Grand jeu-concours Verechtchaguine
Verechtchaguine (ou Vereshchagin) ne s'intéressait qu'aux choses grandioses, aux paysages majestueux, aux ruines vraiment monumentales et aux guerres extrêmement sanglantes. Il a suivi et peint les principales campagnes impérialistes de la Russie tsariste jusqu'à la fin du 19ème siècle. Ce qui lui valut un grand succès.
Pourtant ses représentations de la guerre ne sont jamais flatteuses et sont rarement glorieuses.
Pour exemple, l'Apothéose de la guerre, un des rares tableaux connus hors de Russie, exposé l'an dernier au musée d'Orsay. Comme souvent, la reproduction du catalogue officiel de l'exposition est une calamité ; couleurs, contraste... Le réalisateur du catalogue n'a peut-être jamais vu le tableau, il a trouvé son image sur Internet, qui en héberge des farfelues (voir un florilège sur l'illustration ci-dessus - ceux qui avaient parié que c'était une facétie d'Andy Warhol auront perdu).
Si cette chronique avait au moins 4 ou 5 lecteurs, j'aurais lancé un jeu-concours : quelle est dans ce florilège la reproduction la plus proche de l'original?
La photographie étant interdite à l'exposition, j'ai retouché les images disponibles sur la Toile jusqu'à obtenir, de mémoire, ces couleurs vraisemblablement fidèles.
Verechtchaguine était, comme son professeur J.L. Gérôme, "réaliste jusqu'à l'obsession, poétique et finalement abstrait à force de fixité dans la précision" en dit Jacques Foucart en 1976 dans le Larousse des grands peintres.
Ses œuvres sont exposées presque exclusivement au Musée Russe de Saint-Pétersbourg et à la Galerie Trétiakov à Moscou. Autant dire sur la lune. On comprend mieux l'interprétation débridée qui en est faite. Qui ira vérifier ?
Pourtant ses représentations de la guerre ne sont jamais flatteuses et sont rarement glorieuses.
Pour exemple, l'Apothéose de la guerre, un des rares tableaux connus hors de Russie, exposé l'an dernier au musée d'Orsay. Comme souvent, la reproduction du catalogue officiel de l'exposition est une calamité ; couleurs, contraste... Le réalisateur du catalogue n'a peut-être jamais vu le tableau, il a trouvé son image sur Internet, qui en héberge des farfelues (voir un florilège sur l'illustration ci-dessus - ceux qui avaient parié que c'était une facétie d'Andy Warhol auront perdu).
Si cette chronique avait au moins 4 ou 5 lecteurs, j'aurais lancé un jeu-concours : quelle est dans ce florilège la reproduction la plus proche de l'original?
La photographie étant interdite à l'exposition, j'ai retouché les images disponibles sur la Toile jusqu'à obtenir, de mémoire, ces couleurs vraisemblablement fidèles.
Verechtchaguine était, comme son professeur J.L. Gérôme, "réaliste jusqu'à l'obsession, poétique et finalement abstrait à force de fixité dans la précision" en dit Jacques Foucart en 1976 dans le Larousse des grands peintres.
Ses œuvres sont exposées presque exclusivement au Musée Russe de Saint-Pétersbourg et à la Galerie Trétiakov à Moscou. Autant dire sur la lune. On comprend mieux l'interprétation débridée qui en est faite. Qui ira vérifier ?
7 commentaires :
J'aime pas les concours où on sait pas ce qu'on gagne.
Je préfère donc jouer sur TF1 ou M6. Les questions sont difficiles,
par ex : qui est joueur de football 1. Madonna 2. Zidane.. Difficile en effet, car on peut confondre Madonna et Maradona (orthographe à vérifier).Mais à moi, on me la fait pas.
Le jeu est en outre un peu coûteux : 2 SMS l'appel + 15,75 € par minute.
Mais ça vaut le coup. On peut gagner l'intégrale des Bronzés 3 si on est tiré au sort parmi les 15.263.546 spectateurs ayant répondu correctement(il y a beaucoup de com.. plètements accros au foot en France).
EN conclusion, quand vous aurez des lots valables, je jouerai à vos quizz, pas avant.
votre florilège ne manque pas de piquant... et j'ai effectivement cru à du popart.
Je suis fan de Verechtchaguine. J'ai eu la chance de voir ce tableau extraordinaire "en vrai" il y a quelques années, dans une expo en Allemagne (je crois), . Il a exercé sur moi une fascination considérable, au point que les gardiens finissaient par me tourner autour, à force de me voir planté devant lui, en contemplation...
Rien ne peut rendre compte de son acuité, cependant j'en ai un souvenir probablement plus contrasté dans son ensemble, et un peu plus "doré"dans l'environnement (le sol, la lumière flatteuse et trop belle rendant encore plus inacceptable la vision des crânes), disons avec un peu plus de sépia dans le ton? Mais c'était en 1999 ou 2000, autant dire... avnt-guerre. Enfin et surtout, je me rends compte que l'image que je garde en mémoire ne comportait quasiment pas de ciel, en tout cas pas de ciel bleu; donc au bout du compte je dirais que la 3e image dans la colonne de droite en partant du haut me parait la plus juste, ou la moins fausse (mais encore une fois, c'est une question de souvenir, et hmmm).
Je n'ai pas encore exploré votre site (je suis entrée chez vous en cherchant une image de ce tableau,pour tout vous dire) mais je crois que cela va être avec plaisir.
Ah, quand la mémoire est confrontée à de médiocres reproductions! Malgré votre souvenir, je vous garantis ma version sans trop hésiter. Je vous garantis ce bel ocre du sol qui se dégrade en presque roux vers l'horizon, le bleu vif de la ligne de montagnes et celui plus doux du ciel. Les conditions d'éclairage de votre exposition de 1999 étaient peut-être faibles, le vernis du tableau a peut-être été nettoyé entre 1999 et 2005?
Si vous êtes intéressée par les questions de couleurs et de reproduction, choisissez le mot "couleur" dans le menu déroulant de la colonne de droite du blog, ce qui vous proposera toutes mes chroniques sur ce sujet, qui me préoccupe pas mal (j'ai visité plusieurs fois la grande rétrospective "Georges de la Tour" avec un nuancier Pantone à la main, tellement l'absence de soin de la plupart des reproductions de La Tour me révolte).
Bonne visite.
Vous avez vu l'heure? Moi, j'en ai vu plusieurs... Plusieurs heures à me promener dans les cimetières du monde, m'arrêter sur un banc, rencontrer Callas dans la peau de Bouddha, un bouquet de fleurs vraies dans une main de pierre, la mort allanguie comme un chat, rire à toutes sortes d'absurdités, nourrir un de mes chats, partir, revenir, pousser des portes, y trouver un regard, ouvrir des vasistas sur l'âme des nuages, y rencontrer mes anges de nuit...
Quel bonheur...
Mais j'en étais sûre, et je l'avais dit!
Merci
Bon, avec tout ça, je me rends compte que je ne vous ai pas répondu. Fatale grossièreté de ma part...
Tout est possible en ce qui concerne ma mémoire, et en particulier les pires trahisons. Pour tout vous dire, je serais probablement le plus exécrable témoin au monde - je parle de crimes et délits plus que de mariages, quoique...- En effet, il m'est chroniquement impossible de me souvenir si les gens que je viens de croiser sont à lunettes ou à barbe, croches ou ingambes, blonds ou bruns... La sensation générale (brave homme/ sale con, globalement) m'importe plus... mais bien sûr cela ne fonctionne pas en peinture. Donc tout (pour moi) est affaire de rencontre instantanée, car je sais par expérience qu'il ne m'arrivera probablement pas la même émotion deux fois devant le même tableau. Ainsi, j'ai vu deux expositions Rothko, une à Paris, l'autre à la Fondation Beyeler de Basel - connaissez-vous cet endroit sublime? J'ai parcouru la première à grands pas impatients, et fondu en larmes devant la deuxième. Il faut aller à Basel!
A Moscou, j'ai parlé à mes interprètes de Verechtchaguine: je cherchais un livre sur lui. Pour elles, il était comme une vieille lune sympathique- un peu comme chez nous les pubs pour Dim... Quand elles nous ont demandé quel était notre peintre préféré, mon déco déclara "Soulages" et moi "de la Tour".
Comme il y avait une exposition Soulages à ce moment-là, nous y sommes allés bras dessus, bras dessous, tous ensemble; et alors, la honte... elle était atrocement mal éclairée, mal conçue, pataudement scénographiée: pathétique comme du Tchaïkovsky joué par l'ensemble instrumental de Rezé... Grande déception de nos amies russes, qui commencèrent à nous (pourtant, je n'y étais pour rien) regarder comme des sortes de pervers... Et de fait, les merveilleux noirs nuancés et profonds (en principe) paraissaient gris et plats, uniformes badigeons et presque pédants sous cette lumière indifférente . Une oeuvre d'art, pour donner tout ce qu'elle est, a terriblement besoin d'être aimée, mais aussi d'un bon chef op... exactement comme Greta Garbo. Imagine-t-on Garbo dans du Etienne Chatiliez??
Evidemment, tout cela n'a rien à voir avec la question des couleurs, et pour cause. De toute manière, je suis tellement révoltée contre la médiocrité du monde dans son ensemble que souffrir à cause de ou pour la Tour est déjà en soi un plaisir.
Je suis allé une fois à Bâle, ça doit faire presque vingt ans, et la fondation n'était pas ouverte au public. J'y étais pour le portrait de sa femme et ses deux enfants par Hans Holbein, pour quelques Füssli, et peut-être des Vallotton que ma mémoire de poisson avarié a totalement oubliés.
Vous dites (ou j'ai mal compris) que la lumière n'a rien à voir avec les couleurs. Au contraire, c'est l'essentiel de la couleur. Un peu comme pour vous, j'ai eu ma révélation Rothko dans des conditions parfaites d'exposition et de lumière, en 1983 à la Tate Gallery de Londres. C'est dans les pays qui manquent de lumière qu'on découvre la peinture, peut-être parce que les architectes doivent mettre tout en œuvre pour inviter et accueillir la lumière. Dans le sud on s'ingénie à l'empêcher d'entrer. Demandez à un amateur d'art qui sort du musée des Offices de Florence la nuance de certaines couleurs de la "naissance de Vénus" de Botticelli! Laissez-le d'abord se ré-habituer à la lumière du jour. Il aura vu dans la pénombre une espèce de grand dessin gracieux et grisâtre. Et encore faut-il qu'il ait eu la chance d'être parmi les premiers à entrer dans la grande salle des Botticelli.
J'aime bien votre expression "souffrir à cause de la Tour est déjà un plaisir", mais elle atteint vite des limites insupportables dans de tels musées. C'est pourquoi je n'y vais plus beaucoup.
Etre ou ne pas être masochiste en art...
J'ai découvert les couleurs en faisant des éclairages. Il y a des nuances que je ne soupçonnais pas avant, pire: que je ne voyais pas. C'est pourquoi je n'étais pas très attentive à la peinture, à l'époque. L'avantage de vieillir: on apprend.
La lumière peut faire applaudir les gens au milieu d'un air sans que kle public comprenne ce qu'il applaudit, à l'inverse peut faire rater un duo si elle est mal choisie. Bien sûr, je parle plutôt d'éclairage en l'occurence.
On peut faire mentir une scène en lumière. Ou lui faire avouer ce qu'elle a dans le ventre...
Au début, je pensais que la lumière était le costumier du décor. Maintenant, je sais que la lumière est le véritable metteur en scène- ce qui donnerait raison à Bob Willson, mais je n'irai pas jusque -là.
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