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dimanche 3 novembre 2013

Vialatte ou l'art du rahat-loukoum

Il y a des écrivains dont chaque phrase est une friandise. On revient en arrière, on la relit plusieurs fois comme on suçote une confiserie, avec le même plaisir que l'auteur eut à la ciseler. On s'émerveille du sens, des résonances inattendues.
C'est le cas de La Bruyère, de Céline, Cioran, Flaubert parfois, et sans doute d'Alexandre Vialatte.
On peut aussi bien les dire ou les réciter, au théâtre par exemple. On y perd peut-être la faculté de s'arrêter pour les déguster, mais quelque chose de fulgurant se produit à les entendre, comme une musique amplifiée. Le petit plaisir solitaire s'en trouve multiplié.

Charles Tordjman a demandé à trois grands acteurs d'interpréter un florilège des chroniques de Vialatte sur la petite scène de la Grande salle du théâtre de la Commune, à Aubervilliers. Et pendant trois semaines, en 18 représentations, près de 3000 chanceux ont savouré ce miel durant 90 minutes, en octobre.
Le spectacle s'appelle « Résumons-nous, la semaine a été désastreuse ». On le verra encore le 3 décembre à Clamart, les 6 et 7 à Clermont-Ferrand, puis quatre jours à Nancy, un jour à Sète, deux à Luxembourg en 2014, enfin quatre à Amiens en février.

Alexandre Vialatte a écrit plus de 1100 chroniques entre 1950 et 1971, publiées dans divers journaux, principalement La montagne de Clermont-Ferrand et Le spectacle du monde. Elles parlaient de tout et de rien. Surtout de riens de l'actualité qu'il élevait, en moraliste, au rang de presque riens, mais avec lyrisme. Et aussi de grandes choses qu'il exaltait avec dérision. Il en naissait une profonde mélancolie.


samedi 22 mars 2008

Nuages (7)











« Puis quand le ciel se fendra
et deviendra écarlate comme le cuir rouge (37)
On reconnaîtra les criminels à leurs traits (41)
Voilà l'Enfer qu'ils traitaient de mensonge (43)
Ils feront le va-et-vient entre l'Enfer et une eau bouillante (44)
Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous? (45) »

Ce sont quelques versets de la sourate 55 du Coran. C'est l'annonce du jugement et de la fin des temps sur terre. Ça finit assez mal pour les incroyants. Suivent, pour les autres, des pavillons emplis de houris semblables au rubis et au corail, jamais déflorées, accoudées sur des coussins verts... On sent bien que des efforts sont faits pour vendre la chose, mais ça fait tout de même un peu «midinette».

D'autant que la menace était déjà frelatée, et les promesses plutôt éventées à l'époque de l'invention du Coran. Des récits écrits des siècles auparavant dans des contrées proches avaient également relaté la fin des temps, de manière un peu plus spectaculaire. Et sans grand résultat non plus. Par exemple dans l'Apocalypse de Jean 6-14 «Et le ciel se retira comme un livre qu'on roule».

Le jour des photos, je ne sais pas ce qui c'est passé par la suite. C'était l'heure des informations télévisées avec le tirage de la super cagnotte du Millionnaire, suivi du dernier épisode du feuilleton «Madame Bovary» d'après Flaubert. Nous étions tous impatients de savoir si, dans cette adaptation, l'histoire finirait bien.