mercredi 4 septembre 2019

Longue occultation au Lacma



Le LACMA (Los Angeles County Museum of Art) est un des plus beaux musées d’art au monde. C’est ce que disent les Américains, les Californiens surtout. Et c’est certainement vrai quand on constate, sur le site du musée, les collections qu’il possède, arts asiatique, africain, égyptien, européen, américain, contemporain.

Mais depuis plus d’un an, sur 105 500 œuvres cataloguées, moins de 200 sont exposées (le nombre varie en permanence). Quelques Rodin, deux ou trois Picasso et 20 tasses avec leur soucoupe. Les voyagistes restent discrets sur le sujet.
Les voyageurs se montrent contrariés, voire amers. Car les grands peintres américains et européens d’avant le 20ème siècle, qui font une part notable de la renommée du musée, au moins en Europe, sont invisibles.
Et ils le resteront certainement longtemps, plus de 4 ou 5 ans, si tout va bien et si le musée parvient à financer en totalité son vaste projet de refonte architecturale, ce qui n’est pas certain. Les futures surfaces d’exposition ont déjà été révisées à la baisse après la crise financière de 2008.

Par chance, le LACMA est un musée américain moderne, et comme son proche voisin le musée Getty, il présente l’intégralité de sa collection sur un site internet où chaque œuvre peut être consultée et téléchargée, souvent en haute qualité (1). Naturellement, aucune image des œuvres qui ont moins de 100 ans ne peut être vue en grand format, ni téléchargée. C’est l’Amérique.

Voici, pour mettre en appétit, dans le désordre alphabétique et chronologique, un petit florilège des merveilles des siècles passés qui ne sont plus visibles que dans le nuage électronique.

Pour la peinture américaine (dont un seul tableau est exposé sur 372), le portrait de sa femme par JW. Alexander, Rhode Island shore par MJ. Heade, Boston Harbor de FH. Lane, Alas poor Yorick de WM. Harnett, Cliff dwellers par George Bellows.

Pour la peinture européenne (dont aucun tableau n’est exposé sur 418), escalier et fontaines dans un parc d’Hubert Robert (2), le lac de Genève par Turner, la Madeleine à la flamme fumante de Georges de la Tour, un champ de céréales de Ruisdael, la pourvoïeuse, un trompe-l’œil de Moulinneuf, une vierge priant de l’atelier de Massys, trois musiciennes par le Maitre des demi-figures, un intérieur d'église de nuit par De Lorme et De Jongh, un Christ moqué de Van Honthorst, la plage de Scheveningen par Adriaen van de Velde, sainte Cécile de Saraceni, la résurrection de Lazare de Rembrandt, le souffleur de bulles de savon de Chardin, de Rorbye (Rørbye) l’entrée d’une auberge et une admirable nature morte de Willem Kalf.

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(1) Pour télécharger les images, cliquez sur « Download image », puis choisissez la qualité JPEG ou TIFF. Attention, les fichiers TIFF pèsent de 15 à 300 mégaoctets pour certains !
(2) Les illustrations de cette chronique sont des détails de certains tableaux cités dans ce florilège européen, dans l’ordre Kalf (en haut), puis ci-dessous Adriaen Van de velde, Jacob Ruisdael, Hubert Robert, Rorbye, De Lorme & de Jongh, le maitre des demi-figures, Georges de la Tour et Rembrandt.

                      

2 commentaires :

Le Professore a dit…

j'en reviens cher Ostarc et oui, nous étions furieux, le professorino et moi-même. les expos modernes étaient sans intérêt (par exemple une ensemble de toiles blanches exhibées par la lavndière Mary Corse https://www.lacma.org/art/exhibition/mary-corse)

le prix reste le même autour de 20 $ plus autant de parking... Le Getty est beaucoup mieux... sans parler du Norton à Pasadena

Costar a dit…

Ah je le sais, Professeur
De rage vous le twittâtes !
Et moi, de votre malheur
J'ai écrit cette cantate (1)
Comme on fait rimer Costar
Avec le mot charognard.


(1) Parce que "chronique" rimait nettement moins bien.