Zapping 2008, tout est dit
Il n'y a qu'un film essentiel en 2008, c'est le «zapping de l'année», réalisé pour la chaîne Canal+ par Patrick Menais. On peut en voir ici les 50 premières minutes, et ici les 3 heures suivantes.
Tout y est : les fautes de français d'un Président sorti directement de la troupe des Deschiens, la concentration de l'argent et des pouvoirs, les abominables émissions de télé-réalité, les humains dans leur splendeur et leur misérable agitation épileptique, la bêtise, l'envie et le malheur. Et enfin la planète qui s'en fout, qui va lentement balayer toutes les espèces, et l'espèce humaine avec.
Menais est comme un entomologiste, il regarde à distance les hommes qui gesticulent. Et ce qu'il voit l'effraie, il rit de moins en moins. Année après année son zapping est plus déprimant. Il en a assez de nous faire rire de nos travers, voilà vingt ans qu'il nous les montre, et l'histoire n'est plus drôle. Alors il met le zapping en scène et construit des effets dramatiques. Ses manipulations peuvent sembler démagogiques à certains nostalgiques du zapping de divertissement, et manquer de finesse, mais ça tient au matériau qu'il utilise : la télévision. Il n'invente rien.
Après quatre heures de zapping, il termine par une phrase désabusée de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss en 2005 «L'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne... et je pense au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence, ce n'est pas un monde que j'aime», puis par un slogan des étudiants grecs en révolte «Arrêtez de regarder, sortez dans la rue!», et enfin, dans la bouche d'une jeune femme idiote dans une émission religieuse «Les ballons oiseaux se sont envolés, peut-être avez vous maintenant vous aussi envie de prendre votre envol, chers téléspectateurs»
C'est clair, Menais aimerait qu'on cesse de s'abrutir, qu'on sorte tous dans la rue et qu'on regarde ce qu'on a fait du Monde.
Mais il fait froid dehors. C'est au printemps, de préférence, qu'il faudrait faire le zapping de l'année.
Menais est comme un entomologiste, il regarde à distance les hommes qui gesticulent. Et ce qu'il voit l'effraie, il rit de moins en moins. Année après année son zapping est plus déprimant. Il en a assez de nous faire rire de nos travers, voilà vingt ans qu'il nous les montre, et l'histoire n'est plus drôle. Alors il met le zapping en scène et construit des effets dramatiques. Ses manipulations peuvent sembler démagogiques à certains nostalgiques du zapping de divertissement, et manquer de finesse, mais ça tient au matériau qu'il utilise : la télévision. Il n'invente rien.
Après quatre heures de zapping, il termine par une phrase désabusée de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss en 2005 «L'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne... et je pense au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence, ce n'est pas un monde que j'aime», puis par un slogan des étudiants grecs en révolte «Arrêtez de regarder, sortez dans la rue!», et enfin, dans la bouche d'une jeune femme idiote dans une émission religieuse «Les ballons oiseaux se sont envolés, peut-être avez vous maintenant vous aussi envie de prendre votre envol, chers téléspectateurs»
C'est clair, Menais aimerait qu'on cesse de s'abrutir, qu'on sorte tous dans la rue et qu'on regarde ce qu'on a fait du Monde.
Mais il fait froid dehors. C'est au printemps, de préférence, qu'il faudrait faire le zapping de l'année.
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