Vallotton et les nombres
Vallotton, Poivrons 1915 (détail), Kunstmuseum Solothurn (Suisse)
À Paris, les portes du Grand Palais se sont fermées sur l'exposition rétrospective du peintre franco-suisse Félix Vallotton.
Les organisateurs se déclarent forcément satisfaits de la fréquentation. 308 000 visiteurs, trois fois moins que Claude Monet, deux fois et demi moins que Salvador Dalí ou Edward Hopper, mais moitié plus que Jean-Léon Gérôme.
Malgré ce demi-insuccès, les visiteurs interrogés témoignent de conditions pénibles, de salles surpeuplées. On parle de 3166 visites par jour, ce qui fait (en comptant 2 heures par client et 10 heures d'ouverture par jour) 500 à 1000 personnes simultanément, c'est à dire 3 à 10 en permanence devant chaque tableau. Les plus beaux étaient souvent inaccessibles. Seul était satisfait le visiteur qui avait le privilège de faire l'ouverture, passait assez rapidement les premières salles puis s'efforçait de ne pas se faire rattraper par le raz-de-marée des moins fortunés.
Par ailleurs le contenu de l'exposition, décevant, n'était pas à la hauteur de la qualité du peintre. Au lieu d'adopter la méthode sage et éprouvée de l'exposition chronologique de l'œuvre, le parti pris était de subdiviser Vallotton à travers dix thèmes abstraits et hétéroclites. Et pour équilibrer chaque concept, on a fait entrer de force des choses sans intérêt dans les thèmes déficients et en contrepartie exclu des toiles majeures des thèmes les plus riches.
Résultat, un catalogue désolant, où les grands nus caoutchouteux et les délirantes scènes mythologiques ont pris la place des magnifiques paysages épurés qui marquent les vingt dernières années de la vie de Vallotton, et qui étaient ici assez rares.
En résumé, une bien belle exposition à ne pas rater.
À Paris, les portes du Grand Palais se sont fermées sur l'exposition rétrospective du peintre franco-suisse Félix Vallotton.
Les organisateurs se déclarent forcément satisfaits de la fréquentation. 308 000 visiteurs, trois fois moins que Claude Monet, deux fois et demi moins que Salvador Dalí ou Edward Hopper, mais moitié plus que Jean-Léon Gérôme.
Malgré ce demi-insuccès, les visiteurs interrogés témoignent de conditions pénibles, de salles surpeuplées. On parle de 3166 visites par jour, ce qui fait (en comptant 2 heures par client et 10 heures d'ouverture par jour) 500 à 1000 personnes simultanément, c'est à dire 3 à 10 en permanence devant chaque tableau. Les plus beaux étaient souvent inaccessibles. Seul était satisfait le visiteur qui avait le privilège de faire l'ouverture, passait assez rapidement les premières salles puis s'efforçait de ne pas se faire rattraper par le raz-de-marée des moins fortunés.
Par ailleurs le contenu de l'exposition, décevant, n'était pas à la hauteur de la qualité du peintre. Au lieu d'adopter la méthode sage et éprouvée de l'exposition chronologique de l'œuvre, le parti pris était de subdiviser Vallotton à travers dix thèmes abstraits et hétéroclites. Et pour équilibrer chaque concept, on a fait entrer de force des choses sans intérêt dans les thèmes déficients et en contrepartie exclu des toiles majeures des thèmes les plus riches.
Résultat, un catalogue désolant, où les grands nus caoutchouteux et les délirantes scènes mythologiques ont pris la place des magnifiques paysages épurés qui marquent les vingt dernières années de la vie de Vallotton, et qui étaient ici assez rares.
En résumé, une bien belle exposition à ne pas rater.
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