Le détroit
Quand il atteint l’extrémité du continent européen à Gibraltar, le touriste émerveillé découvre face à lui, sur l’impétueuse surface marine, une ile vaste et montagneuse ; c'est l'Afrique.
15 kilomètres de courants marins séparent ici les deux continents, du rocher de Gibraltar à la montagne Musa (djebel Moussa).
Depuis 2001, au pied de cette montagne, dans une grotte et un abri appelés Cabililla, près de la petite ville de Benzu (dans l'enclave espagnole de Ceuta revendiquée par le Maroc), une équipe d'archéologues de Cadix gratte, fouille et inventorie. Des ancêtres des lointaines époques paléolithiques et néolithiques y auraient laissé trainer, voilà 10 000 à 200 000 ans, des milliers d'outils variés et des déchets domestiques. Les outils seraient de style moustérien et similaires aux vestiges découverts en face, dans les grottes de Gibraltar et de l’Andalousie.
Alors les archéologues de Cadix en déduisent que le détroit aurait été franchi, longtemps avant les Phéniciens et les carthaginois, dès la préhistoire. La presse marocaine s'emporte et, dans un splendide raccourci chronologique, s’exclame « l’homme de Neandertal a peuplé l’Espagne en partant du Maroc ».
Pourquoi pas ? L'idée n'est pas choquante. Il y a 50 000 et jusqu'à 20 000 ans, les glaces avaient envahi le continent européen, le niveau des mers était plus bas de 100 à 150 mètres et de nombreuses iles parsemaient le détroit (en Asie l’Homme aurait même profité de ce rafraichissement pour aller embêter le kangourou jusqu'en Australie).
Et les saisons étaient tellement glaciales que c'est peut-être plutôt l'andalou moustérien qui le premier a choisi de passer ses vacances au Maroc.
Cependant les manuels officiels disent aujourd'hui qu'au lieu de tendre le bras pour gouter les oranges qu'il voyait presque de son balcon, sa fibre aventurière l’aurait plutôt incité à faire le tour de la Méditerranée en passant par les pays du Levant, ce qui lui aurait encore pris quelques dizaines de millénaires.
Notre connaissance de la préhistoire est encore si capricieuse…
15 kilomètres de courants marins séparent ici les deux continents, du rocher de Gibraltar à la montagne Musa (djebel Moussa).
Depuis 2001, au pied de cette montagne, dans une grotte et un abri appelés Cabililla, près de la petite ville de Benzu (dans l'enclave espagnole de Ceuta revendiquée par le Maroc), une équipe d'archéologues de Cadix gratte, fouille et inventorie. Des ancêtres des lointaines époques paléolithiques et néolithiques y auraient laissé trainer, voilà 10 000 à 200 000 ans, des milliers d'outils variés et des déchets domestiques. Les outils seraient de style moustérien et similaires aux vestiges découverts en face, dans les grottes de Gibraltar et de l’Andalousie.
Alors les archéologues de Cadix en déduisent que le détroit aurait été franchi, longtemps avant les Phéniciens et les carthaginois, dès la préhistoire. La presse marocaine s'emporte et, dans un splendide raccourci chronologique, s’exclame « l’homme de Neandertal a peuplé l’Espagne en partant du Maroc ».
Pourquoi pas ? L'idée n'est pas choquante. Il y a 50 000 et jusqu'à 20 000 ans, les glaces avaient envahi le continent européen, le niveau des mers était plus bas de 100 à 150 mètres et de nombreuses iles parsemaient le détroit (en Asie l’Homme aurait même profité de ce rafraichissement pour aller embêter le kangourou jusqu'en Australie).
Et les saisons étaient tellement glaciales que c'est peut-être plutôt l'andalou moustérien qui le premier a choisi de passer ses vacances au Maroc.
Cependant les manuels officiels disent aujourd'hui qu'au lieu de tendre le bras pour gouter les oranges qu'il voyait presque de son balcon, sa fibre aventurière l’aurait plutôt incité à faire le tour de la Méditerranée en passant par les pays du Levant, ce qui lui aurait encore pris quelques dizaines de millénaires.
Notre connaissance de la préhistoire est encore si capricieuse…
Au pied du rocher de Gibraltar, une mosquée éclatante regarde l'horizon africain depuis 1997.
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