La foire en ligne
Les pissenlits, qu'est-ce que c'est bon!
Avec un œuf mollet et des p'tits lardons,
C'est l'un de ces instants merveilleux
Qui font douter de la non-existence de Dieu.
[…]
Les pissenlits, de toute manière,
Faut s'en délecter tant qu'on est sur la Terre
Plus tard, on les mang'ra par en d'ssous,
Par la racin', mais ça n'a pas l'même goût.
Les Pissenlits (José Artur - Ricet Barrier)
Il y a bien longtemps que vous n’alliez plus visiter la Foire internationale d’Art Contemporain (la FIAC). Elle ne durait que quelques jours par an, à Paris depuis 45 ans, généralement au Grand palais ou au Louvre. Elle réunissait plusieurs centaines de galeries influentes qui exposaient ce qu’elles pensaient être l’art contemporain, et vous finissiez la journée de visite le corps lessivé et l’esprit abruti par des milliers d’œuvres parmi lesquelles vous aviez cherché, souvent en vain, des émotions nouvelles. Et puis les prix étaient loin au-dessus de vos moyens.
L’année dernière, le coronavirus a empêché la FIAC 2020, mais les organisateurs planifient déjà une FIAC 2021 en octobre, dans le « Grand palais éphémère » qui se construit actuellement autour de la statue (pas encore déboulonnée) du maréchal Joffre, au pied de la tour Eiffel. Et ils y envisagent les FIAC suivantes jusqu’en 2026, durant la refonte du Grand palais.
Pour faire patienter l’adepte et tâcher de continuer la vente à la manière des commerces non essentiels sur internet, la FIAC a ouvert le 4 et jusqu’au 7 mars une exposition-vente en ligne (c’est absurde de fermer si vite !)
La présentation est bien faite et montre un peu plus d’un millier d’objets qui vous donneront certainement une idée complète et précise de la création contemporaine en vogue. Comme dans la vraie FIAC, les prix sont d’un autre monde, et les surprises rares.
Nous avions préparé l'éloge de « Weed #558 » du sculpteur hyperréaliste Tony Matelli, un impressionnant pied de pissenlit en bronze peint et grandeur naturelle, mais il a été vendu peu avant la publication de ce billet. Il ressemblait beaucoup à cet autre pissenlit de l'artiste. Il est remplacé dans le catalogue par « Weed #556 », mauvaise herbe malingre mais moins chère, 22 000$ (le lien n'est plus accessible puisque la FIAC en ligne est fermée).
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