Un peu d'éthologie
Qui a vu un jour un être proche emporté par l’exaltation, la déception ou la douleur devant un match de football, qui a entendu ses exclamations injurieuses, ses réflexions primaires, qui a observé sa ferveur idolâtre excitée par le fanatisme patriotique est fatalement pris de compassion devant cette affection qui défigure le visage et réduit le jugement.
Il se prend à chercher l'origine de ce mal étrange, mais le problème n'est pas simple, car il constate vite que les critères à peu près objectifs, comme le talent des joueurs ou la qualité des combinaisons de jeu y sont de peu de valeur. Sans quoi tous vénèreraient les mêmes équipes, ce qui n'est pas le cas, chacun admirant généralement les porteurs des couleurs de son pays, de sa ville, de son clocher.
Il faut fouiller plus loin dans les profondeurs de l’esprit humain.
Étienne de la Boétie écrivait déjà au milieu du 16ème siècle « la nature de l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne ». Car c'est pendant la longue période d’éducation de l’humain que sont implantées les règles d'appartenance au groupe. L'enfant comprend qu'il ne serait rien sans les autres, qu'il leur doit d'être vivant, et qu'il devra manifester sa gratitude en respectant leurs conventions et reproduisant leur comportement. Lentement la soumission au groupe se dépose par couches dans son subconscient, et devient un réflexe au point qu’on la croit instinctive.
Et le réflexe profite alors de la moindre faiblesse pour ressurgir. Dès que pointe pour l’humain l'envie de reposer un peu sa conscience raisonnante, le groupe est là qui l’aide à résister contre le flot sans fin de la réalité, comme il lui a jadis permis de survivre.
Lors des manifestations populaires, cette réaction d’abandon est soutenue et amplifiée par la présence immédiate des autres.
C'est certainement la solution de facilité, le refuge infantile, mais cet effacement des responsabilités individuelles recèle peut-être des vertus constructives, on entend parfois dire qu’une société est plus que l’ensemble de ses composants.
Les avis sont partagés. D’autres pensent qu’elle est nécessairement moins, qu’elle est son plus petit dénominateur commun, comme Jacques A. Bertrand, fin connaisseur, le dit dans Les autres c’est rien que des sales types « Le Groupe échappe à la plupart des lois mathématiques et biologiques courantes, ainsi qu'au bon sens le plus commun. En effet, dans le Groupe, les neurones ne s'ajoutent pas, ils se retranchent. Le quotient intellectuel du Groupe est inférieur à celui du plus bête des éléments qui le composent. Constitué de trouillards, le Groupe n'a pas peur. Le groupe fait des choses que pratiquement aucun de ses membres n'aurait songé à faire tout seul. »
C’est qu’en fait le groupe n’est ni plus ni moins que ses composants. Il n’est rien qu’un nombre. Pâte malléable et sans cervelle il se laisse entrainer par le premier courant venu. Que sa cause soit juste ou non n’importe pas. Il peut même arriver qu’il fasse le bien.
Il se prend à chercher l'origine de ce mal étrange, mais le problème n'est pas simple, car il constate vite que les critères à peu près objectifs, comme le talent des joueurs ou la qualité des combinaisons de jeu y sont de peu de valeur. Sans quoi tous vénèreraient les mêmes équipes, ce qui n'est pas le cas, chacun admirant généralement les porteurs des couleurs de son pays, de sa ville, de son clocher.
Il faut fouiller plus loin dans les profondeurs de l’esprit humain.
Étienne de la Boétie écrivait déjà au milieu du 16ème siècle « la nature de l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne ». Car c'est pendant la longue période d’éducation de l’humain que sont implantées les règles d'appartenance au groupe. L'enfant comprend qu'il ne serait rien sans les autres, qu'il leur doit d'être vivant, et qu'il devra manifester sa gratitude en respectant leurs conventions et reproduisant leur comportement. Lentement la soumission au groupe se dépose par couches dans son subconscient, et devient un réflexe au point qu’on la croit instinctive.
Et le réflexe profite alors de la moindre faiblesse pour ressurgir. Dès que pointe pour l’humain l'envie de reposer un peu sa conscience raisonnante, le groupe est là qui l’aide à résister contre le flot sans fin de la réalité, comme il lui a jadis permis de survivre.
Lors des manifestations populaires, cette réaction d’abandon est soutenue et amplifiée par la présence immédiate des autres.
C'est certainement la solution de facilité, le refuge infantile, mais cet effacement des responsabilités individuelles recèle peut-être des vertus constructives, on entend parfois dire qu’une société est plus que l’ensemble de ses composants.
Les avis sont partagés. D’autres pensent qu’elle est nécessairement moins, qu’elle est son plus petit dénominateur commun, comme Jacques A. Bertrand, fin connaisseur, le dit dans Les autres c’est rien que des sales types « Le Groupe échappe à la plupart des lois mathématiques et biologiques courantes, ainsi qu'au bon sens le plus commun. En effet, dans le Groupe, les neurones ne s'ajoutent pas, ils se retranchent. Le quotient intellectuel du Groupe est inférieur à celui du plus bête des éléments qui le composent. Constitué de trouillards, le Groupe n'a pas peur. Le groupe fait des choses que pratiquement aucun de ses membres n'aurait songé à faire tout seul. »
C’est qu’en fait le groupe n’est ni plus ni moins que ses composants. Il n’est rien qu’un nombre. Pâte malléable et sans cervelle il se laisse entrainer par le premier courant venu. Que sa cause soit juste ou non n’importe pas. Il peut même arriver qu’il fasse le bien.
Sait-on combien il faut fondre d’individus pour former un groupe ?
Et puis à l’extérieur il y a les autres, les rétifs, ceux qui, par on ne sait quelle inconséquence de la nature, refusent de suivre le groupe. Ils voudraient bannir les drapeaux des compétitions sportives, éliminer les hymnes, peut-être les compétitions elles-mêmes, les frontières, les pays et puis quoi encore, les guerres sans doute ? Pauvres malades.
1 commentaire :
Les hommes sont faits, nous dit-on,
Pour vivre en bande, comme les moutons.
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin...Je suis d'la mauvaise herbe,
Brave gens, brave gens,
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés!
(G.B)
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