Vive la liberté
Cette vue, mille fois reproduite, représente la maison du gardien du
parc ostréicole de l’aber d’Étel, sur l’ilot de
Nichtarguér. On raconte que nombre de pays du monde, jusqu’à la Chine, ont pris
modèle sur ce système de confinement et de surveillance, pour leur
population. Il faut reconnaitre que de mémoire de Breton, de l'ilot de
Riec’h à l'ilot de Fandouillec, on n’a jamais vu une huitre s’échapper
par ses propres moyens, ni entendu de leur part la moindre plainte ou
récrimination.
Après deux mois d’enfermement, il se peut qu’enivrés par cette soudaine bouffée de liberté, vous ayez déjà délaissé la lecture attentive de la presse pour courir humer l’air printanier. Finies les auto-attestations infantilisantes, vous gambadez désormais dans les rues, vous embrassez tous les passants (en respectant, bien entendu, les distances sociales et les gestes barrière), vous redevenez majeurs.
Sachez cependant que la loi du 11 mai 2020 vient de prolonger l’état d’urgence sanitaire de 2 mois, ce qui ne nous étonnera pas, habitués depuis les attentats terroristes aux prolongations répétées des états d’urgence provisoires, qui ne cessent que lorsque leurs mesures (1) sont discrètement intégrées dans une loi permanente, votée en principe au mois d’aout.
Éparpillés dans la nature, vous n’avez pas lu le détail de cette nouvelle loi. Qui vous en blâmerait ? Et puis c’est assez technique. Elle autorise la mise en place par décret d’un « fichier informatique de traçage des contacts des malades (sans leur consentement nécessaire, précise la loi), qui sera exploité par des brigades (2) sanitaires ».
Résumons pour les étourdis le fonctionnement de ce système : on suggère au médecin et au malade « Souhaitez-vous lutter contre le virus et sauver la France et les Français ? ».
Le médecin menacé s’assied alors sur le secret médical, et avec son malade en position de faiblesse, ils remplissent une liste informatisée des lieux et des personnes (appelées contacts) que ce dernier aura côtoyées, avec numéros de téléphone et adresses e-mail si disponibles, le tout dans le plus strict secret du cabinet médical.
Au même moment, des brigades de milliers de fonctionnaires, soumis également aux secrets professionnel et médical (3), épluchent et complètent cette liste informatisée, et commence alors, dans la plus extrême discrétion, la traque administrative des contacts, qui seront suivis avec insistance, jusqu’aux résultats des tests médicaux obligatoires qui leur seront prescrits, par les services d’enquêteurs sanitaires et téléphoniques.
Rappelons que tout refus de collaborer communiqué aux autorités est susceptible d'une amende de 135 euros, puis 1500 au deuxième refus, et enfin 3750 et 6 mois de prison, tout en restant dans le cadre strict et parfaitement contrôlé de l'état d'urgence, bien entendu.
Après deux mois d’enfermement, il se peut qu’enivrés par cette soudaine bouffée de liberté, vous ayez déjà délaissé la lecture attentive de la presse pour courir humer l’air printanier. Finies les auto-attestations infantilisantes, vous gambadez désormais dans les rues, vous embrassez tous les passants (en respectant, bien entendu, les distances sociales et les gestes barrière), vous redevenez majeurs.
Sachez cependant que la loi du 11 mai 2020 vient de prolonger l’état d’urgence sanitaire de 2 mois, ce qui ne nous étonnera pas, habitués depuis les attentats terroristes aux prolongations répétées des états d’urgence provisoires, qui ne cessent que lorsque leurs mesures (1) sont discrètement intégrées dans une loi permanente, votée en principe au mois d’aout.
Éparpillés dans la nature, vous n’avez pas lu le détail de cette nouvelle loi. Qui vous en blâmerait ? Et puis c’est assez technique. Elle autorise la mise en place par décret d’un « fichier informatique de traçage des contacts des malades (sans leur consentement nécessaire, précise la loi), qui sera exploité par des brigades (2) sanitaires ».
Résumons pour les étourdis le fonctionnement de ce système : on suggère au médecin et au malade « Souhaitez-vous lutter contre le virus et sauver la France et les Français ? ».
Le médecin menacé s’assied alors sur le secret médical, et avec son malade en position de faiblesse, ils remplissent une liste informatisée des lieux et des personnes (appelées contacts) que ce dernier aura côtoyées, avec numéros de téléphone et adresses e-mail si disponibles, le tout dans le plus strict secret du cabinet médical.
Au même moment, des brigades de milliers de fonctionnaires, soumis également aux secrets professionnel et médical (3), épluchent et complètent cette liste informatisée, et commence alors, dans la plus extrême discrétion, la traque administrative des contacts, qui seront suivis avec insistance, jusqu’aux résultats des tests médicaux obligatoires qui leur seront prescrits, par les services d’enquêteurs sanitaires et téléphoniques.
Rappelons que tout refus de collaborer communiqué aux autorités est susceptible d'une amende de 135 euros, puis 1500 au deuxième refus, et enfin 3750 et 6 mois de prison, tout en restant dans le cadre strict et parfaitement contrôlé de l'état d'urgence, bien entendu.
En outre, il faudra s’attendre à ce que cette situation se prolonge un peu,
tant qu’il n’existera pas de vaccin
(les
dernières annonces
l’espèrent avant la fin de 2021, s’il en existe un), ou à défaut jusqu’à la contamination des deux tiers de la population,
puisqu’il est admis chez les épidémiologistes que c’est la limite au-delà de
laquelle une pandémie s’éteint naturellement.
Enfin à propos de cette loi, nous serons exhaustifs en mentionnant un article de deux juristes dans le journal Libération, qui extrapolent des incursions de brigades masquées jusqu'au domicile des contacts récalcitrants, qui seraient à leur tour incités à communiquer leurs propres contacts. Les rédacteurs imaginent en quelques semaines le fichage à grande échelle de toute la population française.
Comme ils y vont ! Ne seraient-ils pas légèrement conspirationnistes ou friands de science-fiction ?
Rappelons-leur que le peuple chinois est traité en permanence comme le décrit cette loi, sans consentement ni respect de la vie privée.
Presque un milliard et demi d’êtres humains ! Est-ce qu’on les entend se plaindre ?
***
(1) Une mesure d’urgence est en général une opération algébrique assez simple dont les termes sont immuables. On donne, en proportion, autant de pouvoirs à l’administration qu’on enlève de libertés aux administrés.
(2) Brigade : mot emprunté à l’italien Briga, qui signifie combat, discorde.
(3) On ne le répètera jamais assez, toute la chaine de ce système d’information, c’est-à-dire des milliers de personnes de bonne volonté, respecteront toujours la vie privée et la dignité humaine, principes fondateurs de notre civilisation.
Enfin à propos de cette loi, nous serons exhaustifs en mentionnant un article de deux juristes dans le journal Libération, qui extrapolent des incursions de brigades masquées jusqu'au domicile des contacts récalcitrants, qui seraient à leur tour incités à communiquer leurs propres contacts. Les rédacteurs imaginent en quelques semaines le fichage à grande échelle de toute la population française.
Comme ils y vont ! Ne seraient-ils pas légèrement conspirationnistes ou friands de science-fiction ?
Rappelons-leur que le peuple chinois est traité en permanence comme le décrit cette loi, sans consentement ni respect de la vie privée.
Presque un milliard et demi d’êtres humains ! Est-ce qu’on les entend se plaindre ?
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(1) Une mesure d’urgence est en général une opération algébrique assez simple dont les termes sont immuables. On donne, en proportion, autant de pouvoirs à l’administration qu’on enlève de libertés aux administrés.
(2) Brigade : mot emprunté à l’italien Briga, qui signifie combat, discorde.
(3) On ne le répètera jamais assez, toute la chaine de ce système d’information, c’est-à-dire des milliers de personnes de bonne volonté, respecteront toujours la vie privée et la dignité humaine, principes fondateurs de notre civilisation.
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