Livres de raison illustrés
Un Livre de raison (parfois appelé livre de comptes) est un manuscrit domestique, un inventaire, où sont consignés chronologiquement par le chef de famille les évènements qui importent dans la gestion du patrimoine. On en a retrouvés qui datent du 14ème siècle. Ils étaient fréquents au 17ème jusqu'au 19ème siècle, chez ceux qui possédaient.
Et nombre de peintres au tempérament comptable ou méthodique ont tenu livre de raison. Le plus célèbre fut Claude Gellée dit le Lorrain (1635-1682). Il avait réalisé à la plume et au lavis près de 200 reproductions de ses tableaux, sur des feuilles de 25 centimètres où il indiquait quelques informations sur le destinataire et le prix de l'œuvre et qu'il avait regroupées. On dit que c'était pour confondre les nombreux plagiaires ou faussaires, c'est pourquoi il l'appelait « Livre de vérité ». Ce Liber Veritatis est conservé de nos jours au British Museum à Londres.
Joséphine Hopper, la femme d'Edward, a tenu dès 1924 et pendant 40 ans un cahier des peintures de son mari. On y trouve pour chaque tableau une vignette rapidement dessinée (peut-être par Edward), un descriptif, les dimensions, la date, le lieu, la technique utilisée, l'acheteur, le prix de vente... L'illustration ci-contre présente un détail de la page qui consigne en 1963 la réalisation d'un des derniers tableaux de Hopper, « Soleil dans une chambre vide ». On notera que les « libertés » prises par le peintre dans la projection des ombres se retrouvent dans la vignette.
Félix Vallotton également méticuleux a laissé de nombreux livres, de raison ou de comptes, qui ont fourni quantité d'informations pour la constitution du catalogue complet de ses œuvres.
Voici une cinquantaine d'années, les héritiers du peintre réaliste clodoaldien Édouard Dantan trouvaient dans son atelier déserté un épais cahier poussiéreux que le peintre avait titré « Énumération des tableaux, portraits, études, copies, dessins, aquarelles... par Joseph Édouard Dantan... », commencé à 21 ans en 1869, et clos de la main de son fils Pierre bien après la mort d'Édouard dans un accident d'automobile le 7 juillet 1897.
Sur plus de 1100 œuvres énumérées, seules 300 ont été retrouvées, et un certain nombre qui ne figurent pas dans le livre de raison. Le site du Musée d'art et d'histoire de Saint-Cloud en expose la reconstitution et autorise le téléchargement d'un facsimilé de qualité du livre de raison (60 Mégaoctets).
Et il est touchant de parcourir ce journal illustré joliment calligraphié à l'encre violette ou noire et d'avoir l'impression de voir s'écouler ainsi toute une vie en pointillés.
Et nombre de peintres au tempérament comptable ou méthodique ont tenu livre de raison. Le plus célèbre fut Claude Gellée dit le Lorrain (1635-1682). Il avait réalisé à la plume et au lavis près de 200 reproductions de ses tableaux, sur des feuilles de 25 centimètres où il indiquait quelques informations sur le destinataire et le prix de l'œuvre et qu'il avait regroupées. On dit que c'était pour confondre les nombreux plagiaires ou faussaires, c'est pourquoi il l'appelait « Livre de vérité ». Ce Liber Veritatis est conservé de nos jours au British Museum à Londres.
Joséphine Hopper, la femme d'Edward, a tenu dès 1924 et pendant 40 ans un cahier des peintures de son mari. On y trouve pour chaque tableau une vignette rapidement dessinée (peut-être par Edward), un descriptif, les dimensions, la date, le lieu, la technique utilisée, l'acheteur, le prix de vente... L'illustration ci-contre présente un détail de la page qui consigne en 1963 la réalisation d'un des derniers tableaux de Hopper, « Soleil dans une chambre vide ». On notera que les « libertés » prises par le peintre dans la projection des ombres se retrouvent dans la vignette.
Félix Vallotton également méticuleux a laissé de nombreux livres, de raison ou de comptes, qui ont fourni quantité d'informations pour la constitution du catalogue complet de ses œuvres.
Voici une cinquantaine d'années, les héritiers du peintre réaliste clodoaldien Édouard Dantan trouvaient dans son atelier déserté un épais cahier poussiéreux que le peintre avait titré « Énumération des tableaux, portraits, études, copies, dessins, aquarelles... par Joseph Édouard Dantan... », commencé à 21 ans en 1869, et clos de la main de son fils Pierre bien après la mort d'Édouard dans un accident d'automobile le 7 juillet 1897.
Sur plus de 1100 œuvres énumérées, seules 300 ont été retrouvées, et un certain nombre qui ne figurent pas dans le livre de raison. Le site du Musée d'art et d'histoire de Saint-Cloud en expose la reconstitution et autorise le téléchargement d'un facsimilé de qualité du livre de raison (60 Mégaoctets).
Et il est touchant de parcourir ce journal illustré joliment calligraphié à l'encre violette ou noire et d'avoir l'impression de voir s'écouler ainsi toute une vie en pointillés.
Dantan Édouard, dernières pages de la partie Peintures du Livre de raison.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire