dimanche 30 décembre 2012

De la nature (billet d'humeur)

Tandis que, partout sur la planète, les habitants se remettent contrariés de ces fêtes annuelles de l'enfance et du commerce qui débutèrent par une fin du monde décevante, le sage profite de ce sursis, s'arrête sur une aire d'autoroute, commande une saucisse avec des frites, se tourne vers l'horizon et contemple le flux inexorable du cosmos.
Et le spectacle qu'il découvre n'est pas rassurant, car, disons-le sans détour au mépris d'avoir à subir un jour ses représailles, la nature pratique une véritable gabegie.

Il y a en premier lieu cette débauche d'énergie. Le soleil émet parait-il 400 mille milliards de milliards de kilowatts par seconde dont la Terre récupère tout de même un demi-milliardième. Et il y a des milliards de milliards de soleils.
Et des sous-commissions parfaitement officielles de ministères importants demandent au bourgeois moyen de baisser son chauffage domestique d'un degré centigrade et d'éteindre la lumières des toilettes après usage. Mais de qui se moque-t-on ?
Est-ce la faute du citoyen honnête si toute ces fusions nucléaires, ces forces physicochimiques dépensées depuis des millions de millénaires se soldent par un résultat dérisoire, quelques animalcules qui se disputent les dernières miettes d'une planète moribonde ?

Et le gaspillage de place, cet espace inutile, mal desservi et ruineux en transports, entre les planètes, les étoiles, les galaxies. Tout ce vide est indécent à qui connait le prix du mètre carré immobilier, notamment en région parisienne.
Et puis l'eau, ces océans d'eau qui envahissent les mers, les lacs, les fleuves, jusqu'au ciel. Sans parler de toutes les espèces d'animaux contrefaits comme le poisson blob, le chat sphynx, le Yorkshire, pauvres rebuts des expériences inavouables de la nature.

Enfin il y a tout ce temps perdu, ces redites, extinctions et recommencements. Trois ou quatre milliards d'années d'impasses et de ratés pour voir la bactérie originelle se transmuer en un mollusque qui contemple sa télévision. Que de temps aurait-on épargné si le projet avait été confié à quelqu'un de moins dépensier, de moins brouillon, avec un calendrier et un cahier des charges détaillés.

Mais la nature, c'est vraiment n'importe quoi !
La prochaine fois, n'oubliez pas de voter contre.

On constatera sans doute sur cette illustration que la nature ne sait pas clairement où elle va.


1 commentaire :

Coco a dit…

Après lecture de ce billet d'humeur noire, la paramécie que je suis en est toute retournée dans son bouillon.
Infusoirement vôtre.