Cueco, la fin d'un homme discret
Henri Cueco - Brûlures du paulownia été 2003, détail.
Que reste-t-il sur internet d’un peintre relativement inconnu ?
Henri Cueco vient de mourir le 13 mars 2017.
Peintre des collections obsessionnelles, écrivain, philosophe facétieux, on l’avait beaucoup entendu dans les émissions oulipiennes de « divertissements littéraires à contraintes » de Bertrand Jérôme sur la radio France culture, « Les décraqués », quotidiens, et « Les papous dans la tête », hebdomadaires. C’était l’époque, avant 2004, où on y entendait encore Roland Dubillard, Georges Perec, Hervé Le Tellier, Roland Topor, Christian Zeimert, et le génial Jacques Rouxel, émissions d’anthologie conservées jalousement dans les immenses archives de la radio, et rarement partagées.
Il reste un réjouissant abécédaire réalisé en 2010 par Pascal Lièvre et financé par le musée Ingres de Montauban. En 26 entretiens de 2 à 3 minutes, Cueco improvise sur un mot, qu’il découvre à chaque séance, à la fois avec gravité et légèreté.
C’est une leçon de liberté de pensée, qu’on peut prendre à petite dose, une lettre par jour par exemple, sans respecter l’ordre alphabétique, en commençant par dieu, puis yeux, géométrie, vérité, humour, mémoire, quête, toile, peuple, web… On pourra aussi écouter les autres lettres, animal, beauté, couleur, espace, figure, idéologie, joie, kaléidoscope, lumière, narration, organisme, raison, série, utopie, X, et zéro.
L’ensemble complet ordonné se trouve sur le site de Pascal Lièvre.
On trouvera enfin sur Youtube un petit entretien rural de 13 minutes, et quelques tableaux montrés furtivement, comme l’aura été l’existence de cet homme discret.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire