Histoire sans paroles (45)
Vous ne supportez plus l’azur, l’azur encore, les vacances, les foules à l’état pâteux, les loisirs de masse ?
Alors choisissez L’enfer, c’est à Thiers dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne.
On se croit avertis, on pense que l’Enfer est une abstraction, une chimère, une hantise de simple d'esprit, alors qu’il est là, près de nous, rafraichi par les cascatelles de la rivière Durolle.
Vous y serez sans doute seul, mais pas pour longtemps. Bientôt nous y serons tous.
6 commentaires :
On reconnait bien là votre sens de la mise en scène et de la raillerie, comme le démontre d'ailleurs la balade bucolique de mars 2023 organisée par Google street. Le soleil y est radieux, les pentes abruptes ne demandent aucun effort, les feuilles mortes et les slips agonisants ont été relégués au placard des accessoires, même le fracas d'enfer des éboulements d'eau, si je puis dire, n'est ici rien de plus qu'un glissement de souris, et puis vous oubliez de dire qu'en son creux (pour un peu qu'on apprécie la cuisine contemporaine) on peut y sustenter son propre petit creux de nourritures roboratives et spirituelles (voire amusantes). Vous vous serez sans doute laissé emporter par votre goût immodéré des cimetières pour lequel on ne saurait que vous pardonner.
Ceci dit, au cours de ma vraie vie, au siècle dernier, je me trouvai dans cette cité obscure, Ah! qu'il serait dur de dire combien cette cité était sauvage, épaisse et âpre… pour reprendre les mots d'une divine comédie.
Ah c’est bien ma veine ! On veut faire son moralisme à deux balles, sa grande vision de l’avenir du genre humain, on choisit un lieu éloigné des grandes migrations, et paf, on tombe justement sur un souvenir d’un de ses rares lecteurs. Et on sent qu’une âme (ou un estomac) de poète a été troublée par notre évocation, qu’elle a remué une sinistre réminiscence, on voit poindre dans le non-dit "elle était si amère, que guère plus ne l’est la mort", et que cette âme bouleversée a cherché dans Street View quelque rayon de soleil qui aurait, un jour, éclairé un peu ce souvenir.
Alors cher Vasco soyons franc. Ça n’est pas faire preuve de conspirationnisme que d’affirmer que la maison Google ne sillonne que des lieux praticables et très éclairés, ne serait-ce que pour que la photographie soit bonne. Sillonnez l’extrême nord de l’Écosses sur Street View et vous y verrez un ciel limpide, ce qui est rigoureusement impossible en mars sous ces latitudes.
Or, comme c’est étrange, Google est passé 7 fois en 15 ans à Thiers, et 7 fois il faisait jour et clair, voire soleil ! Je n’insisterai pas. La démonstration est faite. Google est une entreprise qui existe pour montrer à ses utilisateurs, qui sont aussi ses ressources, que l’avenir est radieux, et le passé également.
Mais ça n’est peut-être pas si faux pour le passé. Je garde de mon unique balade dans le Creux de cette riante cité fleurie en septembre 2015, le souvenir d’une quête où chaque pas découvrait un nouveau mystère. J’étais, comme un Indiana Jones de l’exploration urbaine, le premier visiteur d’une sorte de cimetière - comme vous le dites - mais où ne seraient enterrés que des souvenirs.
Bon, gardons les pieds sur terre, je ne suis pas un urbexeur intrépide, comme Google je n’avais pris que les chemins balisés.
Bon, j'ai supprimé mon commentaire après y avoir vu des fautes, mais comme je gage que vous l'aurez reçu malgré tout , je m'autorise à ne pas le réécrire correctement. (Blogger n'est vraiment pas pratique)
Je n'aurais certes pas manqué d'y trouver quelque incongruité mais le lieu d'exposition du Creux était fermé le jour de mon passage.
Quant à votre priorité sur le poste maintenant disponible, dit-on (mais je n'ai pas vu le 5ème film), d'Indiana Jones, je la reconnais, en mémoire de Max Loop et ses voyages dans le temps (numéro 8).
Super ! On jouerait à Max Loop et Indie contre la dictature du Temps ! ^-^
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