Le ciment et la fourmi
Ce Glob Est Plat racontera aujourd'hui une fable, le ciment et la fourmi.
Ne me dites pas qu'il ne vous est jamais arrivé de maudire une espèce entière. Que, rentrant chez vous après une journée épuisante et découvrant, au moment de retirer vos chaussures, des empreintes malodorantes constellant votre belle moquette claire, vous n'avez pas souhaité l'anéantissement de cette espèce qui a soumis d'autres espèces dans le seul but d'avoir quelques poils à caresser les jours de détresse ou de manque d'affection.
Cependant il est délicat de s'en prendre directement à l'homme. Il faut quelques talents de dictateur et un degré élevé d'aliénation mentale. Alors des scientifiques imaginatifs on trouvé un substitut docile, la fourmi.
Prenez une gigantesque fourmilière au milieu d'une savane anonyme. Ajoutez des centaines de milliers de fourmis (1) industrieuses et pacifiques. Saupoudrez de quelques entomologistes outillés et déterminés. Filmez le tout. Du résultat, diffusé sur Science Channel, un extrait de 8 minutes est disponible sur Youtube ou WeShow.
Au commencement, les scientifiques prudents introduisent un peu partout dans la fourmilière des tubes de plastique (2) destinés à mesurer la circulation des gaz dans les galeries. Puis, émerveillés, ils se demandent comment est pilotée la distribution de l'air et s'enhardissent. Ils creusent une énorme excavation (3) qui détruit définitivement la fourmilière.
Enfin, leur appétit de savoir s'emballe, exacerbé. Ils s'inquiètent de savoir à quoi peut ressembler cette ville souterraine. Et c'est la surenchère technologique. Trois jours durant, dix tonnes de ciment sont injectées (4) dans une fourmilière. Après un long délai de séchage, les ouvriers retirent la terre (5) et ne reste que la structure ouvragée d'interminables galeries (6).
Le commentateur s'étonne qu'une collectivité dénuée d'intelligence individuelle ait pu réaliser un tel complexe architectural, signe d'un unique créateur. Il le compare à la muraille de Chine, innocent anthropomorphisme xénophobe qui assimile fourmis et chinois.
Soyons intègres ! Les images qui montrent l'injection du ciment ne permettent pas de déterminer si l'opération est effectuée sur une fourmilière habitée ou abandonnée. On ne voit qu'une fourmi sur le plan rapproché. Certains commentateurs dans des forums (le film semble avoir beaucoup ému) affirment qu'en réalité les fourmis avaient été, sauf un faible pourcentage, attirées vers une autre fourmilière par une mixture de miel et de chocolat, puis réintégrées dans une copie de cire et de plâtre de leur colonie d'origine. Après cette double déportation elles auraient même repris leurs tâches quotidiennes exactement où elles les avaient interrompues. Bel exemple.
Quand je vous disais que cette histoire était une fable. Sinon sur la fourmi, au moins sur l'homme.
Ne me dites pas qu'il ne vous est jamais arrivé de maudire une espèce entière. Que, rentrant chez vous après une journée épuisante et découvrant, au moment de retirer vos chaussures, des empreintes malodorantes constellant votre belle moquette claire, vous n'avez pas souhaité l'anéantissement de cette espèce qui a soumis d'autres espèces dans le seul but d'avoir quelques poils à caresser les jours de détresse ou de manque d'affection.
Cependant il est délicat de s'en prendre directement à l'homme. Il faut quelques talents de dictateur et un degré élevé d'aliénation mentale. Alors des scientifiques imaginatifs on trouvé un substitut docile, la fourmi.
Prenez une gigantesque fourmilière au milieu d'une savane anonyme. Ajoutez des centaines de milliers de fourmis (1) industrieuses et pacifiques. Saupoudrez de quelques entomologistes outillés et déterminés. Filmez le tout. Du résultat, diffusé sur Science Channel, un extrait de 8 minutes est disponible sur Youtube ou WeShow.
Au commencement, les scientifiques prudents introduisent un peu partout dans la fourmilière des tubes de plastique (2) destinés à mesurer la circulation des gaz dans les galeries. Puis, émerveillés, ils se demandent comment est pilotée la distribution de l'air et s'enhardissent. Ils creusent une énorme excavation (3) qui détruit définitivement la fourmilière.
Enfin, leur appétit de savoir s'emballe, exacerbé. Ils s'inquiètent de savoir à quoi peut ressembler cette ville souterraine. Et c'est la surenchère technologique. Trois jours durant, dix tonnes de ciment sont injectées (4) dans une fourmilière. Après un long délai de séchage, les ouvriers retirent la terre (5) et ne reste que la structure ouvragée d'interminables galeries (6).
Le commentateur s'étonne qu'une collectivité dénuée d'intelligence individuelle ait pu réaliser un tel complexe architectural, signe d'un unique créateur. Il le compare à la muraille de Chine, innocent anthropomorphisme xénophobe qui assimile fourmis et chinois.
Soyons intègres ! Les images qui montrent l'injection du ciment ne permettent pas de déterminer si l'opération est effectuée sur une fourmilière habitée ou abandonnée. On ne voit qu'une fourmi sur le plan rapproché. Certains commentateurs dans des forums (le film semble avoir beaucoup ému) affirment qu'en réalité les fourmis avaient été, sauf un faible pourcentage, attirées vers une autre fourmilière par une mixture de miel et de chocolat, puis réintégrées dans une copie de cire et de plâtre de leur colonie d'origine. Après cette double déportation elles auraient même repris leurs tâches quotidiennes exactement où elles les avaient interrompues. Bel exemple.
Quand je vous disais que cette histoire était une fable. Sinon sur la fourmi, au moins sur l'homme.
1 commentaire :
Quel blog sympa! J'y reviendrais, si sin promis j'y reviendrais (mais non enfin tu n'y reviendras pas, tu le sais bien!) Si, si, un blog qui parle de fourmis et de Pieter Janssens (cf. janvier 2OO7) ne peut qu'attirer mon auguste attention. Je reviendrai un jour ;D
Arcturus
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