lundi 10 mai 2010

La vie des cimetières (29)



Il existe un cimetière dont tous les habitants sont morts le même jour. Un cimetière dont deux mille occupants ont été méticuleusement exhumés, jour après jour depuis 150 ans, par curiosité. On y expose au public les statues moulées sur leurs restes.



Le 24 octobre 79, ou peut-être en novembre, la ville romaine de Pompéi était anéantie par une éruption du Vésuve, ensevelie avec les habitants qui n'avaient pas encore fui les tremblements annonciateurs. Asphyxiés sous des mètres de poussière volcanique, dans leur gangue de cendres durcies, ils se sont lentement décomposés, réduits en poussières, laissant des cavités creusées aux formes de leur corps.



En 1863, Giuseppe Fiorelli, directeur des fouilles de Pompéi, eut l'idée de couler du plâtre dans ces empreintes providentielles. Une fois le plâtre sec et le moule de cendres ouvert, renaissait alors le dernier geste du moment de la mort.
Depuis, le plâtre a parfois été remplacé par une résine qui laisse apparaitre par transparence, avec la posture, ce qui a résisté à deux mille ans de décomposition, le squelette, les dents, les bijoux.



2 commentaires :

yvelinoise a dit…

Vu leurs poses, j'aurais tendance à penser qu'ils ont été surpris dans leur sommeil et sont presque tous morts la même nuit.

Pour moi ils ont été d'abord asphyxiés par les gaz avant d'être recouverts par les cendres de l'éruption.

Costar a dit…

Le sujet est discuté. Les gaz, la pierre ponce, les cendres...
Leurs attitudes généralement crispées suggèrent une lutte pour respirer. Ils sont la plupart du temps allongés, parce qu'on ne meurt pas debout, mais certains se redressent et résistent comme sous un poids, ou se protègent en se tournant vers le sol.

L'éruption avait d'abord créé un gigantesque champignon de pierre ponce et de cendres qui mit longtemps avant de s'abattre sur la ville. Les spécialistes affirment qu'on les retrouve le plus souvent fuyant la ville ou se terrant dans les caves.

On lit aussi parfois, qu'ils auraient été soudainement brûlés par les cendres, ce qui semble impossible quand on voit les plis intacts des vêtements (on confond probablement avec ceux d'Herculanum qui eux, ont en effet été carbonisés par des nuées ardentes).