La vie des cimetières (79)
Quand en 52 avant l’ère actuelle, après un mois de siège, le proconsul César Jules eut fait massacrer, vieillards, femmes et enfants compris, précise-t-il, les 40 000 gaulois de la ville d’Avaricum (aujourd’hui Bourges), une des plus belles et puissantes villes de la Gaule, affirme-t-il, il la fit transformer en une cité gallo-romaine, bourgeoise, avec tout le confort et les commodités modernes.
Enfin c’est Jules lui-même qui raconte cela, parce que les archéologues n’ont toujours pas trouvé, à Bourges et alentour, les vestiges qui confirmeraient la moindre des affirmations de sa grande auto-hagiographie (la Guerre des Gaules) sur Avaricum et sa bataille. La tendance des historiens est de penser qu’il a beaucoup surévalué l’importance de la ville et surtout celle de Vercingétorix histoire de gonfler la grandeur de ses conquêtes aux yeux de Rome, comme le ferait tout militaire friand de pouvoir politique.
Ce qui est certain est la prospérité « à la romaine » que connut la région d’Avaricum pendant plusieurs siècles. Le musée du Berry, à Bourges, en expose les preuves archéologiques.
La salle la plus marquante est certainement, au rez-de-chaussée, la grande pièce des vestiges gallo-romains, essentiellement peuplée de stèles funéraires des premier et deuxième siècles, 220 dit le dépliant, alignées comme dans un cimetière, avec ses allées pavées et son gravier, sous la molle lumière zénithale d’une verrière.
Reconstitution anachronique, si l'on écoute les spécialistes, car la loi romaine, pour des raisons sanitaires et religieuses, interdisait incinérations et ensevelissements concentrés dans les cités. Alors les habitants enterraient les restes aux portes des agglomérations, le long des routes, sans ordre particulier, et marquaient l’emplacement d’une stèle orientée pour que les dédicaces soient lues par les passants et les voyageurs, condition de la « survie de l’âme » des défunts. Aujourd'hui la pierre est usée, le déchiffrage est malaisé.
Dans la même pièce du musée, une belle mosaïque gallo-romaine, prophétique, comporte déjà, incrustée avec les tesselles d’origine, sa propre date de découverte en 1863.
Ces anachronismes désuets font le charme de ces petits musées de province délaissés. Dans les salles désertées, les objets s’efforcent de retourner au silence d’où on les a extraits quelque temps pour l’édification scientifique des populations.
Le musée du Berry est de ces établissements publics modestes, humble au point d’être le seul sans doute en France à ne pas forcer le touriste à passer par la boutique en fin de visite.
Enfin c’est Jules lui-même qui raconte cela, parce que les archéologues n’ont toujours pas trouvé, à Bourges et alentour, les vestiges qui confirmeraient la moindre des affirmations de sa grande auto-hagiographie (la Guerre des Gaules) sur Avaricum et sa bataille. La tendance des historiens est de penser qu’il a beaucoup surévalué l’importance de la ville et surtout celle de Vercingétorix histoire de gonfler la grandeur de ses conquêtes aux yeux de Rome, comme le ferait tout militaire friand de pouvoir politique.
Ce qui est certain est la prospérité « à la romaine » que connut la région d’Avaricum pendant plusieurs siècles. Le musée du Berry, à Bourges, en expose les preuves archéologiques.
La salle la plus marquante est certainement, au rez-de-chaussée, la grande pièce des vestiges gallo-romains, essentiellement peuplée de stèles funéraires des premier et deuxième siècles, 220 dit le dépliant, alignées comme dans un cimetière, avec ses allées pavées et son gravier, sous la molle lumière zénithale d’une verrière.
Reconstitution anachronique, si l'on écoute les spécialistes, car la loi romaine, pour des raisons sanitaires et religieuses, interdisait incinérations et ensevelissements concentrés dans les cités. Alors les habitants enterraient les restes aux portes des agglomérations, le long des routes, sans ordre particulier, et marquaient l’emplacement d’une stèle orientée pour que les dédicaces soient lues par les passants et les voyageurs, condition de la « survie de l’âme » des défunts. Aujourd'hui la pierre est usée, le déchiffrage est malaisé.
Dans la même pièce du musée, une belle mosaïque gallo-romaine, prophétique, comporte déjà, incrustée avec les tesselles d’origine, sa propre date de découverte en 1863.
Ces anachronismes désuets font le charme de ces petits musées de province délaissés. Dans les salles désertées, les objets s’efforcent de retourner au silence d’où on les a extraits quelque temps pour l’édification scientifique des populations.
Le musée du Berry est de ces établissements publics modestes, humble au point d’être le seul sans doute en France à ne pas forcer le touriste à passer par la boutique en fin de visite.
1 commentaire :
ça c'est drôle : "une belle mosaïque gallo-romaine, prophétique"
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