dimanche 8 avril 2012

Envies de Venise (1 de 4)

Tout à coup, au bout d'une de ces petites rues, il semblait que dans la matière cristallisée se fût produite une distension. Un vaste et somptueux campo à qui je n'eusse assurément pas, dans ce réseau de petites rues, pu deviner cette importance, ni même trouver une place, s'étendait devant moi entouré de charmants palais pâles de clair de lune. C'était un de ces ensembles architecturaux vers lesquels, dans une autre ville, les rues se dirigent, vous conduisent et le désignent. Ici, il semblait exprès caché dans un entrecroisement de ruelles, comme ces palais de contes orientaux où on mène la nuit un personnage qui, ramené chez lui avant le jour, ne doit pas pouvoir retrouver la demeure magique où il finit par croire qu'il n'est allé qu'en rêve.
Marcel Proust
La fugitive (Albertine disparue), chapitre 2, séjour à Venise.

Tout a été dit sur Venise. Cinq-cents millions de fois, si on croit un célèbre moteur de recherche (et si on inclut les pages en langue étrangère). Tout a été dit, même jusqu'au dégoût (qu'on se rappelle le guide des toilettes de la ville).
Mais que faire contre une obsession ? La satisfaire. Alors le mois sera consacré à des vues de Venise, sans commentaires.



LES OMBRES



2 commentaires :

Le Professore a dit…

ah tu me fous le blues

Costar a dit…

Et ça durera tout le mois. Désolé !