Histoire sans paroles (25)
À la grande époque de la colonisation massive de l’Afrique, de l’Asie et des Amériques, quand l’Européen réalisa que la terre était bien plus vaste et féconde que son imagination, il voulut montrer les richesses de la création à ses semblables.
Et le moyen de présenter cette profusion des êtres vivants fut de les empailler et de les ranger soigneusement étiquetés dans les vitrines de nouveaux muséums, consacrés aux souvenirs zoologiques, botaniques et ethnographiques des grands voyageurs, commerçants ou militaires.
Un siècle ou deux plus tard, il ne reste plus grand chose de ces cabinets de curiosités. Les plus riches collections ont été transformées en musées d’histoire naturelle, et les autres ont fermé, à l’exception de quelques villes de province qui les entretiennent encore par habitude ou par un souci un peu suranné et désintéressé de l’instruction publique.
On y retrouve, aujourd’hui, plus que les restes fanés de la créativité de la nature (que l’on a découverte depuis avec plus de détails et de présence sur les écrans de télévision ou d’ordinateur), un peu de la mémoire de notre propre enfance, quand nous croyions que le monde au complet, bigarré et inquiétant, était classé définitivement là, par ordre alphabétique, immobile et muet, dans ces salles vert pâle où bruissaient nos chuchotements et où résonnaient sous nos pas les craquements du parquet luisant et odorant.
Et le moyen de présenter cette profusion des êtres vivants fut de les empailler et de les ranger soigneusement étiquetés dans les vitrines de nouveaux muséums, consacrés aux souvenirs zoologiques, botaniques et ethnographiques des grands voyageurs, commerçants ou militaires.
Un siècle ou deux plus tard, il ne reste plus grand chose de ces cabinets de curiosités. Les plus riches collections ont été transformées en musées d’histoire naturelle, et les autres ont fermé, à l’exception de quelques villes de province qui les entretiennent encore par habitude ou par un souci un peu suranné et désintéressé de l’instruction publique.
On y retrouve, aujourd’hui, plus que les restes fanés de la créativité de la nature (que l’on a découverte depuis avec plus de détails et de présence sur les écrans de télévision ou d’ordinateur), un peu de la mémoire de notre propre enfance, quand nous croyions que le monde au complet, bigarré et inquiétant, était classé définitivement là, par ordre alphabétique, immobile et muet, dans ces salles vert pâle où bruissaient nos chuchotements et où résonnaient sous nos pas les craquements du parquet luisant et odorant.
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