Améliorons les chefs-d'œuvre (6)
Certainement, l’affaire a été relayée à profusion par la presse, mais quand un fonctionnaire et artiste chinois met sa fonction et son habileté au service de l’amélioration d’une quantité de chefs-d’œuvre de la peinture chinoise, Ce Glob est Plat, promoteur du concept, se doit de le relater.
De 2004 à 2006, un archiviste de haut rang de l’Académie des beaux-arts de Canton (Guangzhou) a remplacé, dans les galeries de l’école, 143 peintures et calligraphies de grands maitres chinois par des copies de sa main, tandis qu’il négociait les originaux sur le marché de l’art par l’intermédiaire d’une maison d’enchères très officielle.
Puis il plaçait ses gains dans l’immobilier et la peinture. Qui lui reprocherait ces placements judicieux ?
Et puis en 2014, un spécialiste identifiait dans une vente le sceau de l’Académie des beaux-arts sur une œuvre mise aux enchères.
Le fautif a reconnu ses méfaits, 125 originaux vendus. Il s’est un peu défendu en prétendant y avoir été incité lors de sa prise de fonctions, quand il a remarqué que la pratique était déjà bien installée à l’Académie qui exposait déjà des faux.
Hélas s’il est bon que les œuvres du passé, qui fatiguent et se détériorent, soient régulièrement renouvelées par de fraiches copies, ça ne devrait jamais être au détriment de la qualité, ce qui semble malheureusement être le cas ici.
Car parmi les faux qui lui sont reprochés, le faussaire affirme qu’il y a déjà, après quelques années seulement, des copies de ses propres copies, et qu’il reconnait à leur médiocre qualité, ce qui le navre.
On raconte que c’est chose fréquente en Chine et que les musées regorgent de faux. Le musée de Jibaozhai, par exemple, aurait été fermé en 2013 parce que la grande majorité de ses milliers d’objets étaient des copies.
Ces choses-là se passent toujours aux antipodes.
Cependant on le dit aussi, dans une mesure plus modeste, d’autres musées de première grandeur, de l’Art Institute de Chicago au Centre Pompidou de Paris qui faillit acheter trois faux Mondrian en 1978.
Personne n’est parfait.
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