vendredi 8 mai 2015

Gruyaert (et Roy Andersson)

Un point de vue sur la rétrospective Harry Gruyaert à la Maison européenne de la photographie. On aperçoit au fond la photo « Maroc Ouarzazate 1985 ».

Si vous goutez le monde de Roy Andersson, ce rare cinéaste suédois dont les personnages mènent avec application une vie quotidienne douloureuse et sans but et ne font que passer lentement devant des décors fades et épurés, alors vous jugerez certainement belles les photographies de Harry Gruyaert.

Sans se connaitre probablement, ils errent dans un même monde, un monde où les humains sont des ombres aux occupations obscures, ou dérisoires. Andersson le récrée entièrement en studio et le baigne de teintes délavées, Gruyaert le trouve en voyageant dans la réalité, avec ses couleurs terreuses ou acidulées, mais c’est finalement le même monde, gris et sans intention.

Le dernier film de Roy Andersson (un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence) passe dans les salles de cinéma depuis deux semaines, après avoir obtenu en septembre 2014 le prestigieux Lion d’or du festival international de Venise.

La Maison européenne de la photographie (Paris 4ème) présente en rétrospective une cinquantaine des plus beaux clichés de Gruyaert. C’est l’un des grands photographes contemporains (regardez en priorité, sur le site de l'agence Magnum, ses séries sur le Maroc).
Et le superbe petit volume bon marché que lui consacre la collection Photo poche chez Actes Sud vient d’être réédité.

Le printemps est décidément florissant cette année. Il fermera le soir du 14 juin, au 7 rue de Fourcy.
   

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