dimanche 14 avril 2013

Le scandale des météores tueurs

La fin pourrait bien commencer ainsi...

Depuis toujours les sociétés humaines ont géré leurs risques en attendant tranquillement qu'un accident ou un scandale surviennent et effarouchent la population. Alors la presse s'indigne et on exige des informations, le pédigrée détaillé des coupables, et enfin des mesures, voire des sanctions. Et les politiques d'affirmer en pleurnichant « Nous ne savions pas ».

Le 15 février 2013, un météore frappait la Terre. L'onde de choc (essentiellement les bris de vitres) blessait des centaines de terriens. Des voix s'élevèrent alors. Ne fait-on rien contre cette menace ?
C’était l'occasion pour la téméraire revue Ciel et Espace de consacrer dans son numéro d'avril un dossier documenté sur ces monstres venus de l'espace, les astéroïdes géocroiseurs, et sur les moyens de s'en protéger.
Et le constat n'est pas reluisant. Les scientifiques ne font pas de sentiment.

Il y a d'abord les météores de la fin du Monde, ceux qui éradiqueraient quasiment toute vie. Leur dimension dépasse le kilomètre. Ils sont une horde d'un petit millier qui rôdent dans notre système solaire, sans que leurs trajectoires soient une menace, au moins pour le siècle qui vient. Exception faite d'une bonne centaine, perdus de vue et qui pourraient bien se précipiter sur nous quand la Terre a le dos tourné. Les dinosaures leur durent leur funeste destinée, parait-il.

Puis, vers les dimensions plus modestes, il y a ceux qui ne détruiraient qu'un continent mais qui sont plus nombreux (peut-être 5000) et difficiles à repérer et à pister. On n'en connaitrait que 30%. Et ceux qui n'anéantiraient qu'une agglomération urbaine, peut-être 500 000, dont on ne connait que 3%, et ainsi de suite jusqu'au caillou qui tua une vache au Venezuela en 1972 (bien que dans ce dernier cas un voisin irascible ait été soupçonné).
Ainsi les astronomes estiment ignorer 99% des bolides de moins de 50 mètres, comme celui du 15 février.

Et si les moyens de détection ne sont pas très performants, on apprendra que les moyens de protection sont inexistants. Les méthodes préventives qui chercheraient à dérouter l'astéroïde de sa trajectoire (ou à le pulvériser) relèvent de la science-fiction. Elles exigeraient dix à vingt ans de préparation. C'est impensable quand on sait, par exemple, que le 15 février, pendant que tous les télescopes de la Terre étaient pointés vers un astéroïde de 30 mètres qui frôlait la planète (2012-DA14, découvert l'an dernier), c'est un petit morveux inconnu de 15 mètres, caché par l'éclat du Soleil, qui profita de cette distraction pour terroriser les populations de l'Oural.

Au dire des experts, la lutte contre les météores géocroiseurs est donc sans espoir actuellement, d'autant que les nombres cités ne sont que des probabilités. Le caillou fatal peut nous pulvériser dans l'heure. L'humain n'est finalement pas mieux protégé contre cette menace que ne le furent les dinosaures.

Il est bon de le savoir.

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