Toutankhamon, un fiasco
Malgré un considérable matraquage publicitaire et médiatique durant des mois, de numéros spéciaux en émissions spéciales, près de 65 600 000 Français n’ont pas visité l’exposition Toutankhamon, à Paris, dans la Grande Halle de la Villette, qui vient de fermer après 6 mois de journées à rallonge.
Cependant, avec force communications de l’Agence d’État (AFP), que les journaux les plus sérieux diffusent sans le moindre examen critique, l’entreprise américaine qui organise ce Barnum international pour le compte du ministère des Antiquités égyptiennes vient d’annoncer un record de fréquentation en France, 1 423 170 visiteurs, en insistant sur les 1 246 975 seulement pour la même exposition, à Paris en 1967, au Grand Palais (l’extrême précision des nombres est empruntée à Étienne Dumont, remarquable et régulier chroniqueur des arts du magazine suisse Bilan.ch).
Sans ergoter sur la durée respective des expositions et l’étendue de leurs horaires, la victoire reste bien courte, si on considère que 52 années d’opulence culturelle et médiatique séparent les deux évènements, et que depuis, les plus grands chefs d’œuvre des arts (le 7ème, par exemple, avec Titanic, les Ch’tis, Avatar), n’ont été boudés que par 45 à 50 000 000 de Français, pas plus.
Cependant, avec force communications de l’Agence d’État (AFP), que les journaux les plus sérieux diffusent sans le moindre examen critique, l’entreprise américaine qui organise ce Barnum international pour le compte du ministère des Antiquités égyptiennes vient d’annoncer un record de fréquentation en France, 1 423 170 visiteurs, en insistant sur les 1 246 975 seulement pour la même exposition, à Paris en 1967, au Grand Palais (l’extrême précision des nombres est empruntée à Étienne Dumont, remarquable et régulier chroniqueur des arts du magazine suisse Bilan.ch).
Sans ergoter sur la durée respective des expositions et l’étendue de leurs horaires, la victoire reste bien courte, si on considère que 52 années d’opulence culturelle et médiatique séparent les deux évènements, et que depuis, les plus grands chefs d’œuvre des arts (le 7ème, par exemple, avec Titanic, les Ch’tis, Avatar), n’ont été boudés que par 45 à 50 000 000 de Français, pas plus.
Au lieu d’illustrer cette chronique par l’image éculée d’un pharaon qui fut tout de suite oublié, au point de ne jamais avoir été profané ni pillé, et qui n’aura pas laissé d’autre trace dans l’histoire que bijouterie, colifichets et fanfreluches, voici plutôt la statue monumentale au British Museum d’un de ses successeurs les plus glorieux, Ramsès 2, grand bâtisseur qui régna 66 ans, à qui on doit l’obélisque de la place de la Concorde à Paris et la responsabilité d’avoir tant persécuté Moïse qu’il finit par se déclarer prophète, fuir dans le désert et inventer une religion planétaire avec une poignée d’insoumis, s’il faut croire le récit biblique.
Tentons de comprendre les causes de ce surprenant discrédit.
On pensera d’abord au contenu de l’exposition, parait-il intelligemment mis en valeur, mais plutôt secondaire. Les organisateurs et la presse n’ont pas pu cacher que les pièces majeures du tombeau du pharaon, le grand sarcophage et ses 110 kilos d’or pur ouvragé, la fragile momie, le célèbre masque funéraire qui avait été le couronnement de l’exposition de 1967, n’étaient pas exposés.
Mais l’argument est un peu faible, car on sait que la qualité de son contenu ne fait plus partie des critères qui déterminent le succès d’une exposition. Le public s’y presse désormais à l’aveugle.
On songera alors aux propos involontairement inquiétants du ministre des Antiquités égyptiennes qui ont pu être perçus comme un chantage, et refroidir certaines ardeurs.
Pour attirer le client, il annonçait que cette exposition était la dernière occasion d’admirer des merveilles qui ne quitteront plus jamais l’Égypte, et qu’il faudra dorénavant venir les voir à Gizeh près des pyramides, dans un futur Grand Musée égyptien, dont on sait qu’il est en construction depuis 2001, et que l’instabilité politique du pays en repousse régulièrement l’ouverture.
On imaginera surtout que les tarifs, pharaoniques pour une exposition finalement assez ordinaire, auront découragé nombre d'enthousiasmes. 24€ par personne les samedis et dimanches (quand l’entrée de l’exposition Léonard du Louvre est à 17€), et 20€ pour les enfants de 4 à 14 ans, sans compter 6€ l’audioguide et 3€ pour un vestiaire.
Saluons tout de même sportivement ce modeste record national déjà dépassé à l’échelle internationale. Car Paris n’était que la deuxième station d’une grande tournée mondiale, jusqu’en 2024, dans 10 métropoles, dont la troisième dès novembre sera Londres. Or Londres détient déjà depuis 1972 le record de fréquentation pour une exposition consacrée à ce populaire pharaon d’opérette, au British Museum, avec 1 600 000 ou 1 700 000 visiteurs, selon les sources.
1 commentaire :
La dent toujours aussi dure, Maître Costar...
Et le sourire ne rend la morsure que plus large !
Félicitations pour ce bel exercice.
pi
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