samedi 24 février 2018

Galerie nationale d’Écosse (1 de 2)


Comme nombre d’autres grands musées européens et américains, et sans attendre que le phare de tous les musées de la galaxie, le Louvre de Paris, daigne s’allumer, le musée national d’Écosse à Edimbourg (Scottish National Gallery Edinburgh) vient de mettre en ligne, accessibles à tous, des photographies de très haute qualité de presque toutes ses collections, de peinture, aquarelle, sculpture, photographie, dessin, y compris la galerie de portraits et les réserves, qui sont considérables (92 000 œuvres au total).
Et sous la condition d’une inscription légère, de bonnes reproductions peuvent être téléchargées et utilisées gratuitement.

Comme à l'habitude, quand s’ouvrent à l’internaute insatiable les collections d’un grand musée, il s’oublie dans une errance sans fin sur les détails de chefs d’œuvre dont il ne connaissait jusqu’à présent que de médiocres clichés.
Il y découvre que parmi les trois versions connues de l’énigmatique scène luministe du Greco (garçon allumant une chandelle avec un singe et un homme), celle d’Edimbourg (détail illustration 1) est certainement la plus belle.
Il contemple la souplesse du dessin de Giambattista Tiepolo dans l’immense toile « la découverte de Moïse » (détail ill. 2), dont manque la partie droite (un hallebardier) qui se trouve à Turin (une copie réduite mais complète peinte par son fils, Giandomenico, aujourd’hui à Stuttgart, prouve la séparation).
Il s’amuse à parcourir les détails délirants de « l’allégorie des 2 testaments » d’Hans Holbein, dont ce Christ ressuscité qui foule du pied un squelette et un démon clownesque (détail ill. 3), ou les foisonnantes élucubrations érotico-féeriques de Sir Noel Paton.
Enfin il admire tant de portraits renommés (détails ill. 4), par Gainsborough, par le sculpteur Medardo Rosso, et, par Allan Ramsay, celui de sa femme Margareth Lindsay vers 1760, l’un des plus beaux portraits de l’histoire de la peinture.

À suivre...





6 commentaires :

Anonyme a dit…

Heureusement que vous êtes là pour nous signaler ça !
J'ai fait rentrer du bois. Je vais pouvoir passer quelques belles soirées à m'abîmer** dans la contemplation de ces trésors à moi inaccessibles.
Merci.

pi

** Avec le circonflexe, c'est tout de même bellement évocateur, ne trouvez-vous donc point ? Abîmer... me voilà déjà parti...

Costar a dit…

De la cime à l’abîme, l’accent est devenu un fétiche que nos souvenirs d’école ont doté d’une destinée dramatique. Attention, avec ou sans accent un abîme reste un abime. Absorbez-vous dans ce musée, mais n’oubliez pas de surveiller le feu.

Anonyme a dit…

Je voudrais vous poser une question, sans malice aucune. C'est juste pour nourrir ma réflexion.
Je relève dans votre présente chronique les mots :
- photographie, à l'orthographe archaïsante
- musée, à la terminaison absurdement féminine
- sculpteur, dont le "p" central n'a pas lieu d'être
- femme, dont la sonorité ne correspond pas à la forme
Que n'écrivez-vous pas "fotografie", "musé", sculteur" et "fame" ? N'est-ce pas là, de votre part également, une forme de fétichisme ? Car, après tout, tout comme "l'abime" reste un abîme, une "fame" reste une femme...

Costar a dit…

Ah que vous êtes malissieux !

Parce qu’en matière d’orthographe vous ne trouverez pas plus légaliste que votre serviteur, qui n’était pas très bon et qui l’a apprise sur le tard, en lisant beaucoup.
Le jour où, très tardivement également, j’ai réalisé que l’Académie française préconisait dans l’indifférence générale des rectifications simplificatrices de l’orthographe depuis 1990 (annexées à la 9ème édition du Dictionnaire en 1992), je me suis par couardise empressé d’en respecter les recommandations à la lettre (mais j’en rate parfois, je l’admets).

Et puis la verve persuasive du coordonateur de ces évolutions, Michel Rocard, m’a conquis.

Et quand j’entends ces lettrés que des années d’étude ont formés aux difficultés amphigouriques et souvent illogiques et qui s’arcboutent contre un nombre limité de simplifications et quelques retours à la logique, et les simagrées des grands défenseurs de la complexité de la langue (le brave Onfray et son mauvais français qui se ridiculise avec ses arguments absurdes et incohérents), et ces membres mêmes de l’Académie, comme la secrétaire perpétuelle, qui protestent alors qu’ils ont eux-mêmes validé et soutenu ces rectifications 20 ans auparavant, alors mon sens de la provocation se réveille et très vite cela devient un jeu.

Bien sûr je suis comme vous surpris voire énervé de lire ces orthographes approximatives qui fleurissent sur internet, y compris sur les sites de la grande presse, et celles que vous me conseillez me choqueraient certainement, d’ailleurs écrire moi-même « le mois d’aout » me surprend toujours un peu, mais je prends cela comme une sorte de purgatif nécessaire.

Anonyme a dit…

Se réclamer de l'Académie par "sens de la provocation", voilà qui en effet pousse l'anticonformisme assez loin.
Ceci dit, vos positions sont étayées, j'en prends bonne note. Merci !
Cordialement,
pi
On peut tout de même rêver un peu avec la forme des mots ? :

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Costar a dit…

Cet ..... de Gougueule n'aime pas les calligrammes, refuse les espaces en début de ligne et n'accepte pas les images ! Mais où va la poésie ?

Ici, très très loin...