jeudi 14 octobre 2021

Nouvelle pas fraiche

Saviez-vous que Nikita Mandryka, l’immortel auteur des bandes dessinées du Concombre masqué, est mort entre le 13 et le 14 juin dernier ?
Les médias n’en ont pas fait un foin. Il ne sera probablement pas enterré au Panthéon ; on n’y met pas les libertaires. Il avait reçu fin 2019, à 79 ans, le Grand prix Töpffer de la ville de Genève pour l'ensemble de son œuvre, juste à temps.

Depuis plus de 20 ans il publiait régulièrement et gratuitement des fables légumineuses sur son site, peu visité. 
Il y publiait depuis 2003 une lettre d’information potagère vaguement mensuelle, puis annuelle (environ), pleine d’esprit et de dessins.
Il y vendait aussi des cartes postales originales en couleurs peintes à la main pour 50 euros (les prix avaient doublé il y a peu).

Il faisait tout lui-même. Que va devenir tout cela ? Disparaitre aussi, vraisemblablement, comme se dissolvent les liens sur internet.

Alors si vous aimez, visitez son site biscornu sans trop attendre, et récoltez tout ce que vous pouvez, pour le sauvegarder et le replanter ailleurs.


Un des derniers dessins de Mandryka paru dans son dernier fanzine fait main « Cosmic Stories » n°1 en novembre 2019, avec une jolie faute d'accord sur la première de couverture (édition des 40 amis du concombre, numérotée sur 100).

8 commentaires :

Vasco a dit…

Si c'est bien d'elle à laquelle vous allusionnez, je me demande si Mandryka ne se serait pas accordé cette licence potagère en rédigeant lui-même l'entrée "tentacule" par ici > https://www.cnrtl.fr/definition/tentacule qui aurait été également pour lui l'occasion de citer le grand couturier des savanes Lévi-stauss (saint patron de la pantalonnade et du continent noir réunis).
Espérons que ses site resteront accessibles jusqu'à la fin des temps afin que nous puissions encore y flâner en sa compagnie.

Bon, mon passage est aussi une occasion de vous féliciter pour votre dernière toile bretonne que j'aime beaucoup ... de même que la vénitienne (et halloweenienne) précédente.

Costar a dit…

Eh oui, on ne lit pas assez régulièrement le CNRTL. On devrait faire l'exercice tous les matins en remplacement de ces pompes épuisantes. Je n'avais pas noté cette désapprobation de tant d'écrivains compétents.
Quand je lui signalai la chose (nous ne nous connaissions pas mais je lui achetais de temps en temps de ces cartes postales peintes à la main), Mandryka a répondu que l'erreur était volontaire dans le but de faire une réponse délirante dans le Courrier des lecteurs du numéro suivant.
J'avais pris ça pour de la forfanterie froissée.
Hélas il n'y aura pas de numéro suivant mais au moins avez-vous apporté une réponse satisfaisante et digne, qui d'une certaine façon lave l'honneur du concombre masqué (même d'un FFP2 homologué).

Merci pour mon Locmariaquer, qui est si est loin de Gwin Zegal (le peintre est assis exactement sous le lien du mot Bretagne), mais les deux côtes s'égalent en beauté. D'ailleurs vos tableaux ne sont pas très loin de l'abbaye de Beauport que j'avais peinte en 2013.
L'harmonie de toutes ces teintes de gris autour de votre rocher de Port Moguer m'a particulièrement impressionné (je n'ose jamais colorer autant mes gris), alors j'ai cherché le rocher. Mais peut-être êtes-vous aussi faussaire que je le suis et transformez-vous un peu voire beaucoup la réalité. Je n'ai trouvé qu'un seul rocher, candidat un peu vague, sur la plage de Port Moguer, la petite crotte la plus proche du centre de l'image, à marée haute. L'ile au fond serait Les Dames, auxquelles vous êtes d'ailleurs plutôt fidèle (ce qui vous honore).
Pardonnez cette indiscrétion, ce petit jeu me passionne.

Vasco a dit…

Je n'ai pas eu l'honneur de croiser Mandryka hélas (et j'aime à croire qu'il aurait apprécié le voisinage des Partisans de la Tentacule), mais par contre j'ai croisé les Pierres Plates à plusieurs reprises dans ma jeunesse, et je vois bien là votre humour toujours à l'œuvre car vous leur tournez exactement le dos (c'est bien ce qu'il me semblait !) du moins à celles qui sont mégalithiques. Avouez que vous y allez un peu fort ! Comment voulez-vous que le visiteur s'y retrouve si vous l'enduisez d'erreur et d'illusion comique ?

Venons-en à mon rocher, qui est plus paréidolique que mégalithique et qui n’apparait qu'au plus élevé coefficient de marée basse (si je puis dire), oui vous avez raison : c'est un faux ! Du moins n'est-il pas tout à fait vrai, puisque je l'ai peint d'après esquisse faîte maladroitement sur place avant que la mer ne l'engloutisse de nouveau (rassurez-vous il ressurgit toujours régulièrement). C'est donc une peinture d'après souvenir plus qu'une fidèle reproduction de la chose. C'est sans doute pourquoi la lumière y est aussi fantaisiste, mais néanmoins se voulant respectueuse de l'ambiance ressentie sur place. je l'ai revu ce rocher et bien figurez-vous qu'il ne ressemble pas tant que ça au mien mais que personne ne s'en rend compte !

Quant aux Dames je leur ai toujours été fidèle, je suis comme ça !

Costar a dit…

À propos de votre rocher, je ne peux que vous donner raison. Alexandre Vialatte a écrit quelque part "Pour tout dire, la réalité n’est qu’une convention comme une autre ; en plus mesquin, s’il faut parler franchement."

Unknown a dit…

En effet le Venise est magnifique !

Unknown a dit…

Unknown = Professore Ludovico !

Unknown a dit…

PS : est-il normal, que quand on clique sur le tableau qui représente l'Atelier de l'Artiste, cela ne nous emmène nulle part ? Est-ce une forme d'absurdité Dadaiste, ou de Performance Post-moderne ?

Costar a dit…

Merci :

1. de votre jugement bienveillant,

2. de m'envoyer le lien qui ne fonctionne pas, je les ai tous testés et chez l'artiste ils fonctionnent.