Au doigt mouillé
Certains jouent aux enchères de l’Hôtel des ventes comme à la bourse ou aux courses de chevaux. Pris d’une intuition qu’ils attribuent à leur longue pratique de la spécialité, ils décident d’engager une fortune sur un bout de papier crayonné d’une main anonyme.
Mais ils croient seulement décider. Car les neurosciences les plus récentes nous ont appris que les décisions sont prises par le cerveau humain avant même qu’il en informe la conscience. Et quand il la prévient, on peut supposer qu’il le fait pour ne pas avoir à supporter la culpabilité des erreurs de jugement, et en transférer la responsabilité à l’humain conscient, qui ne sait pas vraiment ce qui se fomente dans ses couloirs obscurs.
Mais ils croient seulement décider. Car les neurosciences les plus récentes nous ont appris que les décisions sont prises par le cerveau humain avant même qu’il en informe la conscience. Et quand il la prévient, on peut supposer qu’il le fait pour ne pas avoir à supporter la culpabilité des erreurs de jugement, et en transférer la responsabilité à l’humain conscient, qui ne sait pas vraiment ce qui se fomente dans ses couloirs obscurs.
Ils étaient deux, le 12 avril 2019, lors d'une vente à Drouot, à croire qu’un dessin de la Renaissance attribué à Giovanni Francesco Penni, un assistant du peintre Raphaël, était en réalité de la main du maitre.
C’est un petit dessin pas vraiment séduisant de 12 centimètres par 20, légèrement abimé et très moucheté de rousseurs, représentant d’un trait estompé un groupe de quatre personnages bibliques.
Le dessin était estimé entre 5 et 7 000 euros. Le plus opiniâtre des deux enchérisseurs l’empocha contre 1 400 000 euros, frais compris. Soit 200 fois l’estimation haute.
Il y a, disent les spécialistes, dans nombre de tableaux de Raphaël, des morceaux entiers de la main de Penni, comme d’autres assistants (il en aurait embauché une cinquantaine dans sa courte vie).
L’estimation du griffonnage défraichi en devient un exercice de haute voltige, à moins que l’acheteur soit confortablement maintenu en l’air par un filin invisible du sol, une preuve qu’il sortira de sa poche au moindre coup de vent.
C’est un petit dessin pas vraiment séduisant de 12 centimètres par 20, légèrement abimé et très moucheté de rousseurs, représentant d’un trait estompé un groupe de quatre personnages bibliques.
Le dessin était estimé entre 5 et 7 000 euros. Le plus opiniâtre des deux enchérisseurs l’empocha contre 1 400 000 euros, frais compris. Soit 200 fois l’estimation haute.
Il y a, disent les spécialistes, dans nombre de tableaux de Raphaël, des morceaux entiers de la main de Penni, comme d’autres assistants (il en aurait embauché une cinquantaine dans sa courte vie).
L’estimation du griffonnage défraichi en devient un exercice de haute voltige, à moins que l’acheteur soit confortablement maintenu en l’air par un filin invisible du sol, une preuve qu’il sortira de sa poche au moindre coup de vent.
Mise à jour le 11.07.2019 : record explosé en juin chez Schuler Auktionen à Zurich, un portrait de jeune homme considéré comme de l'école de Sandro Botticelli, estimé 7000CHF (6400€) est parti à 6 400 000CHF, soit 914 fois l'estimation haute.
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