mardi 20 avril 2021

Histoire sans paroles (39)


« Il s'enfonce donc dans la mer, au nord-ouest de l'Islande, et découvre une région qu'il décrira comme la plus étrange et inquiétante du monde. Ce n'est plus de la terre, ni de l'eau, ni de l'air, c'est du brouillard, de la neige fondue, on y trouve des îles flottantes, blanches et bleues. L'Artemis avance entre les icebergs et Pythéas s'engage dans ce qu'il appelle le poumon marin, un mélange impalpable de terre, d'eau et d'air […] Il poursuit sa progression, jusqu'à ce que l'Artemis heurte une ile de glace. Alors, le savant et courageux Pythéas n'ose aller plus avant. »
Alain Bombard, Les grands navigateurs
(sur Pythéas le massaliote, vers 325 avant notre ère)
 

3 commentaires :

Lothar a dit…

Où se trouve ce pont ?
C’est curieux : à première vue, il apparait jeté dans l’air brumeux sans aucun soutien, mais en zoomant, on le sait posé sur l’eau…
Je remarque qu’il n’est pas interdit aux véhicules poids lourds : il y aura toujours un camionneur pressé pour y engager son 35 tonnes ou un militaire en coup d’État pour y abandonner son tank. Je vous aurai prévenu.

Une autre question (désolé) : à part Turner, connaissez-vous des peintres plus anciens qui se sont essayés aux « paysages avec brouillard » ? La réalisation doit être complexe ? (Multiples couches de glacis ?) Pour ma part, j’ai réussi un très beau « paysage dans le brouillard » en laissant la toile vierge et blanche, mais cela n’intéresse personne, pas même moi.
Bien à vous.

Costar a dit…

Ah cher ouragan des fêtes, le nom du fichier et l'amie Gougueule mappe vous auraient donné la réponse en moins d'une minute ! Enfin, comme ma bonté n'a d'égal que ma modestie, voici le mystère élucidé ici-même. L'ambiance de la photo, prise en décembre 16, n'est pas retouchée.

Pris au dépourvu je dirais que le premier peintre qui chercha (et réussit magnifiquement) à reproduire au plus près les effets de brume atmosphérique à l’horizon, le plus souvent en mer, fut justement la grande obsession de Turner, le peintre qu’il a cherché toute sa vie à imiter (il le revendiquait), Claude Lorrain. Le Louvre en possède quelques sublimes hélas reproduits comme des cochons sur leur site.

Auparavant on trouve des effets proches dans la chute d’Icare de Brueghel ou certains paysages de Patinir où l’éloignement bleuit et pâlit les couleurs, mais on n'y trouve pas cette lumière voilée et éblouissante de Lorrain.

Costar a dit…

@ Lothar

En relisant quelques commentaires, je constate que votre paysage dans le brouillard est déjà exposé au musée de Nancy...