un trou noir...». Rappelons que Wagner et Sancho n'ont jamais eu la prétention de mêler l'Univers à cette histoire, mais seulement la terre. Les premiers essais de collisions sont toujours prévus pour le mois d'août.

mardi 8 avril 2008

Trois clichés de Florence

Localisations : Place de la république, l'Arno, vitrine dans une ruelle
(Pour le visiteur qui arriverait directement de la planète Gluon sans escale nous rappelons que les fichiers proposés par les liens ci-dessus, dont le nom termine par ".kmz", seront décodés sans aucune hésitation par Gougueule Eurf, également connu sous le nom de Google Earth.)