samedi 26 octobre 2013

On s'occupe de tout

Adobe vient d'être sévèrement piraté.
Mais si, vous savez qui est Adobe (prononcez eille-do-bi), éditeur informatique de logiciels graphiques, de Photoshop, PDF, Flash, Acrobat reader, Illustrator. Mais si, on en a parlé récemment lorsqu'Adobe a décidé de saigner ses clients en louant désormais ses logiciels contre un ruineux droit d'utilisation limité dans le temps.

Et bien le réseau d'Adobe vient d'être piraté. Sa « base de données des clients » a été subtilisée par d'espiègles flibustiers de l'Internet, des sacripants en quelque sorte. L'attaque était forcément « sophistiquée » pour avoir pu se jouer des défenses mises en place par Adobe. Rassurez-vous cependant, ça n'est certainement pas bien grave, les médias généralistes n'en ont pas parlé.
Et piraté, qu'est-ce que ça signifie ? Le vol, la compromission des données personnelles des clients, identités, adresses, e-mails, mots de passe d'accès aux sites, numéros de carte bancaire... D'accord, c'est embêtant, mais finalement ça ne touche que trois millions de clients, ça n'est pas comme si c'était arrivé chez Apple, Facebook, Microsoft ou Google. (1)

Adobe a déclaré à ses clients, du bout des lèvres, qu'aucune donnée bancaire non cryptée n'avait été volée. Il leur conseille néanmoins de surveiller dorénavant le détail de leurs opérations bancaires, par précaution.

Et puis le responsable de la sécurité informatique d'Adobe a exprimé ses plus profonds regrets, comme on peut le voir sur l'illustration... Ah, on nous signale que suite au piratage de notre base iconographique il s'agirait plutôt d'Érasme d'Antioche, évêque martyrisé en 303 (entre autres tortures, ses intestins furent enroulés sur un treuil) et maintenant au musée de Colmar. Ne souhaitons pas le même sort au brave employé.

Quelques jours plus tard certaines banques (notamment la Société Générale) lançaient des opérations préventives de remplacement précipité des cartes bancaires des clients qui, mais c'est un hasard, étaient également clients du site d'Adobe, tout en refusant d'en expliquer les motifs mais admettant que cette discrétion était une règle pour ne pas porter préjudice au commerçant.

Surtout n'allez pas imaginer un quelconque lien entre les deux évènements, conspirationnistes que vous êtes !

***
(1) Remarquez que ces entreprises n'ont pas vraiment besoin d'être piratées puisqu'elles fournissent déjà d'elles-même les données de leurs clients au programme américain Prism de surveillance globale des données de la NSA, alias US-984XN.

dimanche 20 octobre 2013

Revue de détails au Metropolitan (2/2)

Suite et fin de quelques détails parmi les œuvres du Metropolitan museum de New York.



1.1  Farrer Henry - Paysage au clair de lune 1869
1.2  Post Frans - Paysage brésilien 1650
1.3  Jones Thomas - Ponte Loreto 1787
2.1  Seurat - Forêt à Pontaubert 1881
2.2  Heade Martin Johnson - Newburyport meadows 1881
2.3  Cole Thomas - The oxbow 1836
3.1  Kuindji - Couchant sur le Dniepr 1908
3.2  Lane Fitz Hugh - Gloucester Harbor 1862
3.3  Church Frederic - Cœur des Andes 1859



1.1  Poussin - Orion aveugle 1658
1.2  Maitre de Sainte Godelieve - Vie de sainte Godelieve
1.3  Fra Carnevale - Naissance de la Vierge 1467
2.1  Corot - Destruction de Sodome 1857
2.2  Bierstadt - Nevada falls Yosemite 1873
2.3  De Jongh Ludolf - Scène dans une cour 1660
3.1  De Hooch Pieter - Loisir dans un intérieur 1665
3.2  Petrus Christus - Orfèvre dans son échoppe 1449
3.3  Style de Jérôme Bosch - Le Christ descend aux enfers 1560



1.1  Rembrandt - Aristote 1653
1.2  Ochtervelt - La lettre d'amour 1670
1.3  David Gerard - Annonciation 1510
2.1  Hokusai et atelier - Poule
2.2  Greco - Portrait d'homme 1600
2.3  Ghirlandaio - Sassetti et son fils 1488
3.1  Degas - Chez le chapelier 1881
3.2  Engebrechtsz - Crucifixion 1527
3.3  Brueghel Jan - Route en forêt et voyageurs 1607

mercredi 16 octobre 2013

Revue de détails au Metropolitan (1/2)

Et encore un petit musée provincial qui, sur son site Internet, ridiculise le plus grand musée de l'Univers, notre Louvre vénéré, et aussi notre Orsay national, en se riant des principes immémoriaux de la République, à savoir qu'il faut présenter les musées et les œuvres par de mesquines vignettes de mauvaise qualité, prétendre que leur reproduction est prohibée, et interdire toute photographie au touriste de passage, histoire de vendre de la carte postale.
Inutile de revenir sur un sujet maintes fois traité dans Ce Glob est Plat.

Le souffle d'air frais vient aujourd'hui de l'immense Metropolitan museum de New York qui pulvérise décidément sur son site Internet les records de respect du bien public.

Toute la collection du musée y est à disposition (1). La recherche (en anglais) est simple. On clique sur une vignette, puis un autre clic et c'est le paradis. Sous un éclairage idéal, le nez sur l'œuvre, on déguste les détails les plus indiscrets.
N'écoutez pas le Grincheux en haut dans son nuage, faites glisser la souris et rouler la molette. Un dicton populaire, qui veut dire tout et rien, prétend que le Diable est dans les détails. Tant mieux. Dans un musée lointain qui regorge de merveilles, le visiteur fébrile est impatient de ne rien manquer, de sorte qu'il ne s'attarde sur rien, ne retient pas grand chose, et néglige tous ces détails qui ont pourtant demandé aux peintres tant d'attentions.

Le site du musée nous les offre sans restriction (2).

Ah, au fait, on dit que le visiteur, sur place à New York, a le droit de photographier tout ce qu'il désire. 

***
(1) Une tendance naturelle et certainement perverse de ce blog nous a fait explorer particulièrement les peintures occidentales, mais le Metropolitan expose de quoi satisfaire toutes les obsessions, antiquités, arts asiatiques, costumes, dessins, instruments de musique, photographies, sculptures...
(2) Dans la fenêtre appelée Fullscreen où vous zoomez sur l'image vous verrez en bas à droite une petite flèche blanche. Elle invite à télécharger une très grande reproduction de l'œuvre (3800 pixels). Par ailleurs un logiciel pour les appareils mobiles Apple offre de consulter et télécharger 1500 œuvres en très haute définition. 
 
 

1.1  Verrocchio et atelier - Madone et enfant 1470
1.2  Sargent - Madame X 1884
1.3  De La Tour Georges - La bonne aventure 1630
2.1  Metsys Quentin - Adoration des mages 1526
2.2  Vermeer - Portrait de jeune femme 1667
2.3  Sharaku - L'acteur Matsumoto Yonesaburo 1794
3.1  Schiele Egon - Portrait de femme 1910
3.2  De Predis - Fille aux cerises 1495
3.3  De La Tour Georges - Madeleine pénitente 1640



1.1  Villers Marie-Denise - Charlotte du Val d'Ognes 1901
1.2  Guardi - Capriccio
1.3  Van der Heyden - Huis ten Bosch à La Haye 1670
2.1  Van Ruisdael Jacob - Champs de blé 1670
2.2  Robert Hubert - Artistes ambulants
2.3  Frère Théodore - Vue de Jérusalem 1881
3.1  Corot - Hagar dans le désert 1835
3.2  Van Ruysdael Salomon - Près de Gorinchem 1646
3.3  Bingham - Deux marchands sur le Missouri 1845



1.1  Van Eyck et atelier - Crucifixion et jugement dernier 1435-40
1.2  Carpaccio - Méditation sur la passion 1490
1.3  Tiepolo Giovanni Domenico - L'enterrement de Punchinello 1800
2.1  Rothko Mark - White, Black, Rust, on Brown 1968
2.2  Ingres - Princesse de Broglie 1853
2.3  Kertész André - Fête foraine 1931
3.1  Eckersberg - Rue avec personnages à Copenhague
3.2  Ingres et atelier - Odalisque en grisaille 1834
3.3  Doré Gustave - Cavalier et cheval mort 

À suivre...

dimanche 6 octobre 2013

Pauvre Gaston...

Pauvre Gaston pauvre Mamard
Cent ans passés à corriger
Leur orthographe et imprimer
Les auteurs du siècle passé
Puis l'auteur meurt
Pauvre Gaston il a perdu Apollibeurre

Mais l'auteur froid
La famille et Gaston encore
Bénéficient pendant cent ans (pour simplifier) des droits d'auteurs
Un bas de laine
Pauvre Gaston il a perdu Apollitaine

On a beau faire
Cent ans de droits de reproduction
Font un empire de l'édition
Mais depuis peu c'est l'hécatombe
Pauvre Gaston il a perdu Apollitombe

Ça commençait au Canada
En 2010 Albert Camus libre de droits
Et puis Saint-Ex et Boris Vian toujours là-bas
C'est des dizaines de millions de ventes par an
En 2012 Céline aussi mais pas en France avant 20 ans
Qu'importe on les trouve aisément
Sur Internet
Pauvre Gaston il a perdu Apollinette

En 2011 le petit Proust est dans le domaine public
Lors en France on peut le copier l'éditer en faire du fric
Sans être jeté en prison
Et aujourd'hui c'est le pompon
Venu rejoindre le p'tit Marcel
Le poète du Pont Mirabelle
Pauvre Gaston l'est sur les nerfs
Il vient de perdre Apollinaire


Grant Wood, La chevauchée de minuit de Paul Revere, peinture exposée au Metropolitan museum de New York. L'œuvre de Grant Wood est dans le domaine public depuis le 01.01.2013 en Europe, mais pas au États-Unis où cette image est illégale.