dimanche 17 février 2019

Peinture flamande au détail

Van Eyck Jan, détail de l'ange de l'annonciation, un des panneaux du polyptyque de l'Agneau mystique (Gand, Saint Bavon).

Décidément, ce sont les peintres flamands des 15ème et 16ème siècles qui font l’objet des zooms les plus astronomiques sur internet. C’est compréhensible, ils passaient des mois à fignoler les plus petits détails. Un tableau devait être parfait, de près et de loin, comme la nature.

Il y avait déjà le plus fameux des triptyques de Jérôme Bosch et 11 tableaux de Brueghel, s’y ajoutent une vingtaine d’œuvres de Van Eyck et quelques Van der Weyden.

Pour Van Eyck c’est la continuation du projet de restauration du polyptyque de l’Agneau mystique à Gand (1), qui a incité à l’utilisation des mêmes méthodes sur 20 autres œuvres, de musées européens pour l’instant (projet Verona).

Pour Van der Weyden, c’est la continuation du projet Google Art and Culture, avec une quinzaine de très belles reproductions, bien que nettement moins détaillées que dans le projet Verona.

À l’exception d'une reproduction monstrueuse de la descente de croix du Prado, peut-être héritière orpheline du projet de 2009 entre le musée et Google. Le fichier d'origine mesure 30 000 par 23 000 pixels, ou 200 mégaoctets. En fonction de sa puissance, votre machine aura sans doute beaucoup de difficultés à l’afficher, et se mettra peut-être à fumer. Dans ce cas, utilisez cette version moindre (15M pixels et 26M octets).

50 œuvres flamandes au détail, c’est peu, mais ne boudons pas, dégustons-les sans tarder, multiplions les téléchargements et à défaut les copies d’écran des plus beaux détails. Car un lien sur internet survit rarement plus de quelques années.

***
(1) La restauration du polyptyque de Gand, commencée en 2010, demandera plus d’une douzaine d’années. Seuls les panneaux extérieurs, soit un tiers de la surface, sont aujourd'hui achevés. Les panneaux intérieurs sont en cours. Leur restauration est visible au musée de Gand, dans une grand cage de verre, comme au zoo.


Van der Weyden (Rogier de la Pasture), détail du diptyque de la crucifixion (Philadelphie).

4 commentaires :

Anonyme a dit…

Merci Costar, vraiment, pour ces partages. J'aurais été infichu de trouver ces sites tout seul. Ces photos en haute définition des Primitifs flamands sont prodigieuses et passionnantes... mais laissent un peu perplexe : quelle déception, ensuite, devant les originaux !

Cordialement,

pi

Costar a dit…

Je suppose que vous ne voulez pas signifier que les originaux sont décevants, mais plutôt que les conditions d'exposition et de visibilité sont généralement déplorables ?
Ce qui est le cas ; vitres, reflets, lumière indigente, distances d'accrochage, cohues, tout est fait pour décourager l'amateur d'art. De toute manière le client accoure, qui est beaucoup plus nombreux que l'amateur.

Petits trucs (que vous connaissiez peut-être) pour trouver des reproductions satisfaisantes sur internet.
- Quand Gougueule vous affiche une page de résultats de recherche et que vous avez sélectionné les "images", vous pouvez choisir, sur la ligne qui se situe sous la zone de recherche, "Outils", puis "Taille" puis "Grandes". Elle vous classe alors les résultats en commençant par les images les plus grandes en affichant les dimensions en pixels.
- Sur la même page, quand une vignette vous intéresse mais que les dimensions prévues de l'image sont trop petites, saisissez la vignette (ou l'image un peu agrandie en cliquant dessus) avec la souris et déposez-la sur la zone de recherche. Le message "Déposez une image" s'affiche et Gougueule va chercher toutes les occurrences de cette image en proposant toutes les tailles disponibles.
Ce sont les deux méthodes que j'utilise le plus souvent...

Anonyme a dit…

Eh non, je dois vous avouer, à ma grande honte, que le sentiment de déception m'étreint souvent à la vue des œuvres originales. Et c'est particulièrement vrai pour les petits tableaux des Primitifs flamands, qui ont, quoi qu'on en dise, pas mal viré au noir après un demi-millier d'années d'exposition au jour. Les reproductions, quand le photograveur est compétent, me semblent plus séduisantes et, paradoxalement, très respectueuses du travail de l'artiste.
Oui, je sais, c'est sacrilège...
Merci pour vos "petits trucs", que je connais et utilise très régulièrement. Mais ils ne sont pas toujours efficaces. Par exemple, la Vierge-Rolin du projet Verona est inaccessible par ce moyen. Quel bonheur d'avoir eu le lien grâce à vous ! J'ai passé une heure de rêve. Merci encore !

pi

PS - Je vous l'ai déjà dit : vos propres tableaux sont vraiment fascinants. Bravo pour le dernier trompe-l’œil ! Il m'a fallu agrandir beaucoup pour m'assurer de l'irréprochable planéité de l’œuvre. Joli tour de force.

Costar a dit…

Vous avez donc clairement exprimé ce que vous vouliez dire, et je n'aurais pas dû douter et vous interpréter.
Sentiment étrange que vous décrivez là. Dans les musées de Bruxelles ou de Bruges, qui ont osé restaurer et entretenir leurs primitifs, les couleurs sont claires et fraiches et les conditions d'expositions les mettent généralement en valeur. À chaque visite je redécouvre cette pureté et l'harmonie générale des couleurs que procure la transparence des glacis et que les reproductions ne peuvent pas restituer. Et puis on a la main du peintre sous les yeux.
Je n'en dirai pas autant des musées italiens et français. Le Van Eyck du Louvre n'a jamais été nettoyé, il est jaune pisseux, et exposé dans une relative pénombre (si mon souvenir est exact), je comprends alors que vous en préfériez la reproduction. Dans ce cas je les nettoie moi-même. J'enlève la sale couche de vernis (Avant / Après).