C'est la crise !
On dit partout que c’est la crise, la presse, la radio, et même notre cher monarque qui s’en fait l’écho et soutient les pauvres en refondant le droit du travail et la fiscalité, dit-on. Mais nous, on ne le sent pas vraiment, les affaires vont, et les dividendes ont tendance à se multiplier (humour).
Un signe préoccupant, pourtant, vient de se produire. Avez-vous suivi la première vente de tableaux de la collection Rockefeller chez Christie’s ? C’était le 8 mai en fin de soirée. Non ? Ah quel dommage, c’était…
Ça commençait modestement, par une petite aquarelle de Picasso, une petite pomme de 15 centimètres, pas vraiment verte, pas jaune non plus, mais alors vraiment pomme, pour une fois. Elle n’est partie qu’à 4 millions de dollars, oui, c’est peu. Heureusement, le deuxième lot faisait décoller la vente, un truc cubiste de Juan Gris, vous savez, je n’aime pas trop ce peintre, je n’y comprends rien, mais à ce prix-là, 32 millions, on est moins regardant, ça décore un coin de salon.
Et puis les lots suivants, Delacroix, Corot, Gauguin, Manet ont fait des prix honorables, 8 millions ou plus. Un Matisse un peu débraillé et un Monet bâclé, mais grand, pour une chambre claire par exemple, ont tout de même fait plus de 80 millions. Oui , chacun. Vous plaisantez !
Et le clou de la soirée, la fillette nue de Picasso, vous savez, elle est debout ? Mais si, vous l’avez certainement déjà vue, vous faites semblant, libertin que vous êtes. Dans les catalogues elle est nommée « fillette à la corbeille fleurie ». Non, on ne reconnait pas bien les fleurs. Les prix montaient, à coups de millions, c’était interminable, mais tellement palpitant. 115 millions ! Quelle exaltation dans la salle des ventes !
Et il restait 30 lots à passer. Ils sont tous partis entre 35 millions et 1,3 million pour un Bonnard, il était pourtant bien joli.
Enfin presque tous. Car l’avant-dernier lot, on s’en souviendra longtemps de celui-là, c’était le numéro 43, une petite huile de Seurat, une pochade, mais bien dans sa manière. Vous ne me croirez pas, l’enchère s’est arrêtée avant le million ! 732 000 dollars exactement. 2 fois moins que l’estimation basse. C’est inquiétant, non ? La crise, peut-être ?
Ah, vous pensez que c’est parce qu’il représentait un ouvrier au travail ? Que vous êtes drôle !
Est-ce que j’avais un tableau préféré ? Non, vous savez, je n’aime pas vraiment la peinture moderne, mais demain c’est la vacation des meubles et des porcelaines, vous m’accompagnerez ?
Cette esquisse de Seurat n'a même pas atteint le million de dollars, vraie tache sur la Vente Rockefeller, le 8 mai 2018 chez Christie’s.
Les bras de l'ouvrier sont peut être mal dessinés, admettons, mais les lettres de la signature, notamment le S, sont d'une remarquable régularité (les experts soupçonnent l'utilisation d'un tampon).
Un signe préoccupant, pourtant, vient de se produire. Avez-vous suivi la première vente de tableaux de la collection Rockefeller chez Christie’s ? C’était le 8 mai en fin de soirée. Non ? Ah quel dommage, c’était…
Ça commençait modestement, par une petite aquarelle de Picasso, une petite pomme de 15 centimètres, pas vraiment verte, pas jaune non plus, mais alors vraiment pomme, pour une fois. Elle n’est partie qu’à 4 millions de dollars, oui, c’est peu. Heureusement, le deuxième lot faisait décoller la vente, un truc cubiste de Juan Gris, vous savez, je n’aime pas trop ce peintre, je n’y comprends rien, mais à ce prix-là, 32 millions, on est moins regardant, ça décore un coin de salon.
Et puis les lots suivants, Delacroix, Corot, Gauguin, Manet ont fait des prix honorables, 8 millions ou plus. Un Matisse un peu débraillé et un Monet bâclé, mais grand, pour une chambre claire par exemple, ont tout de même fait plus de 80 millions. Oui , chacun. Vous plaisantez !
Et le clou de la soirée, la fillette nue de Picasso, vous savez, elle est debout ? Mais si, vous l’avez certainement déjà vue, vous faites semblant, libertin que vous êtes. Dans les catalogues elle est nommée « fillette à la corbeille fleurie ». Non, on ne reconnait pas bien les fleurs. Les prix montaient, à coups de millions, c’était interminable, mais tellement palpitant. 115 millions ! Quelle exaltation dans la salle des ventes !
Et il restait 30 lots à passer. Ils sont tous partis entre 35 millions et 1,3 million pour un Bonnard, il était pourtant bien joli.
Enfin presque tous. Car l’avant-dernier lot, on s’en souviendra longtemps de celui-là, c’était le numéro 43, une petite huile de Seurat, une pochade, mais bien dans sa manière. Vous ne me croirez pas, l’enchère s’est arrêtée avant le million ! 732 000 dollars exactement. 2 fois moins que l’estimation basse. C’est inquiétant, non ? La crise, peut-être ?
Ah, vous pensez que c’est parce qu’il représentait un ouvrier au travail ? Que vous êtes drôle !
Est-ce que j’avais un tableau préféré ? Non, vous savez, je n’aime pas vraiment la peinture moderne, mais demain c’est la vacation des meubles et des porcelaines, vous m’accompagnerez ?
Cette esquisse de Seurat n'a même pas atteint le million de dollars, vraie tache sur la Vente Rockefeller, le 8 mai 2018 chez Christie’s.
Les bras de l'ouvrier sont peut être mal dessinés, admettons, mais les lettres de la signature, notamment le S, sont d'une remarquable régularité (les experts soupçonnent l'utilisation d'un tampon).
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