Mohlitz éparpillé
Juxtaposition de 6 dessins originaux parmi 206 mis en vente le 12 octobre 2019 à la dispersion de l'atelier de Mohlitz après décès.
Mohlitz - c’est un pseudonyme - est mort en mars, discrètement. Il était né en 1941 à Saint-André-de-Cubzac, près de Bordeaux, y a travaillé, et y est mort, donc, au printemps 2019.
Alors on disperse le contenu de son atelier et de sa modeste collection de gravures du fabuleux Bresdin, qu’il admirait. On vend tout ça en ligne, sur internet, le 12 octobre 2019.
206 extraordinaires dessins originaux, 196 tirages de gravures au burin, et 12 petites sculptures.
Mohlitz était graveur. Artisan minutieux, il passait des semaines, parfois des mois sur une plaque de cuivre de 25 à 35 centimètres, dont on pressait ensuite exactement 100 épreuves, inversées comme dans un miroir, naturellement.
On le disait renommé chez les amateurs de gravure. Cependant les estimations des experts dépassent rarement 5 ou 600 euros. Le dessin original d’une de ses plus célèbres gravures, « Le ministère de la santé », est estimé pour 1000 euros. C’est peu.
Alors qu’il aura passé sa vie à en prévoir tous les détails à la pointe ironique de son burin, Mohlitz n’assistera donc pas à la ruine de notre civilisation.
Mais samedi prochain, quelques bienheureux enchérisseurs emporteront ses visions fantastiques et les accrocheront sobrement encadrées sur un mur de leur salon. Et un jour, en levant les yeux sur elles, ils constateront qu’elles ressemblent de plus en plus à la réalité.
Mise à jour le 18.10.2019 :
Tous les lots ont été vendus, pour un total de 500 000 euros, souvent au dessus des estimations. Pour les records, l'exil (dessin à la plume) partait à 7500 et l'Âge d'or (gravure) à 2625. Deux dessins de Bresdin dépassaient les 20 000 euros (Source Gazette Drouot 35-2019).
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