Gilles de Rais, sauveur d'Orléans
Chaque année autour du 8 mai, depuis plus de 580 ans et dans de somptueuses réjouissances qui réunissent le gratin de la politique et des autorités ecclésiastiques, la municipalité d’Orléans fête la libération au printemps 1429 de la ville alors assiégée par les troupes anglaises.
Ce sont les « Fêtes johanniques », parce que l’exploit est attribué à la mythique sainte Jeanne d’Arc, par le moyen de quelques miracles, notamment une opportune inversion soudaine du sens du vent.
En réalité, on constate en lisant les historiens qui relatent l’évènement, que ce sont Gilles de Rais et deux ou trois autres barons soudards, aidés de quelques centaines de mercenaires et d’un bon sens tactique, qui ont fait le travail.
Les initiatives guerrières de Jeanne, jugées peu réalistes ou inappropriées, furent semble-t-il rejetées par les militaires.
Mais Jeanne était à l’époque en tournée promotionnelle et montrait de vraies aptitudes publicitaires, et le mythe a préféré retenir la jeune fille vierge devenue sainte plutôt que le barbu balafré excommunié pour des motifs sordides. Ça fait tout de même plus convenable sur une affiche 4 par 3 en quadrichromie.
À l’époque, guerroyer se faisait à ses propres frais, et Gilles menait en plus une vie dispendieuse (il aurait flambé une fortune à Orléans entre 1434 et 1435). Il était en train de ruiner toute sa famille, et avait même repris par la ruse et les armes une propriété qu’il avait vendue. Tout cela lui avait attiré de concevables inimitiés et l’hostilité procédurière de sa famille.
Alors on lui reprocha ses écarts de moralité, qu’on avait jusqu’alors couverts, et il fut jugé pour les crimes d’apostasie hérétique, d’évocation des démons, de sodomie et égorgement de plus de cent-quarante enfants de l'un et de l'autre sexe. Ce qui n’est pas rien, même pour un maréchal de France.
Finalement Jeanne et Gilles ont été carbonisés sur un bucher, Jeanne asphyxiée puis brulée trois fois pour qu’il n’en reste rien, en 1431, et Gilles, d’abord pendu puis partiellement brulé, à sa demande pour qu’un peu de matière puisse être inhumée, en 1440. Jeanne a été réhabilitée, après 25 ans, pour corruption et fraude des principaux responsables du procès, qui étaient morts depuis.
Gilles n’a jamais été innocenté.
Cependant en mai, quand la ville d’Orléans pavoise rues, maisons et monuments, l’Évêché reconnaissant honore encore la mémoire de Gilles de Rais, bienfaiteur de la ville, meurtrier en série, pédophile et toujours excommunié, en le plaçant (flanqué d’un blason erroné) au cœur de la cathédrale et à la droite du Christ.
Ce sont les « Fêtes johanniques », parce que l’exploit est attribué à la mythique sainte Jeanne d’Arc, par le moyen de quelques miracles, notamment une opportune inversion soudaine du sens du vent.
En réalité, on constate en lisant les historiens qui relatent l’évènement, que ce sont Gilles de Rais et deux ou trois autres barons soudards, aidés de quelques centaines de mercenaires et d’un bon sens tactique, qui ont fait le travail.
Les initiatives guerrières de Jeanne, jugées peu réalistes ou inappropriées, furent semble-t-il rejetées par les militaires.
Mais Jeanne était à l’époque en tournée promotionnelle et montrait de vraies aptitudes publicitaires, et le mythe a préféré retenir la jeune fille vierge devenue sainte plutôt que le barbu balafré excommunié pour des motifs sordides. Ça fait tout de même plus convenable sur une affiche 4 par 3 en quadrichromie.
À l’époque, guerroyer se faisait à ses propres frais, et Gilles menait en plus une vie dispendieuse (il aurait flambé une fortune à Orléans entre 1434 et 1435). Il était en train de ruiner toute sa famille, et avait même repris par la ruse et les armes une propriété qu’il avait vendue. Tout cela lui avait attiré de concevables inimitiés et l’hostilité procédurière de sa famille.
Alors on lui reprocha ses écarts de moralité, qu’on avait jusqu’alors couverts, et il fut jugé pour les crimes d’apostasie hérétique, d’évocation des démons, de sodomie et égorgement de plus de cent-quarante enfants de l'un et de l'autre sexe. Ce qui n’est pas rien, même pour un maréchal de France.
Finalement Jeanne et Gilles ont été carbonisés sur un bucher, Jeanne asphyxiée puis brulée trois fois pour qu’il n’en reste rien, en 1431, et Gilles, d’abord pendu puis partiellement brulé, à sa demande pour qu’un peu de matière puisse être inhumée, en 1440. Jeanne a été réhabilitée, après 25 ans, pour corruption et fraude des principaux responsables du procès, qui étaient morts depuis.
Gilles n’a jamais été innocenté.
Cependant en mai, quand la ville d’Orléans pavoise rues, maisons et monuments, l’Évêché reconnaissant honore encore la mémoire de Gilles de Rais, bienfaiteur de la ville, meurtrier en série, pédophile et toujours excommunié, en le plaçant (flanqué d’un blason erroné) au cœur de la cathédrale et à la droite du Christ.
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