vendredi 18 février 2022

Tableau mystère numéro 3



Qui a peint ce tableau ?

Il s'agit en réalité d'un détail, beau détail qui pourrait évoquer un souvenir, des vacances, ou l’énigmatique perspective de pièces en enfilade d'un tableau renommé de Samuel van Hoogstraten, au Louvre.

Il montre le quart (en surface) d’un tableau charmant et anodin d’un peintre autrichien sans inspiration et assez logiquement inconnu de nos jours, né en 1854 et mort en 1924.
Mauvais portraitiste, aussi médiocre dans ses scènes au style troubadour fantasmé, tant prisé à l'époque, mais bon observateur dans ses esquisses d’architectures ou d’intérieurs relevées sur le motif. 

Le tableau autour de ce détail mesure 73 cm. en largeur, sans compter le magnifique cadre en bois sombre qui le met particulièrement en valeur et qui sera pour certains la véritable attraction de ce lot mis en vente sur un site d’enchères sous le n°150. 
La meilleure offre est à présent de 1200€, depuis le 13 février. La vente sera close à 16h15 le 22.02.2022.

Ce billet contient beaucoup d'indices, et avec un peu de curiosité vous pourriez même dénicher 6 liens dissimulés dans le texte.
À défaut, l’anonymat du peintre sera levé si vous revenez dans quelque temps, bien entendu après le jour palindrome. 

Mise à jour le 23 février 2022 : Finalement le tableau n'a pas été disputé. Il est resté à sa première enchère, soit 1536€ avec les taxes. Le peintre s'appelle Carl Probst (parfois prénommé Karl ce qui le confond avec un architecte autrichien). On trouve très peu sur lui sur internet. Dans le 2ème paragraphe du billet 6 liens vers ses tableaux sont cachés entre certains mots, par exemple "tableau_charmant".

4 commentaires :

Anonyme a dit…

J'ai trouvé !
"Charmant et anodin", oui, on peut le dire. Mais charmant, c'est déjà beaucoup, je trouve...
Merci pour cette nouvelle découverte.
pi

Costar a dit…

Une découverte ? Peut-être. Mais qui restera probablement sans suite, ce qui est généralement le cas dans ces modestes ventes aux enchères. On y découvre plutôt des tableaux que des peintres, par exemple ce magnifique paysage de Léon Le Royer aux couleurs si justes, estimé 500€ et parti à 2200€ en 2019. Je n'avais jamais entendu parler de Léon Le Royer. Et je n'ai guère trouvé plus depuis, à peine une ou deux vignettes.

Tilia a dit…

Petite question : d'après vous, ce peintre aurait-il possédé l'une des versions de "Der Botschafter" (peintes par Friedrich von Amerling) celle qui figure accrochée au mur de l'appartement de son palais dans le tableau sur lequel il se représente en compagnie de son épouse Gisela au piano ?

Costar a dit…

Bonsoir Tilia, excusez une réponse un peu tardive, vos commentaires ne me sont toujours pas transmis par e-mail, contrairement à tous les autres ! Par chance je viens de remarquer l'augmentation inouïe du nombre de commentaires.

Je connais mal Amerling. Son tableau (dont le nom courant "Die Morgenländerin" ne correspond pas à votre dénomination) a été très vite célèbre, il en a effectivement fait plusieurs versions. Celle-ci est la première de 1838. J'aurais tendance à penser qu'en 1920 les quelques versions de la main du peintre étaient dans des collections aristocratiques ou des musées de Vienne.
Par ailleurs, si le commentaire est juste, on est dans l'appartement du peintre mystère (luxueux il est vrai ce qui pourrait introduire un petit doute dans mon raisonnement), et il chante accompagné au piano par sa femme.
Ma conclusion est donc que notre peintre mystère a appris la peinture à Vienne, dans les années 1875-1880, en copiant les maitres exposés dans les galeries ou musées de la ville (ce qui est la manière traditionnelle). Le tableau qui trône au dessus du piano dans son appartement serait ainsi, sa propre copie de formation du tableau d'Amerling faite 40 ans plus tôt.
À l'appui de mon raisonnement, on trouve à Vienne régulièrement des copies plutôt faibles de cette icône, par exemple ici encore en 2019.

Et je conclurai fièrement, en tenant compte du doute exprimé plus haut, que je suis peut-être totalement en dehors des clous.